Le mea culpa de Médard

Maxime Médard gardera un souvenir mitigé de la victoire française sur les champions du monde sud-africains à Toulouse. L'arrière de l'équipe de France, placé sur le banc des remplaçants, a dû patienter 76 minutes avant de faire son entrée en jeu. Quatre minutes sur cette pelouse du Stadium n'ont bien sûr pas suffi à refermer la blessure. Avec aucun ballon à se mettre sous la dent, il a le sentiment d'avoir manqué cette rencontre historique devant sa famille, ses amis, son public. "Je n'en veux à personne, sauf à moi. Je suis le seul fautif et je suis énervé contre moi. La saison prochaine, je devrai réussir un meilleur début de championnat pour éviter de connaître à nouveau cette mésaventure." Constat sincère et sans complaisance pour l'arrière toulousain après l'annonce de sa titularisation face aux Samoa. Il ajoute juste, avec un brin d'ironie : "A moi d'être meilleur sous les chandelles."

Ces ballons venus du ciel, sous lesquels il serait encore perfectible selon les sélectionneurs, ne devraient pas être légion ce samedi face à des joueurs samoans plus friands des guerres de tranchées que des batailles aériennes. "Je suis motivé. J'ai la rage mais je ne dois pas tomber dans le piège de vouloir trop en faire. Je veux juste m'amuser, prendre du plaisir." Sans penser à la dernière confrontation face aux All Blacks : "Il est certain que si je fais un mauvais match samedi, je n'aurai aucune chance d'être titulaire la semaine suivante face à la Nouvelle-Zélande. A moi d'être concentré et appliqué face aux Samoans." Mais cette phrase à peine terminée, celui qui avait marqué l'essai du K.O. en juin dernier, à Dunedin, lors de la victoire française chez les Blacks, retombe dans ce spleen qui ne le quitte plus depuis le début de la tournée : "Vous savez, je serais très content de jouer les Blacks à Marseille, mais, moi j'avais vraiment envie de jouer contre les Sud-Africains à Toulouse. L'équipe de France ne vient pas tous les ans au Stadium..."

Une blessure qui se révèle plus profonde que superficielle pour le jeune homme, qui a fêté ses 23 ans ce lundi, peu habitué à livrer ses états d'âmes : "Je n'ai pas attendu d'arriver à Marcoussis au début du mois pour faire le constat de mon début de saison. Ma famille, mes amis me répétaient déjà depuis longtemps que je n'évoluais pas à mon niveau. Je dois devenir plus régulier. Je sais très bien pourquoi je n'ai pas joué à Toulouse. Maintenant, cette déception est une étape à passer et elle peut être positive pour la suite." Les Samoans sont prévenus. Maxime Médard a des fourmis dans les jambes et des envies d'évasion dans la tête.