Napoléon part en retraite

Par Rugbyrama
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Le demi de mêlée argentin et ancien capitaine des Pumas Agustin Pichot a annoncé qu'il mettait, à 33 ans, un terme à sa carrière internationale avec effet immédiat.

On se souvient de ses larmes au Parc des Princes à l'issue de la victoire contre la France dans le match pour la troisième place de Coupe du monde en octobre dernier. Agustin Pichot savait déjà que "sa page Pumas" était en train de se tourner. C'est désormais officiel. Après 72 rencontres sous le maillot ciel et blanc, Agustin Pichot raccroche ses crampons internationaux. La peur de faire le match de trop. Il faisait pourtant partie des joueurs sélectionnés pour la tournée chez les champions du monde le mois prochain. Mais il a préféré renoncer : "J'en ai parlé avec ma femme et ma famille cette semaine et j'ai décidé de ne pas jouer contre l'Afrique du Sud, explique-t-il. Je ne suis pas physiquement et psychologiquement en état de jouer ce match."

Lucide. Droit. Honnête. Comme toujours. Les Pumas perdent certainement le plus félin des leurs, leur plus grand serviteur. Car c'est bien l'un des piliers du rugby argentin tel qu'il est aujourd'hui, flamboyant et troisième au classement IRB, qui tire sa révérence. Meneur d'hommes exceptionnel, savant alliage d'autorité et de malice, demi de mêlée à la roublardise et à la vista hors pair, - les Bleus pourraient vous en dire quelque chose... -, "le Petit Napoléon" a guidé l'Argentine vers les plus belles pages de son histoire, inscrites notamment pendant le dernier Mondial.

"Il manquait un truc"

Entre ses coups de gueule et ses coups de génie, l'homme n'est pas facile à canaliser mais il s'est toujours donné à 200% pour son pays. C'est ce qui le pousse vers la retraite aujourd'hui : "J'ai parlé avec Tati (Santiago Phelan, l'entraîneur des Pumas, NDLR) et nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'il faut être à 100% pour faire partie de l'équipe nationale. Si ce n'est pas le cas, on ne sert à rien." L'ancien joueur emblématique du Stade français ne veut pour rien au monde causer le moindre tort aux siens. "Dans ces conditions, j'ai pensé qu'il serait irrespectueux de porter ce maillot, avoue-t-il. J'ai eu le sentiment qu'il manquait un truc, que quelque chose n'allait pas. Je me serais trompé moi-même, ma famille et tout le monde."

Agustin Pichot n'est pas homme à faire des concessions. Entier, c'est tout ou rien pour lui. Il a choisi. Après une année compliquée marquée par l'immense bonheur de la Coupe du monde mais aussi par son départ du Stade français et sa mésentente avec l'entraîneur du Racing-Metro Pierre Berbizier, il tourne une nouvelle page de son histoire. L'Argentine le pleure déjà.

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