Caballero attend son heure

Marc Lièvremont l'avait promis: chacun des 26 joueurs retenus pour cette tournée en Australie reviendrait en France avec au moins une sélection dans ses valises. Samedi prochain, au Suncorp stadium de Brisbane, Yannick Caballero sera sur le banc des remplaçants mais entrera en jeu en deuxième période, c'est une certitude. "Je m'attendais un peu à faire partie du groupe des 22, expliquait mercredi matin le flanker montalbanais. Après le match de Sydney, le staff nous avait annoncé que nous aurions tous notre chance. Cela tombe bien, je n'ai pas traversé le monde pour faire du shopping et visiter l'aquarium de Darling Harbour (le port de Sydney, ndlr). Alors bien sûr, j'étais un peu déçu de ne pas démarrer cette revanche de Brisbane comme titulaire, mais je relativise. Si on me fait confiance, j'essaierai de tout casser".

Juste récompense de la superbe saison réalisée en Top 14 par les hommes de Laurent Travers et Laurent Labit, Caballero sera donc, quelques mois après la première sélection d'Ibrahim Diarra contre l'Italie, le deuxième montalbanais à revêtir le maillot tricolore cette année. Excellent en touche, attaquant racé, défenseur agressif, Yannick Caballero avait été pressenti lors du dernier Tournoi des 6 Nations.

"Je suis resté sur le c.."

Sacrifié sur l'autel de la concurrence (Dusautoir, Ouedraogo, Bonnaire...), il avait dû se faire à l'idée que sa première cape attendrait un peu. "Alors aujourd'hui, je savoure. J'ai appelé mon père pour lui annoncer la nouvelle. Il m'a d'ailleurs appris que notre président (Patrick Bardot, ndlr) avait été remplacé. Je suis resté sur le c.., je pensais qu'il bluffait lorsqu'il a évoqué sa probable démission. C'est dommage, M Bardot avait beaucoup apporté à ce club. Je le regretterai et lui souhaite d'ores et déjà bonne chance pour la suite".

Il soupire et tourne la page montalbanaise à contre-coeur. Retour à l'hiver austral. Contre les Wallabies, Yannick Caballero s'attend à un combat intense. Depuis sa tribune samedi dernier, il a constaté que si les Australiens étaient défensivement très denses près des zones de ruck, ils avaient en revanche quelques carences lorsque le mouvement s'accélérait. "Si nous parvenons à enchaîner les temps de jeu, si nous sommes bons dans la conservation et patients dans la construction de nos lancements de jeu, alors des espaces vont ouvrir sur les extérieurs." Et lui, le flanker au physique de trois-quarts centre, sera le premier à s'y engouffrer...