Un vent de fraîcheur souffle sur le XV de France

C'était prévu, programmé. Dans l'esprit de Guy Novès, ce dernier test-match contre le Japon devait permettre de conclure la large revue d'effectif opérée en ce mois de novembre. Force est de constater que le sélectionneur n'a pas dérogé à sa volonté première. Plus de la moitié des vaincus de l'Afrique du Sud et des Blacks, deux matchs où Novès avait aligné la même équipe au coup d'envoi, sont passés à la trappe.

Sur ces huit changements intervenus dans le XV de départ, six des "nouveaux" joueurs étaient présents sur la pelouse de Lyon avec l'équipe de France "B". Six joueurs qui ont probablement gagné ce soir-là le droit de grimper dans la hiérarchie. Et pour cause. Les réservistes avaient affiché un enthousiasme et une détermination aux antipodes des quarante premières minutes du premier test contre la Nouvelle-Zélande.

A des années lumières de la bouillie de rugby servie contre les Boks. On leur avait pourtant promis l'enfer, ils ont flirté avec le nirvana. Et chamboulé la hiérarchie. Sekou Macalou et Gabriel Lacroix fêteront ainsi leur première sélection sous le maillot bleu et seront les deux symboles de ce vent de fraîcheur qui soufflera (ou pas) sous le toit fermé de la U Arena samedi soir.

Trois essais ne feront pas de Lacroix le Lomu des Bleus

Dans le marasme ambiant, tous ces joueurs ont une belle carte à jouer, des points à gagner. Lacroix et Macalou sont les têtes d'affiche du "gang des Lyonnais", mais dans leur sillage, Camille Chat, Fabien Sanconnie, Henry Chavancy, Damian Penaud, Sébastien Taofifenua, pour ne citer qu'eux, peuvent nourrir des ambitions à long terme.

Evidemment, si succès probant il y a, il conviendra de ne pas s'enflammer, de relativiser. De ne pas jeter en pâture les perdants des premiers tests. Pas tous. Le Japon n'est pas l'Afrique du Sud, ni la Nouvelle-Zélande. Un large succès ne fera pas de Macalou le futur titulaire indéboulonnable du XV de France en troisième ligne. Trois essais de Gabriel Lacroix ne feront pas du Rochelais le Lomu des Bleus. Mais dans la perspective d'un projet de construction à l'échéance 2019, puis 2023, l'opportunité de s'inscrire dans la durée est grande. A eux de ne pas se laisser brider par l'enjeu.