Mêlée: Pas de panique !

Par Rugbyrama
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Secouée à Twickenham la semaine passée, la mêlée française a parfaitement réagi à Marseille lors du deuxième test face à l'Angleterre. Une bonne nouvelle, qui permet de chasser un début de psychodrame née de la gestion de la blessure de Sylvain Marconnet.

C'est un signe qui ne trompe pas. Samedi soir, à l'issue de la rencontre, pour la première fois de la semaine, le cas Marconnet n'a pas été évoqué. Le pilier parisien, omniprésent par son absence, avait centralisé l'attention des médias ces derniers jours, alors que la perspective de son forfait pour le Mondial se matérialisait. Comme son alter ego du Stade Français, Pieter De Villiers, se trouve lui aussi sur le flanc, on redoutait de voir la mêlée française à nouveau secouée, comme à Londres la semaine dernière. Mais le supposé point faible s'est mué en atout maître au Vélodrome. Cette fois, ce sont les Anglais qui ont souffert et reculé, même si l'absence d'Andy Sheridan, leur meilleur pilier, constituait un handicap pour le champion du monde.

Au-delà du résultat brut, cette solidité retrouvée dans ce secteur clé du jeu constitue peut-être la meilleure nouvelle de la partie. "Le point vraiment positif aujourd'hui, c'est la mêlée, confirme Imanol Harinordoquy. Elle a été conquérante. En face, il y avait un pack costaud quand même. La qualité de notre mêlée nous a permis de mieux tenir le ballon. C'est la base." Bernard Laporte a apprécié, lui aussi. "Nous avons été sereins, nous les avons mis sous pression. Il faut saluer notre paquet d'avants ."

Milloud: "On ne lit pas la presse"

Alors, rassurés les Bleus? Oui et non, car, à en croire le sélectionneur tricolore, il n'y avait pas vraiment de quoi s'alarmer. "Franchement, je n'étais pas trop inquiet, assure-t-il. Nous avions peut-être été un peu naïfs à Twickenham. Puis c'était un premier match, on sait tous les réglages que ce secteur de jeu implique." Raphaël Ibanez abonde dans le même sens. "Je crois qu'il ne faut pas en faire un débat particulier, implore le capitaine. On doit progresser dans tous les secteurs. Nous avons travaillé dans la semaine pour essayer de corriger ce qui n'allait pas dans ce secteur là, comme d'autres."

Chez certains, l'agacement n'était visiblement pas très loin. Olivier Milloud ironise sur le vif intérêt porté en ce moment aux choses de la mêlée. "C'est marrant, on parle beaucoup de piliers en ce moment. Il y en a qui sont blessés, d'autres qui ne sont pas à 100%... Je crois qu'on dramatise le truc un peu trop. On nous critique? On s'en fout, on ne lit pas la presse ." Même s'il assure le contraire, on sent bien que le pilier berjallien a été piqué au vif. Selon lui, il s'agissait avant tout d'une affaire de réglages. "On a essayé de régler les problèmes de distance, poursuit-il. Nous étions un peu loin, nous avions du mal à nous lier, ça faisait tomber les mêlées. Il fallait se rapprocher. Soit on subissait, soit on entrait en retard. Ils sont plus malins que nous quand ils subissent. A nous encore de bosser. Nous avons encore un peu de temps pour effectuer ces derniers réglages, qui sont importants."

Reste qu'au-delà des considérations collectives, évidemment primordiales, la question sous-jacente est la suivante: la France peut-elle prétendre gagner la Coupe du monde sans Marconnet, et avec un De Villiers affaibli? La réponse demeure incertaine, mais Jean-Baptiste Poux a incontestablement rassuré samedi en dominant complètement son vis-à-vis, Perry Freshwater. "Il faut le féliciter, car il a signé une performance de très haut niveau ", salue Laporte. "Je suis content, acquiesce le Toulousain, revenu de nulle part après quasiment quatre années loin des Bleus. C'est mon deuxième match de suite comme titulaire et nous commençons à trouver des solutions collectives. Vous Savez, c'est une pression supplémentaire de devoir suppléer des joueurs comme Sylvain ou Pieter. J'essaie d'avoir la confiance du groupe, et je pense que c'est en train de venir." Alors, surtout, pas de panique !

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