Imhoff: "Je joue ce France-Argentine la journée et aussi la nuit"

  • Juan Imhoff, l'un des cadres de la sélection de l'Argentine
    Juan Imhoff, l'un des cadres de la sélection de l'Argentine
  • Juan Imhoff, au Stade de France, sous les couleurs du Racing
    Juan Imhoff, au Stade de France, sous les couleurs du Racing
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À 26 ans, Juan Imhoff fait partie des cadres de l'équipe d'Argentine, qui affronte la France samedi à Saint-Denis. Un match forcément spécial pour l'ailier du Racing et des Pumas qui devrait croiser de près la route de son coéquipier en club Teddy Thomas. Ce moment, il en rêve déjà.

En rentrant du Four Nations, vous vous interdisiez de penser déjà au match contre la France sous peine de ne plus trouver le sommeil. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Juan IMHOFF: Eh bien je ne dors plus ! Je n'y arrive pas. Mais je trouve que c'est bien d'être un peu inquiet. La France a montré qu'elle pouvait mettre quarante points aux Fidji et battre une grande nation comme l'Australie. Déjà que c'était compliqué pour moi de dormir avant cela, alors imaginez maintenant ! En plus, mon pote Teddy Thomas est en pleine forme. Je joue le match la journée et aussi la nuit mais cela me fait du bien.

Vous évoquez Teddy Thomas. Que pensez-vous de la réussite immédiate en équipe de France de votre coéquipier en club, qui en est déjà à quatre essais en deux sélections ?

J.I: Je n'ai pas été surpris de voir ce qu'il a fait contre les Australiens. Je savais qu'il en était capable. Il est à son meilleur niveau et a fait le plein de confiance car ce n'est jamais facile de marquer des essais au niveau international. Si j'ai la possibilité de l'affronter, je pourrais comparer mon niveau à celui d'un joueur au top. J'espère qu'il sera gentil avec moi.

Quelle sont vos relations avec lui ?

J.I: Au début, on était un peu timide. Dès qu'on s'est retrouvé sur un terrain, on s'est rapproché. J'ai vu que nous avions le même état d'esprit. J'aime quand il y a du jeu avec le ballon et lui aussi. Là où on est différent, c'est que lui a le talent, le physique... tout. Il est né avec ça alors que moi, quand je suis arrivé d'Argentine, j'étais très maigre et j'ai dû faire de gros efforts sur mon physique. S'il continue à bosser, il peut devenir l'icône du rugby français.

Sur quelle échelle situez-vous le XV de France par rapport aux meilleures nations mondiales ?

J.I: Déjà, je place la Nouvelle-Zélande tout en haut. Je crois qu'on est tous d'accord. L'Afrique du sud est également très forte. Je pense que les Boks, l'Angleterre, l'Australie et la France sont au même niveau.

Juan Imhoff, au Stade de France, sous les couleurs du Racing
Juan Imhoff, au Stade de France, sous les couleurs du Racing
Juan Martin Hernandez est le père de tout le rugby argentin

Après l'euphorie de la victoire contre l'Australie début octobre (21-17), l'Argentine semble piocher depuis le début de sa tournée. N'avez-vous pas laissé trop de jus dans ce Four-Nations ?

J.I: Peut-être au niveau physique mais dans les têtes, personne n'était fatigué après la victoire contre l'Australie. On n'a pas eu la maturité pour se servir de cette victoire contre l'Australie, qui était fantastique pour nous, pour continuer à grandir et franchir un pallier au niveau international. On a un peu perdu la tête, on pensait qu'on pouvait battre l'Écosse parce qu'on avait battu les Wallabies. Sauf que le rugby du nord est complètement différent de celui du sud. On a eu aussi pas mal de blessés importants qui pouvaient nous apporter leur expérience du niveau international.

Vous évoluez habituellement sur la ligne de trois-quarts avec votre ancien coéquipier au Racing Juan Martin Hernandez. Est-il le vrai patron des arrières ?

J.I: Il est le père de tout le rugby argentin ! Dès qu'il ouvre la bouche, et ce n'est pas souvent car il ne parle pas beaucoup, tout le monde s'arrête pour l'écouter. Nous avons beaucoup de jeunes en sélection et il est même plus qu'un papa. Quand vous êtes petit, il est normal de défier votre papa. Personne ne fera ça avec lui. Il sait tout faire et bien. C'était mon idole quand j'étais plus jeune. Je l'admire beaucoup.

Il y a un an, Daniel Hourcade remplaçait Santiago Phelan à la tête de l'Argentine. Qu'a t-il apporté aux Pumas ?

J.I: J'ai gagné la Vodacum cup avec les Pampas en 2011 avec lui, je le connais donc très bien. C'est quelqu'un de très ambitieux. Il aime que son équipe ait le ballon et attaque. Phelan était plus classique et centré sur la défense. Avant Hourcade, jamais l'Argentine n'avait eu une équipe capable d'être agressive dans sa manière d'attaquer et de conserver le ballon. Le gros objectif qui vient est la Coupe du monde et le sélectionneur voudra qu'on la joue à fond, en prenant des risques. On prépare aussi la franchise argentine qui intégrera le Super 15 en 2016.

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