Pas les plus vifs ni les plus techniques, les Bleus ne sont pourtant pas les plus lourds...

Par Maxime Brossard
  • Une mêlée entre la France et l'Afrique du Sud - 17/06/2017
    Une mêlée entre la France et l'Afrique du Sud - 17/06/2017
  • Infographie France vs Afrique du Sud vs Nouvelle Zélande
    Infographie France vs Afrique du Sud vs Nouvelle Zélande
  • Olivier Magne
    Olivier Magne
  • Frédéric Michalak (Barbarians) - 16 juin 2017
    Frédéric Michalak (Barbarians) - 16 juin 2017
Publié le Mis à jour
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TEST-MATCH - Après la déroute des Bleus lors de leur tournée en Afrique du Sud, les errements physiques et techniques du XV de France ont été pointés du doigt. Seulement, avons-nous tant de différence que ça avec nos adversaires sud-africains ou avec les All Blacks, référence mondiale du rugby ?

Mieux vaut faire 5 kilos de moins et courir 3 km/h plus vite, lâchait après la 3e défaite des Bleus face aux Springboks l'ancien demi de mêlée international Guy Accoceberry (19 sélections). Pour lui, et pour beaucoup d'observateurs, les Français sont trop gros et trop lents pour pouvoir rivaliser avec les meilleures nations mondiales. Il est vrai qu'à la vue des 3 derniers tests des Tricolores, un gouffre athlétique et technique semble s'être creusé.

Pourtant, en y regardant de plus près, nous sommes certes plus lourd que les Springboks, mais face à la référence mondiale du rugby que sont les All Blacks, nous affichons un poids inférieur. La Nouvelle-Zélande est d'ailleurs la plus massive des 3 équipes comparées, culminant à un poids total de 1569 kg et une taille moyenne de 1,89 m. De fait, les Kiwis sont donc plus lourds et la question des kilos devient nettement moins centrale quand on sait qu'ils sont aussi plus vifs. La différence se fait donc forcément ailleurs...

Infographie France vs Afrique du Sud vs Nouvelle Zélande
Infographie France vs Afrique du Sud vs Nouvelle Zélande

Sérieux, confiance, analyse et innovation

Tout d'abord, la stat la plus frappante est celle du nombre de sélections. Assez révélateur du roulement continuel qui touche les compositions du XV de France, pas forcément aidé ce coup-ci avec le fameux problème de ces tournées survenant en fin de saison. En effet, lors du dernier test, la moyenne du nombre de sélections s'élevait à 24, 2 soit moitié moins que celle des Néo-Zélandais contre les Lions, qui culminait à 51...

D'autre part, les témoignages d'anciens ou de joueurs passés par les franchises de l'hémisphère sud corroborent tous les mêmes constats. Ce mélange de rugby champêtre et de professionnalisation poussée à l'extrême m'a vraiment marqué, avait lâché Olivier Magne en janvier dans les colonnes de L'Équipe. L'ancien flanker international avait été frappé par la décontraction des équipes du Sud, lui qui avait été accueilli par les Crusaders. Une bonne humeur ambiante qui ne les empêche pas de travailler sérieusement.

Olivier Magne
Olivier Magne

Venait ensuite l'organisation très calibrée. Il y a un aspect organisationnel très important. Les joueurs ont un planning hyper détaillé fourni 3 semaines auparavant, confiait-il. Puis la place prépondérante accordée à l'analyse vidéo qui est partout, Magne évoquant aussi le comportement responsable des joueurs : L'autonomie et ce sérieux, c'est assez dingue.

Sans oublier l'omniprésence du ballon : Dans tous leurs exercices, il y a un ballon qui circule décrivait d'ailleurs l'ancien entraineur des U20 français, très étonné aussi par la confiance donnée aux coaches et aux joueurs. Les entraîneurs ont une forme de liberté et un rôle très cadré... Ils acceptent ce déchet, car ils savent que, petit à petit, il va disparaître, complétait-t-il.

Frédéric Michalak (Barbarians) - 16 juin 2017
Frédéric Michalak (Barbarians) - 16 juin 2017

Autre point important, la recherche constante de l'innovation comme le relatait dans Midi Olympique l'ouvreur international Frédéric Michalak (77 sélections), passé par l'équipe sud-africaine des Sharks de 2011 à 2012. Il n'y a pas de secret : les Sudistes ont le temps de bien se préparer et le prennent, en n'hésitant jamais à aller chercher des sources d'inspiration à l'extérieur, dans la boxe, la lutte, les exercices de vision.

Telle serait la recette du cocktail détonnant qui permet aux Sudistes de courir plus vite et de pousser plus fort, le tout en jouant bien mieux. Sans bien sûr évoquer les soucis de la formation et de l'organisation du calendrier qui sont là d'autres facteurs qui laissent le débat ouvert.

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