Allez les petits !

  • Guy Noves
    Guy Noves
Publié le Mis à jour
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Imaginer un récital des All Blacks, ce samedi au Stade de France, n'a rien d'irrationnel. Mais le XV de France n'a sans doute jamais attaqué un match face à la Nouvelle-Zélande en tant que favori... et ça ne l'a pas empêché d'en gagner plusieurs. Nos "petits Bleus" ont-ils les épaules pour l'exploit ? Une certitude : les potentiels leviers de leur révolte ne manquent pas.

Il est des signes extérieurs plus rassurants. "Le contexte est difficile, dit Guy Novès. En face, ça reste la meilleure équipe du monde. On essaiera donc d'être tolérant". A vrai dire, on a connu le sélectionneur national plus mordant avant un match important. Vu de loin, c'est comme si l'ancien Toulousain désamorçait la bombe avant qu'elle ne lui explose au visage, comme s'il ouvrait le parapluie avant que la maudite drache n'ait fini de laver les ardeurs de sa bleusaille.

Plus que nul autre, Novès a conscience que les risques d'une branlée majuscule sont réels, qu'une charnière de 41 ans (cumulés !) souffrira forcément de la comparaison face à Aaron Smith et Beauden Barrett, que Doumayrou manquera de repères, Bastareaud de vitesse, Gabrillagues de coffre et Cancoriet de vécu... Mais Novès sait aussi que ce XV de France ressemble à s'y méprendre à tous ceux qui l'ont précédé et, gagné par la sainte trouille d'en "prendre cinquante", serait bien capable de lui servir un fier morceau d'histoire au Stade de France, samedi soir. Sait-on jamais... Sur un malentendu... Enfin, vous voyez, quoi...

Je n'en connais pas un seul, désolé...

Si on s'appelait Novès, on placarderait donc sur tous les murs de "Marcatraz" les quelques mots du deuxième ligne d'en face (Luke Romano), lancés à propos des Bleus de France: "Je n'en connais pas un seul, désolé..." Pour faire monter les Tricolores aux rideaux, on en appellerait ensuite à l'histoire, cette traître interception de Barrett, survenue la saison dernière en ce même lieu, cette rouste mémorable du Mondial 2015 (62-13) et la crise de nerfs qui s'en suivit.

Arc De Pūkana.
✊?? pic.twitter.com/ckVTvIiMmn

— Sonny Bill Williams (@SonnyBWilliams) November 9, 2017

Quitte à céder à l'euphorie du moment, on jugerait ensuite insultant ce Haka organisé par Sonny Bill Williams sur les Champs Elysées deux jours avant le match, on décrèterait outrageante cette baguenaude à Velib' mandatée, du Panthéon à Notre Dame, par Barrett et McKenzie. A l'instant même où Mathieu Bastareaud arracherait la porte de son placard, on placerait alors l'estocade, brassant quelques braves clichés ("ces mecs ont deux bras et deux jambes, comme vous !"), soulignant que la moitié du pack d'en-face (Franks, Retallick, Moody et Kaino) est à ce jour introuvable et qu'à condition de leur "gratter un peu les yeux ou de leur sauter sur les couilles" (Eric Champ), les Blacks restent vulnérables. On leur raconterait tout ça, quoi. Et on finirait par leur dire, aussi : "Allez les petits, la France vous regarde".

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