Atonio, Lamerat, Medard, Trinh-Duc... ces quatre-là jouent gros contre l'Argentine

Que faut-il attendre de ce dernier test en Argentine ? Retrouver, déjà, les élans offensifs du premier match (30-19) où les Bleus étaient parvenus à accélérer, à multiplier les séquences, à bousculer les Pumas ! Effacer, en revanche, ces grossières erreurs défensives offrant trois essais aux protégés de Daniel Hourcade ! Du côté des hommes, Guy Novès s’est dit surpris par certains garçons. Pour ce second acte, le sélectionneur-manager du XV de France portera sans doute une attention toute particulière sur quatre joueurs dont le rendement n’est toujours pas à la hauteur des attentes ou qui se voient enfin offrir une place de titulaire.

Médard sous la menace de Dulin

Lui-même reconnaît que ses performances sous le maillot frappé du Coq ne sont pas à la hauteur des joutes internationales. Souvent étincelant avec le Stade toulousain, Maxime Médard (29 ans, 46 sélections) peine à se lâcher avec le XV de France. Si la confiance des anciens sélectionneurs lui a parfois fait défaut, l’arrière des Bleus est aujourd’hui couvé par son ancien entraîneur de club Guy Novès.

Auteur de 5 essais en Top 14, Maxime Médard sort d’une saison convaincante. Mais le Toulousain ne peut pas éternellement surfer sur sa légende née un soir de juin 2009 sur la pelouse de Dunedin face aux All Blacks. Si Hugo Bonneval n’a pas vraiment su se mettre en évidence sur le premier test, la concurrence au poste de 15 risque de revenir au grand galop avec les performances majuscules du Racingman Brice Dulin, absent lors du dernier Tournoi des 6 Nations, et du Clermontois Scott Spedding.

Lamerat a-t-il vraiment une chance ?

Il a traversé le Tournoi des 6 Nations 2016 sans avoir l’opportunité de grappiller la moindre minute de jeu. Une nouvelle désillusion après avoir fait parti de la charrette de Philippe Saint-André pour la short-list de la Coupe du monde 2015. Le parcours de Rémi Lamerat (26 ans, 7 sélections) en équipe de France est pour l’heure contrarié. Malgré ses qualités de perforateur et de passeur, le futur Clermontois a parfaitement conscience qu’il doit encore franchir un palier. Je dois avoir moins de déchets dans mon jeu, confiait-il à l’issue du Tournoi des 6 Nations. Dans le jeu après contact, j'ai parfois tendance à trop vouloir bonifier le ballon, le donner à un coéquipier derrière la défense, et c'est là qu'il m'arrive de le perdre. C'est ma philosophie de jeu, mais je dois être plus efficace et parfois jouer plus simplement.

Dix mois après sa dernière sélection (en août 2015 lors du match amical face à l’Angleterre, ndlr), Rémi Lamerat va enfin pouvoir démontrer qu’il peut jouer un rôle majeur dans ce XV de France. Mais il lui sera malgré tout difficile de perturber la hiérarchie des trois-quarts centre avec Wesley Fofana, Jonathan Danty, Gaël Fickou et Maxime Mermoz.

Trinh-Duc, l’éternelle attente

Encore une fois, François Trinh-Duc (29 ans, 54 sélections) sera le joueur le plus épié de ce test. Remplaçant dimanche dernier, le futur Toulonnais figure, avec Jules Plisson, comme l’un des deux ouvreurs désignés dans l’optique de la prochaine Coupe du monde au Japon. Mais le problème reste le même. François Trinh-Duc est-il ou sera-t-il d’ici 2019 ce grand ouvreur souvent encensé et plébiscité sur les réseaux sociaux ? La réponse demeure en suspens.

Après une année quasi blanche avec Montpellier, le demi d’ouverture est-il en mesure de mettre tout le monde d’accord sur son leadership au poste ? Les années défilent et François Trinh-Duc n’a jamais vraiment prouvé, sur la scène internationale, qu’il avait le talent d’un très grand demi d’ouverture. Blessé dès la 13e minute lors du dernier Crunch, le joueur formé au Pic Saint-Loup s’était montré très approximatif contre l’Ecosse (29-18). A lui de lever ces doutes alors que le Grenoblois Jonathan Wisniewski et le banni de Philippe Saint-André, le Clermontois Camille Lopez, s’impatientent en coulisses.

Atonio mieux qu’un impact player ?

Uini Atonio (26 ans, 16 sélections) semble voué à un destin d’éternel remplaçant pour ses qualités d’impact player. Mais pourquoi le pilier du Stade Rochelais ne serait-il pas en mesure d’assurer une place de titulaire ? Avec son gabarit hors-norme (197 cm, 142 kg), le joueur d’origine samoane apporterait cette puissance à l’impact qui fait tant défaut au XV de France. Et pas uniquement pendant 20 minutes.

Ses qualités d’endurance semblent encore un peu justes. Mais le pilier des Bleus peut s’inspirer de son homologue du Racing 92, le Néo-Zélandais Ben Tameifuna, qui a démontré qu’il pouvait trimbaler ses 134 kg au quatre coins des terrains sans s’asphyxier. Si sa tenue en mêlée reste le plus grand chantier, comme l'a prouvé son match médiocre contre l'Irlande en février dernier (victoire 10-9), les qualités techniques du colosse des antipodes pour adresser une passe sur un pas ou après contact sont en revanche de précieux atouts pour porter le projet de jeu prôné par Guy Novès.