Marconnet: "En 2004, on voulait absolument marquer notre territoire"

  • L'ancien pilier du XV de France, Sylvain Marconnet
    L'ancien pilier du XV de France, Sylvain Marconnet
  • Sylvain Marconnet sous le maillot tricolore - Août 2011
    Sylvain Marconnet sous le maillot tricolore - Août 2011
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Il y a tout juste dix ans, les Bleus s’imposaient au Stade de France face à l’Australie (27-14). Sylvain Marconnet (84 sélections) revient pour nous sur cette victoire prestigieuse contre les Wallabies.

Quelles images gardez-vous de ce succès sur les Wallabies le 13 novembre 2004 ?

Sylvain MARCONNET: L’Australie arrivait avec un statut de vice-champion du monde. Il y avait de beaux noms avec Smith, Gregan, Larkham, Giteau… Et de notre côté, nous sortions d’un Grand Chelem dans le Tournoi des 6 Nations avec un dernier match face à l’Angleterre, championne du monde, à mon sens historique (victoire 24-21). Je ne sais pas si nous étions outsiders mais on avait de la confiance, des certitudes. On avait évacué la frustration de la Coupe du monde 2003 en nous inscrivant dans un nouveau cycle de quatre ans aux côtés de Bernard Laporte. On était plein de détermination pour commencer à marquer les nations de l’hémisphère sud dans l’optique de 2007. On voulait absolument exister et marquer notre territoire. On était un groupe soudé et convaincu que l’on pouvait devenir champion du monde.

Le spectre d’une débâcle est-il toujours présent avant de rencontrer l’Australie ?

S.M: Ce n’est jamais un adversaire évident à manier. On savait très bien que si on n’évoluait pas à notre meilleur niveau, on allait se prendre une valise. Mais on avait un groupe avec pas mal d’expérience, quasiment identique à celui de la Coupe du monde. La spirale était plutôt positive. On aime jouer les grandes équipes. On préfère jouer ces nations prestigieuses qui nous sont potentiellement supérieures. Je me souviens que Bernard s’inspirait beaucoup des systèmes de jeu australiens. Il a toujours admiré leur organisation collective, leur rigueur défensive, ce jeu très pragmatique organisé en bloc.

Sylvain Marconnet sous le maillot tricolore - Août 2011
Sylvain Marconnet sous le maillot tricolore - Août 2011

Est-ce aussi électrisant de rencontrer les Wallabies que les All Blacks ?

S.M: Ce que je vais dire n’est pas méchant mais c’est certainement la nation du Sud que j’aimais la moins jouer. Je ne dirais pas qu’on se fait chier (sic) contre eux mais quand ils ont le ballon, c’est dur de le récupérer. Ce ne sont pas les matchs où on se régale le plus. Les All-Blacks peuvent être spectaculaires avec des individualités hors-normes. Les Sud-Af’ proposent un jeu âpre qui est toujours plaisant pour les avants même si ça pique. Les Australiens sont des adversaires très froids, pragmatiques. Ils ne sont absolument pas dans la provocation. C’est une nation avec du talent partout, pas franchement de qualités mais peu de défauts. Cela fait d’eux un rouleau compresseur habitué à la victoire.

Les Australiens sont des adversaires très froids, pragmatiques

Samedi, pensez-vous que le XV de France sera à l’abri d’une déroute à l’image des tests de juin ?

S.M: Je pense surtout que ce match tombe à point nommé. Les Français sont encore en manque de confiance dans leur système, dans leur capacité mais il y a eu une bonne rentrée contre les Fidji (40-15) même s’il y a fallu attendre quarante minutes. Ils ont retrouvé du plaisir à jouer ensemble. Il y avait longtemps que l’on n’avait pas vu des visages souriants. Je crois les Bleus tout à fait capable de battre l’Australie. Je ne pense que ce soit la meilleure nation du Sud. On aime bien être dans le fauteuil de l’outsider. Mais cette rencontre doit être un match référence. Ce match peut faire beaucoup de bien aux Bleus.

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