Cinq défaites : Focus sur une série noire

  • XV de France - France / Nouvelle Zélande
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  • Thierry Dusautoir
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Publié le Mis à jour
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TEST-MATCH - La défaite des Bleus samedi contre les Springboks a mis en lumière une donnée : La France n'avait plus perdu cinq matches de rang depuis 1982. Focus sur ce moment sombre.

1981 avait débuté comme dans un rêve : Grand Chelem, le 3e de l'histoire du rugby français. Mais après le printemps, l'hiver s'est révélé très rude. Les champions d'Europe emmenés par Rives et Paparemborde s'inclinent à deux reprises en Australie lors de la tournée d'été qui suit (17-15 puis 24-14). Le 1er novembre 1981, leur Toussaint est heureuse avec une victoire contre la Roumanie à Narbonne (17-9) qui laisse même entrevoir des promesses sur le plan offensif avec l'affirmation de Serge Blanco.

Seulement, ce n'était qu'un sursaut dans la dépression. La suite est une série noire dont l'éclat est seulement ravivé par les difficultés actuelles de l'équipe de France : Une séquence de cinq défaites consécutives. Une contre performance alors jamais vue depuis 13 ans et qui sera seulement rééditée en 2017, 35 ans plus tard.

Première claque pour les Bleus du sélectionneur Jacques Fouroux, le 14 novembre 1981 au Stadium de Toulouse contre la Nouvelle-Zélande (9-13). Le XV de France espère une revanche la semaine suivante au Parc des Princes : Ce sera une nouvelle désillusion.

Les Bleus muets en attaque, encaissent deux essais et s'inclinent 6-18. La théorie de l'accident contre la référence mondiale pouvait alors tenir. Mais elle sera écartée dès l'ouverture du Tournoi des 6 Nations.

Si Jean-Pierre Rives a repris le capitanat, la France ne se révolte toujours pas : le 6 février 1982, elle concède une troisième défaite consécutive, contre le pays de Galles au National Ground de Cardiff (27-12).

"La victoire, cela n'est rien, et pourtant c'est tout", dira Rives. Et puis une quatrième défaite le 20 février 1982 au Parc des Princes contre l'Angleterre : 15-27 dont un essai de Clive Woodward. Le pack avait pourtant été modifié (cinq changements) et les grands joueurs étaient là avec Dintrans, Dubroca, Rives, Rodriguez, Blanco… Deux semaines plus tard, 6 mars 1982, les Bleus ont rendez-vous à Murrayfield contre l'Ecosse. Mais ils n'ont toujours pas les moyens de leurs ambitions. S'ils mènent 7-3 à la mi-temps, ils perdent pied ensuite. Jeu approximatif et décousu, improvisations hasardeuses, tout y est pour une cinquième défaite : 16-7. Un crève-cœur.

Un an après le Grand Chelem, c'est la dernière place qui se profile. Le comité de sélection fait des choix radicaux : Après la défaite de Murrayfield, sept joueurs sont abandonnés dont Gérald Martinez et la vieille garde est rappelée au front - Paparemborde, Dospital, Revallier, Imbernon. "Une équipe anti-cuillère de bois", présente Fouroux. Il ne s'agissait pas de préparer l'avenir, seulement de gagner : Ce fut fait ce 20 mars 1982 au Parc des Princes contre l'Irlande qui visait le Grand Chelem (22-9). Ensuite, la France gagnera dix de ses treize matches suivant.

Les Bleus de Guy Novès ont un exemple à suivre. Et au pire, ne pas dramatiser : ils seront encore loin du triste record établi par l'équipe de France après-guerre à la sortie du Grand Chelem 1968 : Dix défaites de rang du 13 juillet 1968 (12-9 contre les All Blacks à Christchurch) au 22 février 1969 à Twickenham (22-8 contre l'Angleterre). Une série noire qui avait seulement pris fin avec un match nul contre le pays de Galles, le 22 mars 1969 à Colombes (8-8) avec un nouveau capitaine, Walter Spanghero sorti pour l'occasion de sa retraite internationale…

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