Lièvremont : "Les moins bien lotis"

Par Rugbyrama
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Monté au créneau dès la fin du deuxième match face aux Australiens, le sélectionneur Marc Lièvremont estime que "le Top 14 est aux antipodes du haut niveau". Pour autant, il ne veut pas baisser les bras devant la situation actuelle du rugby français.

Il y a quand même de quoi se prendre la tête. Avant de prendre en charge le XV de France, Lièvremont était entraîneur du club de Dax. En prise avec la réalité des clubs et l'exigence du niveau international, sa réflexion sur le niveau du rugby hexagonal ne date pas de son intronisation à la tête des Bleus. Pour lui, c'est évident : oui, le Top 14 a un niveau médiocre.

"Si ponctuellement, tous les joueurs que nous avons emmenés avec nous en tournée en Australie nous ont donné satisfaction, ce n'est pas rendre service à un joueur comme Alexis Palisson que de lui dire qu'il a aujourd'hui le niveau international ! C'est un très bon joueur, mais comme tous il doit fournir encore des efforts."

Lièvremont : "Nous rivalisons par fulgurance"

Comme Bernard Laporte avant lui, Marc Lièvremont a dit aux internationaux de fournir encore plus d'effort. Il sait que ce n'est pas faute de mauvaise volonté, mais avec un championnat comme le Top 14, il est plus que compliqué de voir le niveau s'élever : "Le Top 14 est aux antipodes du haut niveau. Les matchs sont de mauvaise qualité avec un faible temps de jeu effectif... Alors oui, reprend l'entraîneur national, la finale a été une rencontre de haut niveau avec une belle intensité. Mais la différence de niveau de jeu général est trop importante avec ce qui se fait à ailleurs et dans l'hémisphère sud particulièrement. Nous rivalisons parfois, par fulgurance."

Le constat est dur. Et Lièvremont qui veut poursuivre le combat affirme : "Dans les années à venir, je ne vois pas l'ombre d'une amélioration à l'horizon. Il n'y a pas de signes positifs. Vraiment, je ne suis pas optimiste quant à l'amélioration du rugby français. Je ne vois pas de consensus se dégager rapidement. Et en cette année d'élections (FFR et LNR, ndlr), le débat ne va guère avancer. Nous sommes dans une période de frustration. Nous devons en prendre notre partie et nous n'allons pas mettre la clé sous la porte. Le point positif est que je suis persuadé qu'il y a en France, le potentiel pour y arriver."

Pessimiste, Lièvremont se veut malgré tout constructif : "Il n'y a pas de hasard dans ce sport. Les Australiens nous ont renvoyés à nos chères études. Les incohérences du système se payent cher. Il faut avancer malgré tout. Au-delà des matchs et de la défaite, les joueurs adhèrent à ce que nous leur proposons. Et nous n'allons pas mettre de frein à nos ambitions de jeu. Les matchs de Coupe d'Europe offrent un niveau intéressant, mais trop peu de clubs ont les moyens de jouer véritablement le jeu. Quant à la conférence européenne, c'est comme si elle n'existait pas ! Tout ça mis bout à bout est suffisamment inquiétant."

Difficile avec les armes de petits calibres dont le rugby français dispose de combler l'écart qui se creuse irrémédiablement avec les autres nations : "Nous sommes les moins bien lotis. Même les Argentins et les Italiens sont parvenus à des accords pour travailler. Il faut savoir qu'encore une fois, en juin 2009, nous devrons partir sans nos finalistes."

Quant au fait que le tirage au sort pour la prochaine Coupe du monde doit avoir lieu ce 1er décembre, Marc Lièvremont avance que "ce n'est pas forcément une mauvaise chose". "Si je peux ironiser, au rythme où vont les choses, et vu notre pourcentage de défaites, il faut le faire avant que nous soyons trop bas ! Mais au vrai, avons nous eu les moyens de montrer la vraie image du rugby français ?" Poser la question, c'est y répondre.

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