Lièvremont : "Un groupe homogène"

Pourquoi avoir effectué douze changements par rapport à l'équipe qui a battu les Springboks ?

Marc Lièvremont: Trois raisons à ces nombreux changements. Premièrement, la fraîcheur physique, deuxièmement, la crainte d'une décompression psychologique, d'un relâchement et enfin le sentiment que les joueurs de ce groupe sont très près les uns des autres. Les excellentes entrées en jeu des remplaçants et la bonne fin de match face à l'Afrique du Sud en sont la preuve.

Avez-vous peur de ce relâchement typiquement français ?

M. L.: Nous savons qu'il est très dur d'enchaîner deux grosses performances et certains choix nous ont été dictés par les blessures d'Imanol Harinordoquy et de Maxime Mermoz et par le besoin de mettre au repos certains joueurs en ce début de semaine. Je pense à Millo-Chlusky, Dusautoir, Picamoles ou David. Connaître un certain relâchement après une grosse performance est souvent considéré comme quelque chose de typiquement français mais cela arrive aussi à d'autres nations. Le pays de Galles, qui a reconduit la même équipe après leur match face à la Nouvelle-Zélande, a aussi connu ce phénomène la semaine passée face aux Samoa.

Est-ce difficile de ne pas évoluer dans la continuité ?

M. L.: Nous avons misé sur un groupe homogène au détriment de la continuité mais cela peut s'avérer être un atout de travailler avec trente joueurs. On loue souvent la continuité des autres nations mais on peut s'apercevoir qu'elles manquent souvent de profondeur de banc quand quelques joueurs sont absents. Notre homogénéité peut être un atout sur une compétition de sept ou huit rencontres consécutives. On s'en était aperçu lors de la dernière Coupe du monde quand la même équipe avait été reconduite après sa grande performance en quarts de finale. La question s'était posée.

Pourquoi avoir promu Sylvain Maconnet dans le rôle de capitaine ?

M. L.: Thierry Dusautoir sera remplaçant, donc son rôle sera tout de même important. Nous avons choisi Sylvain Marconnet en raison de son palmarès et de son implication dans ce groupe qui a toujours été irréprochable. Nous sommes heureux pour lui.

Est-ce que cette équipe a été construite seulement pour les Samoa ou a-t-elle une carte à jouer en vue de la confrontation face aux All Blacks ?

M. L.: Cette équipe est faite pour affronter les Samoa. Nous ferons ensuite la synthèse des deux premiers matchs samedi soir. L'équipe qui a affronté l'Afrique du Sud a été excellente mais les remplaçants ont amené leur pierre à l'édifice. Pour le match face aux Samoa, nous souhaitons que les joueurs titulaires nous posent des problèmes. Nous voulons avoir des problèmes de riches en espérant que le retour des blessés, peut-être même celui de Fulgence Ouedraogo.

Pourquoi avoir changé de demi de mêlée ?

M. L.: Nous avons le sentiment que Morgan Parra et Julien Dupuy possédent le même profil. Face à l'Afrique du Sud, Julien a coincé physiquement dès la mi-temps car il a beaucoup joué depuis le début de la saison et il a connu quelques problèmes au niveau du dos. Ce changement est aussi bien pour la confiance de Morgan Parra qui a fait une bonne entrée la semaine dernière, si l'on excepte sa pénalité manquée. Il n'a plus l'habitude de buter, et sur ce point, Julien Dupuy a un temps d'avance. Mais Morgan travaille beaucoup et il a un bon taux de réussite à l'entraînement, même si ce n'est pas une garantie sans faille.

En revanche, vous n'avez pas voulu changer d'ouvreur. Pourquoi ?

M. L.: Nous voulons installer François Trinh-Duc à ce poste. Nous connaissons ses qualités. Il sait jouer dans la défense et il a pour lui son courage défensif. Il a besoin de s'installer pour travailler sa vision, les différentes formes de jeu et sa communication. Pour cela, il a besoin d'enchaîner les matchs.