Vahaamahina : "C’est une question d’honneur. Certains veulent leur mettre la misère..."

Sébastien, il y a un mois, on pensait cette équipe des All Blacks imbattable… La victoire de l’Irlande (40-29) vous donne-t-elle des idées ?

Sébastien VAHAAMAHINA : Oui, ça donne des idées. Mais les All Blacks débloquent souvent la situation à l’heure de jeu. Si on arrive à tenir 80 minutes… enfin tenir, on ne va pas dire tenir parce que ça fait comme un aveu de faiblesse mais si on arrive à leur proposer plus que ce qu’on a fait contre l’Australie, derrière on peut gagner.

Aviez-vous regardé la déroute du quart de finale en Coupe du monde (62-13) ? Et quel sentiment dominait ? L’impuissance, la honte ?

S.V : J’ai mon avis mais je ne vais pas vous le dire (sourire). Après, je pense que l’écart avec les All Blacks s’est réduit. Sur ce quart de finale, l’équipe de France n’était pas à son niveau. Elle vaut beaucoup mieux que ça et ne méritait pas de prendre autant de points. Pour certains qui ont joué le quart de finale, il y a un petit sentiment de revanche pour montrer qu’on peut rivaliser avec eux. Il y a forcément une question d’honneur. J’en ai parlé avec certains, ils ont envie de retrouver ces joueurs qu’ils avaient en face lors de la Coupe du monde et de leur mettre la misère. Mais il ne faut rester sur ce qui s’est passé, surtout avec un tel score, et aller de l’avant.

Sur le quart de finale de la Coupe du monde, l’équipe de France n’était pas à son niveau… Elle vaut beaucoup mieux que ça et ne méritait pas de prendre autant de points

Ce match est-il un vrai test pour votre défense ?

S.V : C’est quand même une des meilleures équipes au monde en attaque. Il faut vraiment qu’on élève notre niveau en défense et qu’on règle quelques détails qui nous ont fait défaut contre l’Australie. On sait que les All Blacks sont très explosifs et c’est là qu’il faudra les contrer.

Justement, Julian Savea avait fait très mal au XV de France lors du quart de finale de la Coupe du monde. Faudra-t-il se focaliser sur lui ?

S.V : Si on se concentre sur un seul joueur, on ne verra pas arriver les autres. Il ne faut pas qu’on se dise après le match : "punaise, on s’est trop concentré sur Savea". Ils ont des joueurs performants dans toutes les lignes comme leur capitaine Kieran Read. Je ne sais pas comment ils arrivent à se trouver mais ils se trouvent à chaque fois pour faire des différences. Si on arrive à bloquer leur jeu avant qu’ils arrivent à Savea, on pourra éviter qu’il nous mette en danger.

On a fait le nécessaire depuis plusieurs semaines pour éviter une déroute

Etes-vous à l’abri d’une gifle comme lors de la dernière Coupe du monde ?

S.V : On a fait le nécessaire depuis plusieurs semaines pour les contrer et éviter une déroute.

Une victoire face à cette nation serait-elle un formidable accélérateur pour les années à venir ?

S.V : Ah oui, ça peut être un accélérateur dans notre travail, dans notre précision mais également pour notre confiance. Il faut qu’on montre au public qu’on a la capacité de les battre. L’équipe de France se construit petit à petit. Dans quelques mois, elle sera beaucoup mieux même si ce serait bien le plus vite possible.