Etzebeth, "petit Bakkies" deviendra grand

  • Eben Etzebeth - afrique du sud - 24 novembre 2013
    Eben Etzebeth - afrique du sud - 24 novembre 2013
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Ses déblayages surpuissants lui valent le surnom de "petit Bakkies Botha": le deuxième ligne sud-africain Eben Etzebeth est à 22 ans un des plus complets au monde et beaucoup lui promettent un avenir plus glorieux que son redouté aîné.

Samedi au Stade de France, les Français vont se frotter pour la première fois au dernier phénomène des Springboks, Eben Etzebeth. "Les deuxième ligne en Afrique du Sud sont toujours assez rugueux. Lui se fond très bien là-dedans", sourit Pascal Papé. La puissance de ce colosse au visage d'enfant (2,03 m, 117 kg) a déjà fait le tour du petit monde du rugby. Certaines vidéos de sa percussion qui a électrisé l'an dernier Bismarck du Plessis, pourtant l'un des joueurs les plus durs de la planète, comptent plus de 200.000 vues sur YouTube.

"Quand on a le numéro 4 dans le dos, on doit être un 'exécuteur'. Bakkies (Botha, NDLR) le faisait, maintenant c'est à moi de le faire, expliquait-il en souriant l'an dernier. C'est le boulot d'un numéro 4 de taper fort dans les rucks et de mettre de gros plaquages. Il faut que l'adversaire sache que je suis sur la pelouse". La filiation a sauté aux yeux de tout le monde en Afrique du Sud.

Un athlète incroyable

"Je le vois jouer depuis qu'il a 16 ans. C'est un athlète incroyable, rapide, mobile, à l'aise dans les airs et très, très physique. Il me rappelle Bakkies quand il était jeune. Il peut courir mais surtout il tape très fort, souligne l'entraîneur des Springboks, Heyneke Meyer. Il ne recule devant personne et il est très fort mentalement". "J'ai entraîné Bakkies Botha, Victor Matfield, Danie Rossouw, qui sont certainement parmi les plus grands que l'Afrique du Sud ait connus. Lui, s'il ne se blesse pas, il sera un grand deuxième ligne du rugby", assure le technicien.

"Il est très jeune mais il est déjà vieux dans sa tête. Il a très vite grandi", ajoute Pieter de Villiers, l'entraîneur de la mêlée sud-africaine, qui l'a vu débuter en sélection en juin 2012. Depuis ce 9 juin, Etzebeth a été constamment titulaire dans l'attelage des Springboks, à l'exception de la semaine dernière en Écosse où il a été placé sur le banc en vue du choc face à la France.

Fan de Lomu

"C'est le prototype du deuxième ligne de 2013. Il est adroit en touche, il va très vite, il a une grosse capacité de déplacement et en plus, c'est un joueur très explosif. Il n'y a pas beaucoup de failles dans son jeu", énumère l'entraîneur des avants français Yannick Bru avant de résumer: "C'est une des références à son poste. Y arriver si jeune, ce n'est pas banal". Le garçon qui admirait Jonah Lomu dans sa jeunesse a débuté au poste de centre, d'où il a gardé une certaine aisance technique, avant de "monter" en deuxième ligne au lycée et de gagner sa place dans toutes les sélections de jeunes.

Sa courte carrière est jalonnée de surnoms explicites: "le Terminator de Parow" (du nom d'un faubourg du Cap d'où sa famille est originaire), le "Boerboel" (du nom d'un molosse utilisé par les fermiers boers pour protéger leurs troupeaux des animaux sauvages), puis "le petit Bakkies Botha"... Sa jeunesse l'emmène parfois au-delà de la limite et lui a déjà valu quelques suspensions.

Avec Yoann Maestri et Pascal Papé, il va découvrir samedi de nouveaux adversaires. Lors de la dernière victoire française 2009 (20-13), l'affrontement entre la paire Nallet - Millo-Chluski et le duo Botha-Matfield avait été aussi décisif que rude, à l'image des sorties sur saignement des deux Sud-Africains dans les vingt premières minutes. Avec Etzebeth et van der Merwe, la génération a changé mais le combat s'annonce tout aussi explosif.

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