Eclairés à la chandelle

Par Rugbyrama
  • Damien Traille France 2009
    Damien Traille France 2009
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Les Bleus le répètent depuis plusieurs jours : l’Afrique du Sud est la meilleure équipe du monde. L’arme principale des Springboks : "Ils jouent de manière simple". Performants et destructeurs devant, ils ont également une autre particularité : ils usent et abusent de chandelles.

Comme le prouvent les derniers Tri-Nations, les Sud-Africains s’appuient beaucoup sur le jeu au pied. "Leur jeu n’est pas exceptionnel mais ils sont capables d’imposer une terrible pression sous les chandelles notamment avec de nombreux joueurs à la réception. Pas forcément pour récupérer le ballon mais avec l’intention de créer un cafouillage pour déstabiliser. On est prévenu", note Vincent Clerc. En effet, les hommes de Marc Lièvremont sont prévenus et s’attendent à une rude bataille à la réception de ces coups de pied. La titularisation à l’arrière de Damien Traille, généralement irréprochable sous les ballons hauts, n’y est pas étrangère.

Même en l’absence de François Steyn, aligné en 15 durant la majeure partie des Tri-Nations, les champions du monde pourront compter sur quelques maîtres artificiers pour placer leurs adversaires sous pression. L’ouvreur Morné Steyn, grand spécialiste du jeu au pied, le centre Adi Jacobs ou le demi de mêlée Fourie du Preez. Son vis-à-vis Julien Dupuy en est conscient : " Il réalise des choses simples et c’est la raison pour laquelle il réussit quasiment tout ce qu’il entreprend. C’est un gros client qui est au top depuis trois ou quatre ans et outre le fait d’être costaud, une de ses principales qualités est son jeu au pied ". Bien sûr, Peter de Villiers aurait pu avoir la tentation d’aligner Ruan Pienaar à l’arrière dans le but de bombarder les défenseurs français mais si le jeune Zane Kirchner est plutôt réputé pour être une sorte de feu follet, le joueur des Bulls n’est pas maladroit non plus avec ses pieds.

" Après, sur la relance, on peut les prendre… "

Défendre sous les chandelles, les joueurs en ont aujourd’hui l’habitude. Sauf que… " C’est une arme devenue récurrente dans le rugby actuel mais la différence est que les Springboks, eux, n’hésitent pas à taper des chandelles dans les 22 adverses ", explique l’ailier Vincent Clerc. Son alter égo, Cédric Heymans, confirme : " Là où d’autres privilégient la conservation du ballon à l’approche de l’en-but adverse, les Boks réalisent souvent des chandelles pour mettre la pression sur l’adversaire devant la ligne d’essai". Et les conséquences peuvent s’avérer fatales : "C’est un peu quitte ou double. Soit tu assures la réception et tu permets à ton équipe d’être en position de se dégager, soit tu la loupes et tu mets toute ta formation sur le reculoir, ou même pire, tu encaisses un essai ", poursuit le Toulousain." Il ne faut pas se louper sous les chandelles. Sinon, on le payera cash ", renchérit Julien Dupuy.

Les Bleus ont donc travaillé spécifiquement cet aspect du jeu. Pour parvenir à sortir du piège springbok, ils sont unanimes sur les solutions : solidarité et rigueur. D’un point de vue technique, il faudra tenter de couper les courses des Boks. Mais aussi une grande communication entre le joueur visé et ses partenaires les plus proches, notamment entre l’arrière, les ailiers et la troisième ligne. "Sur les chandelles des Boks qui viseront notre troisième rideau, il faudra aider le réceptionneur. Etre au soutien, protéger le ballon pour avoir une excellente conservation. À nous de pister quand ils utiliseront le jeu au pied. Il faudra anticiper", prévient Vincent Clerc. Avant d’ajouter : " Sur du jeu au pied un peu long, si on a la chance de pouvoir faire un choix…" Julien Dupuy acquiesce." Les Sud-Africains n’ont pas beaucoup de points faibles. Mais ils monopolisent beaucoup de monde sur les chandelles. Après, sur la relance, on peut les prendre…"

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