Drôle d'endroit pour une rencontre

Par Rugbyrama
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Pour la première fois de son histoire, le XV de France jouera un test-match à Sochaux, samedi, face aux Pacific Islanders. Un lieu inhabituel, pas franchement une terre de rugby. Le peuple du Doubs ne semble d'ailleurs pas se passionner pour l'évènement.

Loin du cadre majestueux du Stade de France, plus loin encore de la furia marseillaise du vélodrome, le XV de France va goûter samedi aux joies de l'Est de la France. Pour la première fois de sa longue histoire, l'équipe nationale s'apprête donc à évoluer à Sochaux. La Fédération française a voulu saisir l'occasion du match face aux Pacific Islanders, affiche moins prestigieuse que les chocs face à l'Argentine ou l'Australie, pour découvrir de nouveaux horizons. Les Bleus n'avaient plus foulé le sol franc-comtois depuis le 17 décembre 1994, à Besançon, pour un match face au Canada.

Mais en proposant à un public peu habitué à goûter aux joies de l'Ovalie un adversaire moins prestigieux, la FFR s'exposait à une difficulté majeure: comment remplir le stade Bonal, dont la capacité n'excède pourtant pas 20.000 places? L'enceinte sochalienne ne sera d'ailleurs pas pleine samedi sur les coups de 15h. En dépit de ce faible succès populaire, le pire sera évité et le stade ne sonnera pas creux. Jeudi, Alain Doucet, secrétaire général de la Fédération française, a assuré que Bonal sera "pratiquement plein."

Faure: "Un peu folklo"

Du côté de l'encadrement et des joueurs tricolores, cet exil oriental est en tout cas très bien accueilli. Didier Retière s'attend même à une ambiance "extraordinaire". Lionel Nallet, en bon capitaine, fait également passer le message. "Généralement, nous sommes bien accueillis dans les régions qui sont moins rugby, souligne le deuxième ligne du Castres Olympique. Les supporters sont présents et il y a tous le temps des retombées intéressantes". En ces temps où le rugby tente d'élargir son audience, avec un succès certain, l'équipe de France doit jouer son rôle d'ambassadrice.

C'est notamment l'avis de Cédric Heymans, tout à fait favorable à ce genre de délocalisation, et même plutôt enthousiaste. "Il faut élargir les horizons, juge l'ailier toulousain. Le rugby, ce n'est pas que le Sud-ouest. Il faut développer notre dans des régions om il n'est pas très développé, et quoi de mieux que l'équipe de France pour y parvenir. Moi ça ne pose aucun problème de jouer à Sochaux ou ailleurs si ça peut donner envie à des gamins de jouer au rugby." Et Heymans de rappeler que Marseille passait il y a encore 10 ans pour une destination improbable pour le XV de France.

Cet exil oriental fait donc quasiment l'unanimité, et tant pis si ce France-Pacifics Islanders à Sochaux résonne comme une affiche exotique aux oreilles des puristes. "C'est vrai, ça fait un peu folklo", rigole le pilier Lionel Faure. Reste une question dans tout ça: a-t-on demandé leur avis aux Fidjiens, Tongiens et Samoans qui composent la sélectionne ilienne opposée samedi aux Bleus? On doute que les hommes du Pacifique goûtent ce déplacement dans les frimas du Doubs en plein mois de novembre. Faure préfère s'en amuser: "J'espère qu'il va neiger ou grêler, comme ça ils auront peur!"

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