Comment la France va-t-elle battre l'Italie ?

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Publié le Mis à jour
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COUPE DU MONDE - Pour son premier match du Mondial, le XV de France est opposé à l'Italie. Une équipe qui a déjà battu les Bleus de Philippe Saint-André (23-18, le 3 février 2013) mais qui n'a gagné que 2 matchs depuis 1 an. En s'appuyant sur les statistiques des 12 derniers mois, voici comment l'équipe de France va gagner face aux Transalpins ce samedi.

1. Profiter de l'absence de Parisse

Les chiffres - Absent pour le match face aux Bleus, Sergio Parisse est plus qu'un capitaine. Il est l'un des leaders de touche (1,4 ballon pris, 1 contre par match). Mais il est aussi et surtout le meilleur 8 du monde sur les ballons aériens. Une qualité dont profite aussi bien son club que sa sélection, avec un système où il décroche très loin dans le 3e rideau. Une sorte de "deuxième arrière".

Comment - Son absence influera évidemment tous les aspect du jeu italien mais surtout la touche et la couverture du terrain. La solution pour en profiter est simple: user (sans abuser !) du jeu au pied d'occupation. Taper loin dans le fond du terrain et mettre la pression sur un trio pas forcément réputé pour son jeu au pied.

Rugby Fiction - L'Italie sous pression est obligée de rendre des ballons au pied dans sa moitié de terrain. Impossible pour elle de contrer l'alignement français avec Furno comme seul sauteur. Les Bleus héritent de ballons jouables dans les 40m adverses sans vraiment se mettre en danger.

Sergio Parisse le regard dans le vide - Italie France
Sergio Parisse le regard dans le vide - Italie France

2. Attaquer la zone du 10

Les chiffres - Depuis un an, quand l'ouvreur italien plaque beaucoup, son équipe perd de beaucoup. Trois exemples: face à l'Ecosse (29 aout 2915), 13 plaquages pour Tommaso Allan, défaite 48-7 ; face au Pays de Galles, 11 plaquages pour Luciano Orquera, défaite 61-20 ; idem pour Kelly Haimona face à l'Angleterre avec 14 plaquages et un score sans appel de 47-17.

Comment - La solution pour attaquer la zone du 10 est simple: insister avec des avants qui se proposent autour de Frédéric Michalak, ou avec Mathieu Bastareaud lancé directement sur l'ouvreur adverse. Mais pour cela, il faut gagner le premier duel et assurer des sorties rapides.

Les conséquences - Avec 73% de réussite au plaquage en sélection, Tommaso Allan n'est pas un mauvais défenseur. Mais il doit multiplier les plaquages trop rapidement. Il perd en lucidité dès la 50ème minute. Le cerveau de la Squadra Azzura manque d'oxygène, l'équipe meurt à petit feu.

La puissance de Mathieu Bastareaud a fait mal aux Anglais - 22 août 2015
La puissance de Mathieu Bastareaud a fait mal aux Anglais - 22 août 2015

3. Insister sur la mêlée, trompe-l'oeil italien

Les chiffres - La mêlée, c'est le point fort italien. Une réputation que l'Italie a un peu de mal à confirmer depuis quelques mois. Si le bilan dans le secteur de la mêlée est bon depuis 12 mois (79% de mêlées gagnées sur propre introduction), c'est beaucoup moins vrai depuis 5 matchs (un chiffre qui tombe à 74%). Plus grave et plus inquiétant: à eux seuls, les piliers et piliers remplaçants coûtent cher avec 3,5 pénalités concédées par match.

Comment - Dur de croire que les Bleus peuvent faire autrement que de pousser les mêlées. Mais c'est surtout de patience que le XV de France va devoir faire preuve. Si les pourcentages de réussite peuvent varier, une chose ne change jamais: le pack tricolore est le plus lourd. Un vrai bonus passé la 60e minute.

Rugby Fiction - Au fur et à mesure du match, le poids et la fatigue aidant, la mêlée tricolore prend la mesure d'un pack italien vieillissant. Mais attention: la réalité d'une mêlée n'est pas celle de la suivante. Les Bleus, concentrés, appuient sur l'indiscipline du pack en mettant sous pression l'axe droit italien.

Nicolas Mas, Guilhem Guirado et Eddy Ben Arous - Italie France
Nicolas Mas, Guilhem Guirado et Eddy Ben Arous - Italie France

4. Sanctionner l'indiscipline

Les chiffres - Là encore, les chiffres sont durs : lors des 11 derniers matchs de l'Italie, les Transalpins ont été moins discipliné que l'adversaire… à 9 reprises. Seule l'Ecosse a réussi le tour de force et par deux fois de faire plus fautes que le Squadra Azzura. Avec une moyenne de 12,7 pénalités depuis septembre 2014 (contre 9,2 pour la France), l'Italie n'existera pas en faisant autant de faute. Ni en prenant des cartons : 1 rouge et 2 jaunes en 4 matchs face aux Bleus. C'est trop.

Comment - La France devra être efficace : trouver les touches sur pénalité, prendre les points et sanctionner de manière comptable l'indiscipline italienne. Une doctrine "prendre les points qui se présentent" très classique mais qu'il ne faudra pas perdre de vue dans un match de Coupe du Monde.

Rugby Fiction - Après une heure de jeu, Martin Castrogiovanni prend un jaune après une énième mêlée effondrée. A 14, l'Italie résiste bien mais laisse des plumes. Le match bascule définitivement.

Le pilier droit italien, Martin Castrogiovanni
Le pilier droit italien, Martin Castrogiovanni

5. Prendre rapidement l'avantage au score

Les chiffres - En dépit de quelques déclarations, ca n'est clairement pas la confiance qui va étouffer les joueurs italiens. Sans son capitaine (et probablement meilleur joueur), avec un bilan famélique (40 matchs, 9 victoires soit 22,5% de succès en 4 ans), et un passif peu reluisant en Coupe du Monde, le mental peut être mis à rude épreuve. Et c'est là-dessus que les Bleus vont pouvoir insister.

Comment - Quand on parle d'un mental fragile, ça n'est pas synonyme de manque de volonté. Mais si les Bleus abordent les 20 dernières minutes en tête, les Italiens peuvent plonger. Et pour ça, l'efficacité est primordiale : il faut marquer sur ses premiers temps forts.

Rugby Fiction - Les Bleus entame très fort le match et scorent les 3 premières fois qu'ils entrent dans le camp italien. Les hommes de Brunel veulent recoller et se mettent à faire des erreurs dans la précipitation.

Pierre AMMICHE

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