Avec Coetzee, la Fédé sud-africaine espère "50% de non-blancs" chez les Springboks d'ici 2019

Par Rugbyrama
  • Allister Coetzee, nouveau sélectionneur de l'Afrique du Sud - 12 avril 2016
    Allister Coetzee, nouveau sélectionneur de l'Afrique du Sud - 12 avril 2016
  • A:llister Coetzee lorsqu'il s'occupait de la province des Stormers - 2015
    A:llister Coetzee lorsqu'il s'occupait de la province des Stormers - 2015
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Allister Coetzee, nommé ce mardi nouveau sélectionneur des Springboks, sera confronté à un défi de taille: refaire de l'Afrique du Sud une puissance mondiale du rugby, tout en bâtissant une équipe plus "multicolore", une exigence du gouvernement de la "Nation arc-en-ciel".

A 52 ans, Allister Coetzze, cet ancien demi de mêlée issu de la minorité "coloured", des métisses de langue afrikaans, entraîne actuellement l'équipe japonaise de Kobe. Il devient le second entraîneur non-blanc des Boks, après Peter de Villiers (2008-2011). Mais il est surtout connu dans son pays pour avoir été l'adjoint du sélectionneur Jake White lors de la victoire en Coupe du monde 2007 en France, et pour avoir dirigé avec un certain succès les Stormers du Cap de 2010 à 2015.

La Fédération sud-africaine, évidemment, attend de lui des résultats. L'équipe au maillot vert est dans un creux de son histoire, malgré sa troisième place au dernier Mondial. Les Springboks restent sur cinq défaites pour les 11 derniers tests, dont une humiliation au Mondial 2015 contre le Japon en phase de poule (32-34). Et, plus douloureux encore pour le peuple du rugby, sur six défaites lors des sept dernières confrontations avec l'ennemi intime, les All Blacks néo-zélandais.

Welcome to the @Springboks as the new head coach Mr Allister Coetzee! Read about it here.. https://t.co/Z0wbFR53VT pic.twitter.com/H5WWwajE1g

— Springboks (@Springboks) April 12, 2016

Au moins 50% de joueurs non-blancs d'ici 2019

Le baptême du feu de Coetzee est programmé pour juin, avec trois tests contre l'Irlande au Cap, Johannesburg et Port-Elizabeth. Mais le nouveau sélectionneur sera soumis à une autre forme de pression, extra-sportive et très politique celle-là. Sa fédération a en effet signé, à la demande pressante du gouvernement, un accord avec le ministère des Sports dont l'objectif est de donner à l'équipe sportive la plus prestigieuse du pays un visage aux couleurs de la démographie réelle.

Concrètement, la Fédération a promis que les Springboks seraient composés d'au moins 50% de joueurs non-blancs d'ici 2019. Alors que les Springboks ont généralement aligné trois non-blancs par match lors de la dernière Coupe du monde en Angleterre. Les Blancs représentent aujourd'hui moins de 9% de la population sud-africaine, l'immense majorité étant noire (80%) et "coloured" (9%).

"Coetzee ne fait pas partie des 10 meilleurs entraîneurs du monde"

Cette évolution ne va toutefois pas de soi, d'un strict point de vue sportif. Car les clubs et franchises sud-africains sont, pour l'instant, loin d'avoir le réservoir de joueurs noirs nécessaires pour alimenter régulièrement l'équipe nationale. Le week-end dernier, sur cinq équipes sud-africaines engagées en Super Rugby, seuls les Stormers ont retenu six non-blancs. Les autres en alignaient entre trois et cinq dans le XV de départ. Soit un pourcentage de 27% de noirs pour l'ensemble des équipes sud-africaines. Et encore faut-il noter la forte proportion d'ailiers parmi ces joueurs (8 sur 20), qui sont donc potentiellement en concurrence les uns avec les autres pour intégrer l'équipe nationale.

A:llister Coetzee lorsqu'il s'occupait de la province des Stormers - 2015
A:llister Coetzee lorsqu'il s'occupait de la province des Stormers - 2015

Parmi les arguments qui ont présidé au choix de Coetzee, sa capacité à aligner des équipes "multicolores", avec près de la moitié de noirs, à l'époque où il dirigeait les Stormers a donc sûrement pesé très lourd. Car son palmarès sportif est plus controversé. Certes, les Stormers sont devenus grâce à lui l'équipe sud-africaine la plus régulière du Super Rugby, avec quatre participations aux play-offs en six saisons. Mais son échec à remporter un titre de Super Rugby est retenu contre lui, note cependant l'ancien centre des Springboks Brendan Venter, devenu éditorialiste.

Ses détracteurs estiment que c'est sa vision très défensive du rugby qui l'a fait buter sur les dernières marches avant le titre, notamment contre des équipes néo-zélandaises. Coetzee, malgré toute son expérience de coach avec les Stormers et d'adjoint chez les Springboks, ne fait pas partie des dix meilleurs entraîneurs du monde, remarque amèrement l'éditorialiste Mark Keohane. Allister Coetzee succède à Heyneke Meyer, qui a quitté son poste après la Coupe du monde.

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