L'antisèche : Belle, cette équipe de France doit maintenant devenir grande
TEST-MATCH - Le XV de France, très séduisant, a largement rivalisé avec la Nouvelle-Zélande ce samedi soir (19-24). Mais pour espérer des résultats face aux meilleurs, les Bleus doivent désormais s'en inspirer et se montrer bien plus réalistes. Notre antisèche.
Le jeu : des Bleus dominateurs mais des All Blacks efficaces
Oui, les Bleus ont regardé les All Blacks dans les yeux. Et ce dès le haka des Néo-Zélandais. Mieux, les joueurs de Guy Novès ont dominé ce dernier test de novembre face à ce qui se fait de mieux au monde. Mais voilà, dominer n'est pas gagner. Et à ce jeu-là, les hommes de Steve Hansen sont particulièrement redoutables. Pour preuve, les 2 premiers essais de la Nouvelle-Zélande, qui n'ont nécessité que 3 passes...
Les Tricolores se sont fait plus de passes (190 contre 123), ont franchi plus souvent (17 fois contre 6), ont battu plus de défenseurs (22 à 7), ont parcouru plus de terrain (629 mètres contre 412) et ont réalisé plus d'offloads (31 à 7) que les All Blacks. Mais ils ont cruellement manqué de réalisme pour espérer mieux que de mourir à 5 points des doubles champions du monde en titre... C'est forcément frustrant mais on retiendra avant tout la belle prestation française, si loin de celle d'il y a 13 mois.
Les joueurs : un Kévin Gourdon éblouissant
L'homme du match côté français, c'est Kévin Gourdon. Le troisième ligne rochelais a rendu une magnifique copie ce samedi soir. Le Bleu le plus en vue aussi bien offensivement (2 franchissements, 3 défenseurs battus, 3 offloads et 50 mètres parcourus) que défensivement (10 plaquages). Une véritable confirmation de ce mois de novembre. Lui aussi très à son avantage dans le jeu, Camille Lopez s'est par contre fait intercepter par Beauden Barrett... Brice Dulin a été intéressant à l'arrière alors que Virimi Vakatawa est toujours aussi insaisissable. Mis à part son essai, Louis Picamoles n'a pas eu son rendement habituel. Vu l'entrée en jeu de Baptiste Serin, Maxime Machenaud a peut-être lui du souci à se faire...
Chez les All Blacks, Beauden Barrett a encore fait fort (voir plus bas). Matt Todd a fait mal aux Français au sol. Julian Savea et Israel Dagg (8 essais en 10 matches depuis cet été) ont également tenu leur rang.
Le facteur X : Beauden Barrett
Il n'est pas le meilleur joueur du monde pour rien... En 2 actions, l'ouvreur néo-zélandais a fait basculer le match en faveur des siens. D'abord d'une superbe passe au pied à destination de Savea sur l'essai de Dagg sur son tout premier ballon d'attaque. Puis grâce à sa fabuleuse lecture du jeu sur son interception alors que les Bleus mettaient à mal les All Blacks. La classe, tout simplement. Celle des très grands joueurs.
Le tweet de frustration
Ce manque de finition devient criminel.#FRANZL
— Renvoi aux 22 (@Renvoiaux22) November 26, 2016
La stat : 10
Ce succès au Stade de France, c'est le 10e consécutif de la Nouvelle-Zélande sur la France. Les All Blacks ne se sont plus inclinés face aux Bleus depuis juin 2009.
La décla : Louis Picamoles (numéro 8 du XV de France)
On voit ce qui nous manque par rapport aux meilleurs : le geste qu'il faut au bon moment. Il y a de la frustration encore une fois
La question : que manque-t-il aux Bleus pour retrouver les sommets ?
Guy Novès voulait que son équipe se rapproche des meilleurs. Le contrat moral est donc rempli, la France ayant échoué à 2 points de l'Australie et à 5 de la Nouvelle-Zélande. Certes, le bilan comptable de cette tournée est négatif avec 2 revers. et il faut aussi se souvenir que les Wallabies ont défié les Bleus avec une équipe très remaniée la semaine passée. Mais sur le plan du jeu, quel plaisir ! On est à des années-lumière de l'époque PSA. Oui, le XV de France a mis en grande difficulté les doubles champions du monde en titre. Et c'est déjà une petite révolution.
A de nombreuses reprises, il n'a manqué que quelques centimètres aux Tricolores pour aller derrière la ligne néo-zélandaise et s'offrir ainsi un immense exploit. Reste donc à concrétiser tous ces moments forts. Et la différence entre une bonne équipe et une grande équipe, elle est là. Voilà donc le chantier qui se présente à ces Bleus, séduisants et plein d'envie. Vivement la suite !
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