Ollivon : "Je me suis remis en question"

Charles, un plaisir de retrouver l’équipe de France ?

Chrles OLLIVON : Forcément. Je suis très heureux de revenir ici, ça fait plaisir après un bon début de saison. J’essaie d’apprendre un maximum, de travailler, de progresser, d’être efficace. L’objectif il est là.

Vous ne faisiez pas partie du premier wagon en début d’année. Avez-vous l’impression de prendre le train en route ?

C.O : J’ai bien bossé la semaine dernière, j’ai dû assimiler pas mal de choses c’est vrai. Mais on a bien travaillé, j’ai posé pas mal de questions aux leaders comme Guilhem (Guirado NDLR) le capitaine, Mama (Yoann Maestri NDLR) pour les touches, aux entraîneurs, à Yannick (Bru NDLR), sur les différents secteurs de jeu pour me mettre à la page. Et en s’impliquant, les choses viennent d’elles-mêmes. J’ai eu beaucoup d’informations d’un coup mais ça rentre sans problème. À moi de rester concentré pour rester bien impliqué dans cette équipe.

Les Bleus sont restés dans un coin de votre tête la saison dernière ou vous aviez mis l’équipe de France de côté ?

C.O : Je ne me posais pas forcément de questions. La saison dernière a été plus compliquée. Je n’ai jamais rien lâché, j’ai toujours travaillé. Peut-être qu’inconsciemment oui dans un coin de ma tête, il y avait les Bleus quelque part. Mais mon quotidien ne changeait pas, je savais que ça passait que par le travail. La solution était par là, et je suis content que ça ait payé en ce début de saison.

Je n’ai fait que 13 matchs la saison dernière, ce n’est pas assez pour quelqu’un qui veut prétendre à la liste élite

Comment avez-vous vécu le fait de ne pas être dans la liste élite dévoilée cet été ?

C.O : Je n’ai fait que 13 matchs la saison dernière, ce n’est pas assez pour quelqu’un qui veut prétendre à la liste élite. Je comprends le choix des coachs et je n’ai pas mon mot à dire de toute façon. Je me suis remis en question et ce début de saison avec Toulon se passe vraiment bien. Mais ça s’est préparé, ce n’est pas venu en deux semaines mais plusieurs mois en amont. Cette saison je me sens très à l’aise dans cette équipe de Toulon. Il m’a fallu une année d’adaptation sans doute, et aujourd’hui je me régale, je prends énormément de plaisir. Que ça dure.

Vous venez de prolonger avec le RCT et faites votre retour en équipe de France. Une bonne dynamique personnelle ?

C.O : Bien sûr, tous les feux sont au vert. J’ai prolongé la semaine dernière pour 4 ans avec Toulon. J’ai envie de continuer sur cette lancée. Comme je suis bien installé maintenant, que j’ai réussi à me faire une place, après quelques mois compliqués, j’ai envie de m’inscrire dans la durée.

Le fait de se faire une place dans un effectif pléthorique qu’est celui du Toulon sert-il pour en faire de même chez les Bleus ?

C.O : Je savais très bien qu’en arrivant à Toulon à 22 ans, avec une concurrence énorme avec les meilleurs troisièmes lignes au monde… je savais que ça allait être très très dur pour moi. C’était un énorme challenge. J’ai persévéré et aujourd’hui je récolte les fruits, et bien sûr que j’ai envie de continuer dans ce sens-là pour avancer à tous les niveaux. Le fait d’être titulaire en club aujourd’hui, qui plus est dans un club comme le RCT, ça donne forcément plus de légitimité chez les Bleus.

Même quand j’étais au plus mal je n’ai jamais pensé à partir de Toulon

Vous avez pensé à partir du RCT pour vous relancer ?

C.O : Non, même quand j’étais au plus mal je n’ai jamais pensé à partir. Je ne pouvais pas. C’était déjà assez dur de quitter les miens et de partir de chez moi, que je ne pouvais pas partir et ne pas réussir. Dans ma tête, j’ai toujours cru que j’allais y arriver, et c’est vrai que cela a été le fil conducteur. J’étais convaincu que ça allait payer un jour.

Qu’est-ce qui a été difficile exactement ?

C.O : L’adaptation a été très compliquée. Je me suis retrouvé tout seul, loin des miens, sachant que j’avais toujours été dans un cocon chez moi au pays basque. C’était des moments difficiles. Et comme je ne me sentais pas très bien au début, forcément sur le terrain je ne me retrouvais pas non plus. Il y a aussi eu une période sans jouer, où je n’étais pas dans les compositions. C’est là où petit à petit je me suis refait la cerise. Le salut est passé par là.

Jouer dans un grand club fait du bien, on a plus d’aptitudes pour répondre aux exigences du niveau international

On acquiert de la maturité quand on vit une période comme celle-ci ?

C.O : Énormément. Même si la saison dernière a été la plus dure pour moi, c’est celle qui me servira le plus dans ma carrière. J’ai beaucoup appris. Je me suis servi de mecs comme Juan (Martín Fernández Lobbe NDLR) qui m’a beaucoup apporté. Avec les joueurs qu’il y a à Toulon j’ai bossé à tous les niveaux. Physiquement, sur la touche aussi, les détails également et tout un tas de choses qu’on apprend avec des joueurs de cette classe. Jouer dans un grand club fait du bien, on a plus d’aptitudes pour répondre aux exigences du niveau international.

Est-ce-que vous vous sentez différent avant d’aborder ces nouvelles sélections en Bleus, par rapport à vos deux premières il y a deux ans ?

C.O : Oui je me sens mieux aujourd’hui c’est sûr. Il y a plus de jeunes dans cette équipe de France, je me sens plus à l’aise. La maturité engrangée la saison dernière m’a apporté de la confiance. Jouer dans un grand club fait du bien. J’ai plus de repères avec le XV de France.

Vous avez des objectifs précis à titre personnel lors de cette tournée automnale en terme de temps de jeu ?

C.O : Non aucun, je suis là pour travailler, pour l’équipe. Je vais m’y filer à 100% et je ne pense pas à tout ça. Je prendrai tout ce qu’on me donne.

Emilien VICENS, à Canet-en-Roussillon