Henry : "Produire du jeu"

C'est votre anniversaire aujourd'hui. Avez-vous eu des cadeaux ?

Graham Henry.- Non pas encore mais je suis sûr que j'en aurai très bientôt. Enfin j'espère.

Qu'attendez-vous du match de samedi ?

G. H.- Que nous franchissions une étape par rapport à la semaine dernière. Il y a eu de bonnes choses sur le plan individuel, j'espère que ce sera mieux au niveau collectif et j'espère que le temps sera clément. C'est ce que j'ai lu ce matin dans le journal et j'espère que ce sera vrai. Je pense aussi que l'équipe de France va très bien jouer. Les joueurs ont maintenant eu le temps de digérer leur grand voyage et de mieux travailler. Le but premier : il faudra s'améliorer, tout en prenant du plaisir en espérant que le score suivra. C'est ce que les joueurs tentent de faire. Il faudra marquer aussi. Même si ce n'est pas l'objectif premier. L'objectif est de produire du jeu.

Vos remarques du début de semaine sur les équipes qui cherchent à ralentir le jeu ont provoqué la colère de Bernard Laporte.

G. H.- Je ne faisais alors qu'un constat sur l'évolution du jeu. Bernard l'a pris de manière très personnelle. Or, je déplorais l'évolution du jeu dans son ensemble. Il n'a peut-être pas compris ce que j'ai voulu dire. J'ai simplement souligné que le jeu se détériorait depuis quelques années avec les mêlées à refaire plusieurs fois, avec des prises de décisions lentes (l'arbitre vidéo a revu une dizaine de fois les images avant de valider ou de refuser les essais, ndlr), et les nombreuses blessures. Nous avons tous, joueurs, entraîneurs, arbitres, dirigeants une part de responsabilité pour éviter cela. Je me demande si tout cela est bien. C'est une mauvaise tendance. Il y a eu des exemples lors du dernier test-match à Auckland. Je ne pense pas que ce soit la direction vers laquelle doit tendre le rugby. Je suis sûr que beaucoup dans cette pièce sont d'accord. Bernard m'a critiqué de manière très personnelle. Bien. Mais moi je ne le critiquais pas, mes remarques étaient dirigées vers le jeu. C'est tout.

L'équipe de Nouvelle-Zélande vient de remporter l'America's Cup. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

G. H.- J'ai pas mal regardé les courses. J'ai été impressionné. Je n'y connais rien, mais vraiment rien. Je les ai rencontrés en novembre dernier. J'ai eu la chance de monter à bord de leur bateau, où d'ailleurs je me suis cogné au front. Il y a une forte relation entre la team New-Zealand et les Blacks. Nous avons appris d'eux, en espérant qu'ils aient également appris de nous. C'est une génération différente. Nous respectons ce qu'ils font autant qu'ils respectent ce que font les Blacks. C'est bien qu'il y ait des ponts ainsi entre les sports de Nouvelle-Zélande.