L'hégémonie incontestée des nations du Sud

Par Rugbyrama
  • Elisson - Nouvelle Zélande Irlande - 23 juin 2012
    Elisson - Nouvelle Zélande Irlande - 23 juin 2012
Publié le Mis à jour
Partager :

L'Afrique du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande n'ont pas perdu un match lors de leur triptyque d'été. Le Sud écrase encore tout...Seule l'Angleterre a réussi à accrocher un résultat nul face aux Springboks.

C'était presque le retour des vraies tournées à l'ancienne avec trois tests et des matches de semaine, l'occasion pour les équipes en voyage de se sentir installées et de fournir de vraies oppositions. L'Angleterre et le pays de Galles ont même eu droit à des matches de semaine contre des sélections, un vrai parfum d'antan. Le bilan de la visite des Nordistes dans l'hémisphère sud est finalement limpide. En neuf matches, aucune équipe du Tournoi n'a pu s'imposer (nous mettons à part la France qui a affronté des Argentins volontairement affaiblis). Seule l'Angleterre a arraché un match nul aux Sud-Africains dans le troisième test à Port Elizabeth. Les trois Sudistes sont donc encore devant, mais peut-être moins largement qu'on ne le croit. D'abord parce que les Européens ont parfois perdu de peu mais aussi parce que pour la première fois depuis que le rugby est passé professionnel, les tests ont démarré alors que le Super 15 n'était pas encore fini. Un chevauchement qui rapproche le Sud du Nord…dans le mauvais sens.

Australie-Galles

Les Wallabies sont les plus chanceux, trois victoires de peu contre les Gallois: 27-19, 25-23, 20-19. C'est ce qui s'appelle passer par le chas d'une aiguille. En même temps, les Gallois sortent quand même d'un grand chelem, on ne peut pas considérer que le 3-0 soit une contre-performance. Les Wallabies jouaient sans deux talents supérieurs: James O'Connor et Quade Cooper et sans leur capitaine de l'an passé, James Horwill, blessé pour la saison. "Mes joueurs ont quand même fait preuve d'une grande maîtrise dans les moments critiques. Ils ont aussi fait preuve d'une bonne discipline car il s'est passé des choses loin du ballon et mes joueurs n'ont pas réagi...", a expliqué Robbie Deans dont on dit qu'il a joué sa tête en ce début de saison. Deux hommes ont contribué à la sauver: le demi de mêlée Will Genia et le demi d'ouverture Berrick Barnes, considéré au départ comme un troisième choix. On ajoutera l'influence du nouveau capitaine David Pocock.

Les Gallois ont le sentiment d'avoir manqué une triomphe historique évidemment (ils n'ont pas gagné un test dans les trois pays majeurs depuis 1969). "Je suis très fier de mes joueurs mais dans chaque test, il s'est passé des choses décisives dans les dix dernières minutes. Mais pour mes jeunes joueurs, c'était une expérience nouvelle que de vivre une série de trois tests", a confié Robert Howley, considéré comme l'entraîneur du pays de Galles puisque Warren Gatland n'a pas vécu les deux premiers matches, immobilisé par une mauvaise chute.

Nouvelle-Zélande-Irlande

Les trois duels entre les Noirs et les Verts ont eu la palme du déséquilibre. Pauvres Irlandais, même avec l'équipe la plus forte de leur histoire en terme d'individualités, ils n'auront pas battu les All Blacks. Ils ont même pris une piquette historique à Hamilton lors du troisième test (60 à 0). Mais ils ont frôlé l'exploit à Christchurch en ne s'inclinant que sur un drop de Daniel Carter à la dernière minute. Que faut-il retenir de ce 3-0 des champions du monde ? Que la Nouvelle-Zélande produit toujours autant de talents et qu'elle est finalement peu affectée par l'exil d'une partie de son élite en Europe. A priori, le demi de mêlée Aaron Smith et le troisième ligne Sam Cane ont un énorme avenir devant eux, sans compter l'ailier Julian Savea, auteur de trois essais lors du premier match. Steve Hansen n'a pas caché son admiration devant la performance de Cane, ce flanker blondinet qui ne ressemble à rien ou presque: "Il a été formidable. Dorénavant, je me fais moins de souci quand je vois Richie McCaw, je sens que son successeur est là..." Sean Fitzpatrick, l'ancien talonneur légendaire nous a également confié ses sentiments: "Notre mêlée s'est bien redressée. Tony Woodcock a été extraordinaire. Et nous avons gardé notre faculté à recycler les ballons perdus par l'adversaire. Mais j'ai très peur des Springboks pour le mois d'août. Ils sont physiquement très impressionnants".

Afrique du Sud-Angleterre

Les Anglais ont été les seuls à éviter la défaite lors du troisième test de Port-Elizabeth, mais ils n'ont pas assuré la victoire pour autant (match nul 14-14). Les trois rencontres ont été trois combats de titans qui ont d'ailleurs provoqué un nombre impressionnant de blessés: Brown, Youngs, Robshaw côté anglais ; Oosthuizen, Willems, Kirchner, Lambie côté sud-africain ont déclaré forfait au gré des chocs énormes. Les Sud-Africains ont imposé un certain rugby, fait de vagues successives dans l'axe qui font mal à l'adversaire. C'est la patte Heyneke Meyer, le nouveau coach sud-africain qui n'a pas eu peur de lancer de très jeunes joueurs comme Etzebeth ou Coetzee. Le nouveau sélectionneur s'est d'ailleurs un peu agacé quand des gens lui ont fait remarquer qu'il aurait pu changer un peu à Port-Elizabeth quand les Anglais ont fait preuve d'une grosse résistance en défense: "Un plan B ? Quel plan B? Nous n'étions ensemble que pour trois semaines. On ne va pas changer de style à chaque match. Si nous n'avons pas gagné aujourd'hui, c'est à cause de notre jeu au pied..." C'est vrai, Morne Steyn a un peu "dévissé" dans ces tentatives...On n'oubliera quand même pas que lors du second test à Johannesbourg, le pack des Boks a souffert mille morts en mêlée en fin de match.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?