Combat, mêlée, maul, clairvoyance : les clés de France - Samoa
XV DE FRANCE - Sans doute davantage que face à d'autres nations, le XV de France va devoir avant tout répondre au défi physique imposée par les Samoa, samedi à Toulouse, avant de pouvoir mettre en place son jeu pour bien commencer ses tests de novembre. Voici les clés du match.
"Rivaliser sur le ring"
Les Samoa, leur densité physique, leur engagement restent féroces mais même si on s'appelle Cassius Clay, il faut d'abord rivaliser sur le ring, supporter les assauts. Quand vous croisez quelqu'un dans la rue et qu'il vous met deux "marrons", ou vous partez en courant, ou vous répondez à l'agression physique. Moi, mon caractère c'est d'abord de répondre. Le sélectionneur Guy Novès a tracé la voie pour ses troupes.
Car avant de s'attaquer aux deux gros morceaux que sont l'Australie le 19 novembre et surtout les All Blacks le 26, le XV de France devra passer sur les rugueux samoans et leur plaquages destructeurs. Et surtout ne pas tenter de les esquiver. C'est un passage obligatoire. Le combat sera primordial. A nous de les prendre par le bon bout. Le rugby c'est avant tout de l'engagement. Si on ne le met pas en plus face à eux, on ne sera pas très efficace, abonde le troisième ligne Charles Ollivon.
Ça va être un match dur, très physique. Il faut qu'on soit prêt pour ça. Surtout qu'on annonce des conditions compliquées, souligne de son côté l'arrière Scott Spedding. Des conditions auxquelles les Bleus se sont préparés toute la semaine avant un match qui s'annonce a priori âpre, fermé. On annonce peut-être de l'eau, peut-être pas. Quelque part le ballon va être humide, souligne Novès.
Mêlée, mauls : les Samoans vont répondre présents
Conséquences de ce temps d'automne, il y aura beaucoup de mêlées et de phases statiques pour nous devant, prévoit le talonneur Camille Chat. Un secteur de jeu où les Samoa sont très solides, contrairement par exemple aux Fidjiens. En mêlée, ça reste très costaud et on a vu qu'ils étaient aussi vraiment très costauds sur les ballons portés, souligne le pilier gauche Jefferson Poirot. Ce ne sont plus les Samoa qui arrivent de leur île et qui n'ont aucune expérience, ce sont des joueurs "européens" qui rivalisent avec les meilleurs, met en garde Novès.
En mêlée fermée, les hommes d'Alama Ieremia s'appuient sur deux piliers expérimentés du Top 14, Sakaria Taulafo du Stade français et Census Johnston du Stade toulousain. Mon ami Census, c'est la première fois que je lui aurais souhaité d'être un petit peu malade, sourit d'ailleurs Novès, qui a entraîné le pilier droit durant six ans à Toulouse. Afin d'amener de la puissance à son pack, le sélectionneur a choisi de titulariser le pilier rochelais Uini Atonio (1,96 m, 140 kg), dont les parents sont Samoans, plutôt que Rabah Slimani.
Porter l'estocade avec clairvoyance
Une fois passé l'écueil du défi physique, le XV de France pourra mettre en place son jeu basé sur le mouvement. Mais il devra faire preuve de clairvoyance et s'appuyer sur les enseignements du dernier test en Argentine (27-0) plus que sur le Tournoi des six nations où la volonté de jouer s'est heurtée à trop de déchet, ballon en mains, avec une recherche trop systématique des passes après-contact. Bien sûr, on a envie de jouer un bon rugby et de faire du "large-large", mais si les conditions n'imposent pas ça il ne faut pas faire n'importe quoi, avertit Scott Spedding.
Après avoir bénéficié du luxe d'avoir ses joueurs à disposition durant deux semaines grâce à la nouvelle convention Ligue/Fédération, Novès espère lui que les rouages vont être plus huilés. La précision est très importante pour que derrière on puisse enchaîner un rugby qui nous convienne, c'est-à-dire un rugby où on fait vivre le ballon. Un jeu de mouvement qui pourra s'appuyer sur la créativité de François Trinh-Duc et la paire de centres 100% clermontoise Wesley Fofana-Rémi Lamerat. Je vous garantis qu'à chaque fois qu'on pourra jouer un ballon, on le fera, promet Novès.
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