Lagisquet: "Si on admire les Fidjiens, on sera en grande difficulté"

  • Nemia Kenatale, le demi de mêlée des Fidji
    Nemia Kenatale, le demi de mêlée des Fidji
  • Akapusi Qera, le troisième ligne de Montpellier
    Akapusi Qera, le troisième ligne de Montpellier
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Samedi à Marseille (18 heures), le XV de France disputera son premier test de novembre face aux Fidji. Une rencontre où les trois-quarts fidjiens pourraient mettre les Bleus en grande difficulté…

Les "Fidjiens volants", un surnom qui leur colle si bien à la peau. On les présente comme fantasques, imprévisibles… Ils sont avant tout des magiciens du rugby. Leur ligne de trois-quarts donne le tournis. Alipate Ratini, Timoci Nagusa, Metuisela Talebula : même privés de l’ailier clermontois Napolioni Nalaga (raisons familiales) et du trois-quarts centre des Canterbury Crusaders Nemani Nadolo (blessure à la cheville), les Fidjiens peuvent s’appuyer sur des attaquants hors du commun. Si on se contente de chercher des solutions individuelles en défense ou de les admirer, on sera en grande difficulté, explique Patrice Lagisquet, l’entraîneur des arrières tricolores. Ils sont explosifs et peuvent prendre des initiatives assez exceptionnelles. Ils ont l’habitude d’éliminer les défenseurs et de gagner leurs duels que ce soit sur des contacts ou des crochets. Ils ont vraiment une palette riche à ce niveau là. Par contre, ils ne sont pas toujours à chercher du jeu en première main. Ils s’appuient surtout sur des contres pour mettre du désordre. Il faudra être très concentrés pour leur proposer une organisation collective bien plus qu’un défi d’homme à homme. Il ne faut pas leur laisser d’espaces.

Lagisquet: "Ils peuvent prendre des initiatives assez exceptionnelles"

Coéquipier de Talebula (23 ans, 1,86m, 98 kg), Pierre Bernard ne cache pas son admiration devant les prouesses répétées du meilleur marqueur d’essais (15) de la saison passée. Comme on dit, il pue le rugby, confie le demi d’ouverture de l’Union Bordeaux-Bègles. Il a cet instinct de pouvoir franchir les lignes, d’anticiper la défense de l’adversaire, d’avoir le rebond qu’il faut et de marquer des essais que peu arrive à concrétiser. Au delà de ça, c’est un gros travailleur. Les Fidjiens sont souvent étiquetés de dilettantes et qui se reposent sur leurs acquis mais lui, c’est vraiment un bosseur qui cherche constamment à s’améliorer. C’est un joueur à part. Et pas seulement dès qu’il s’agit de traverser les pelouses du Top 14 d’une accélération. En défense, il y a deux images de lui qui sont révélatrices de son talent, souligne Bernard. La saison dernière contre Castres, il est à la course avec Rory Kockott et il l’éjecte en touche avec une facilité déconcertante. Et cette année, contre Clermont, Nalaga arrive pour aplatir et il l’éjecte aussi de l’en-but. Il a une sacrée force.

Souvent stigmatisés pour leur largesse défensive, les Fidjiens ont démontré en juin dernier (victoires face à l’Italie, 25-14, et les Tonga, 45-17) qu’ils avaient corrigé certaines de leurs lacunes. On sent qu’ils ont une bien meilleure organisation collective qu’à une époque où ça flottait beaucoup, souligne Patrice Lagisquet. Même si on observe encore quelques soucis dans les courses de déplacement parce que leur qualité d’explosion musculaire n’est pas forcément liée à un certain volume de déplacement. Mais ils sont capables d’être très rigoureux et d’assimiler des schémas collectifs. Dans sa quête de confiance, le XV de France ne devra pas l’oublier : la formation de John McKee est loin d’être un faire-valoir.

Akapusi Qera, le troisième ligne de Montpellier
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