All Blacks: L'inclassable et indispensable Sonny Bill Williams

Par Rugbyrama
  • Sonny Bill Williams (Nouvelle-Zélande) face aux Etats-Unis - Octobre 2014
    Sonny Bill Williams (Nouvelle-Zélande) face aux Etats-Unis - Octobre 2014
  • Sonny Bill Williams, une classe incomparable avec les All Blacks - Octobre 2014
    Sonny Bill Williams, une classe incomparable avec les All Blacks - Octobre 2014
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Athlète hors normes, Sonny Bill Williams peut se permettre de mettre entre parenthèses pendant deux ans le rugby à XV avant d'être ensuite immédiatement incorporé dans le groupe des All Blacks pour la tournée de novembre.

Le talent autorise bien des choses. En l'occurrence, pour S.B Williams, de bénéficier d'un inédit assouplissement des règles de la Fédération néo-zélandaise pour participer à la tournée en Europe, où les All Blacks affronteront l'Angleterre samedi, puis l'Ecosse (15 novembre) et le pays de Galles (22). Mais "SBW", âgé de 29 ans, n'est pas n'importe qui. Un extra-terrestre, disait de lui Aubin Hueber lorsqu'il l'entraînait à Toulon (2008-2010). Un trois-quarts centre comme lui, ça n'existe pas. Il est en avance, c'est un prototype de ce qu'on verra en 2015. 2015, nous y sommes presque, et Williams (1,91 m, 110 kg), joueur imprévisible aux appuis déroutants, n'a toujours quasiment aucun équivalent dans le monde du rugby, à tel point que le sélectionneur néo-zélandais Steve Hansen n'a pas hésité le titulariser dès son premier match à XV depuis plus de deux ans, samedi dernier contre les Etats-Unis à Chicago (74-6).

Première titularisation, et hop, deux essais ! Même si Hansen assure qu'il a continué à s'entraîner à XV cette saison lorsqu'il jouait aux Sydney Roosters (à XIII) et que les plans de jeu (des All Blacks) lui ont été envoyés une fois la saison terminée, sa prestation a dépassé les attentes, selon l'entraîneur adjoint néo-zélandais Ian Foster. Williams (20 sélections), lui, ne s'est pas trouvé si bon que ça: Nos avants nous ont facilité la tâche, nous avons profité de leur travail.

Sonny Bill Williams, une classe incomparable avec les All Blacks - Octobre 2014
Sonny Bill Williams, une classe incomparable avec les All Blacks - Octobre 2014

"C'est un mercenaire mais c'est un sportif tellement doué"

Athlète physiquement exceptionnel, il possède également une technique individuelle hors du commun, développée à XIII, qui lui permet de réaliser des chevauchées avec le ballon dans une seule main, geste banni dans toutes les écoles de rugby, et des passes après contact dignes d'un équilibriste. C'est un athlète naturellement et génétiquement hors normes. Mais c'est aussi un grand professionnel, très méticuleux dans sa préparation. Les ateliers techniques qu'il s'inflige à l'entraînement sont sensationnels, souligne ainsi Hansen. Ces qualités lui ont donc permis de passer indifféremment du XIII au XV, où il a été sacré champion du monde avec les All Blacks en 2011, et même de mener en parallèle une carrière de boxeur (6 victoires en 6 combats). Il a ainsi remporté le titre de champion de Nouvelle-Zélande des poids-lourds dès la première reprise en 2012 (il en a depuis été déchu), et s'est permis le luxe de battre le Sud-Africain François Botha, un poids lourds de réputation mondiale certes au crépuscule de sa carrière. Et son talent lui permettra peut-être bientôt de participer... aux Jeux Olympiques de Rio, puisque son contrat avec la Fédération néo-zélandaise lui permet de jouer s'aligner VII.

Ces aller-retour, et le passe-droit accordé par la Fédération, ont bien fait grincer quelques dents au pays du Long Nuage blanc. On peut ne pas tous être d'accord avec le fait que la Fédération le laisse partir et revenir à sa guise, mais c'est la réalité du sport professionnel, a ainsi estimé dans la presse néo-zélandaise Laurie Mains, sélectionneur des All Blacks de 1992 à 1995. C'est un mercenaire, bien sûr, mais c'est un sportif terriblement doué. Et avec la Coupe du monde à défendre l'année prochaine, je ne peux critiquer le choix de Steve Hansen de le rappeler. Hansen, lui, ne s'est pas longtemps posé la question de l'emmener en Europe, surtout après la blessure de Ma'a Nonu: "Nous avons un joueur de qualité, de classe mondiale à disposition, et notre boulot est de sélectionner la meilleure équipe possible." Et dire que les All Blacks n'avaient pas forcément besoin de lui pour terroriser le monde du rugby...

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