Avec la mort d'un autre champion du monde 1995, la "malédiction" des Springboks continue

Par Maxime Brossard
  • Joost van der Westhuizen - Afrique du Sud
    Joost van der Westhuizen - Afrique du Sud
  • Ruben Kruger - Afrique du Sud
    Ruben Kruger - Afrique du Sud
  • Kobus Wiese - Afrique du Sud
    Kobus Wiese - Afrique du Sud
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TEST MATCH - Avec la disparition de Joost van der Westhuizen à 45 ans, victime de la maladie de charcot, c'est un deuxième joueur du XV de départ des Springboks champions du monde 1995 qui est décédé. En 2010, son coéquipier Ruben Kruger était le premier à succomber d'une tumeur au cerveau à l'âge de 39 ans. Des décès qui font penser à une malédiction. Mais pas que...

Des 15 titulaires de la victoire en Coupe du monde 1995, il n'en reste plus que 13. Un nombre porte-malheur pourrait-on dire avec les tragiques disparitions du flanker Ruben Kruger (36 sélections) en 2010 et du demi de mêlée Joost Van der Westhuizen (89 sélections) ce lundi. Deux joueurs qui avaient été grandement impliqués dans la conquête du titre mondial, de la première rencontre, et la victoire 27-18 contre l'Australie, à la finale et ce drop victorieux de Joel Stransky dans la prolongation. C'est d'ailleurs le légendaire demi de mêlée qui avait délivré la passe "décisive" pour son ouvreur avant de se retrouver souder à son pack, dont Kruger, pour pousser la dernière mêlée du match.

De cette finale devenue légendaire, les deux joueurs ne peuvent plus en narrer les meilleurs moments. Et c'est comme frappés par une malédiction que les Springboks version 1995 ont commencé à voir partir les membres de leur équipe. Le premier en 2010, avec la mort de Ruben Kruger âgé de 39 ans. Celui que l'on surnommait "The silent assassin" (l'assassin silencieux) était fauché à la suite d'un long combat contre une tumeur au cerveau. L'année d'après, Joost van der Westhuizen se voyait diagnostiqué la maladie de Charcot. Une maladie neurodégénérative provoquant une paralysie progressive de l'ensemble de la musculature dont les muscles respiratoires. Un mal qui a touché aussi Tinus Linee, le centre qui a fait partie du squad sud-africain lors des tournées 1993 et 1994.

Ruben Kruger - Afrique du Sud
Ruben Kruger - Afrique du Sud

La maladie de Charcot touchant 4 à 8 personnes sur 100.000, de nombreux observateurs ont alors de fortes suspicions de dopage. D'autant qu'un autre Springbok, arrivé dans l'équipe en 1996, va être atteint de Myélite transverse. Cette affre, c'est le troisième ligne André Venter (66 sélections) qui va en souffrir, un mal rare qui provoque une inflammation de la moelle épinière et qui touche statistiquement 1 personne sur 1 million.

Engrais, chocs et vitamines

Alors, les hypothèses sont allées bon train et des chercheurs se sont penchés sur le cas des Springboks pensant un temps que les chocs subis sur les terrains ou les pesticides utilisés sur les pelouses auraient pu avoir un rôle à jouer dans les nombreuses et rares maladies qui ont touché les internationaux sud-africains. Pourtant, des voix proches de la sélection ont semé le doute comme celle de Diana, la femme dont le mari Tinus Linee est décédé en 2014. Je ne pense pas que ce soit une malédiction mais si vous voulez mon avis, je pense que ça a un rapport avec le rugby , expliquait l'épouse du joueur dans un documentaire diffusé sur France 2 il y a deux ans.

Kobus Wiese - Afrique du Sud
Kobus Wiese - Afrique du Sud

Un lien direct avec le rugby et la prise de produits interdits qui était balayée par l'emblématique capitaine François Pienaar (29 sélections) rejoint par son coéquipier Kobus Wiese (18 sélections) Quand François parle de pilules, ce n’est rien de plus que des vitamines B12 ou ce genre de choses. Je n’ai jamais été contrôlé positif, ça ne pouvait être rien d’autre. On restait dans les limites, on faisait des piqûres de B12, des trucs pour les blessures. On était souvent contrôlé mais aucun d’entre nous n’a jamais été positif, s'était défendu le deuxième ligne champion du monde en 1995.

22 ans plus tard, le mystère demeure encore et la disparition tragique de Joost van der Westhuizen pourrait une fois la période du deuil passée relancer de nombreuses interrogations.

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