Le Racing et Toulon, ces jumeaux obsédés par la puissance

  • Le Racing et Toulon, la puissance avant tout
    Le Racing et Toulon, la puissance avant tout
  • Ma'a Nonu (Toulon) - mars 2016
    Ma'a Nonu (Toulon) - mars 2016
  • Masoe face à Toulon
    Masoe face à Toulon
  • Mathieu Bastareaud (Toulon) - 3 avril 2016
    Mathieu Bastareaud (Toulon) - 3 avril 2016
  • Wenceslas Lauret (Racing 92) - mars 2016
    Wenceslas Lauret (Racing 92) - mars 2016
Publié le Mis à jour
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CHAMPIONS CUP - Face à face pour la troisième fois de la saison, le Racing et Toulon sont deux clubs coulés dans un même moule. Deux formations qui se ressemblent, d'un recrutement XXL assumé à un style physique affirmé. Un duel européen fratricide, d’accord. Mais entre deux jumeaux, ou presque.

Si Toulon et le Racing ont un passé qui se ressemble, ils ont surtout un présent qui les oppose. Le cadre du duel, magnifique écrin continental, laisse rêver à un match de niveau mondial. La réalité, c'est l’assurance d'un énorme combat. Dans le coin gauche, le challenger qui fait trembler l’Europe, le Racing. A droite, celui qui a écrasé le rugby européen, Toulon. Deux clubs qui, au fond, se ressemblent terriblement. Même budget, même politique de recrutement, même impression de domination cette saison.

Seulement, à l’instar d’une célèbre publicité de confiseur, le RC Toulonnais et le Racing 92 ne partagent plus rien sauf un emballage et une volonté. Celle de conquérir des titres à la faveur d'une arme commune: la puissance physique.

  • L’obsession de la puissance

Il faudrait être simpliste pour résumer deux formations à une caractéristique partagée par des dizaines d'autres. La puissance n’est pas que l’apanage de ce quart de finale. Seulement, elle fait figure chez les protagonistes de constante. Elle est même, pour tout dire, à la base du système mis en place par les deux staffs. Le schéma des deux formations reposent sur quelques notions incontournables et intimement liées à cette idée de domination physique.

Ma'a Nonu (Toulon) - mars 2016
Ma'a Nonu (Toulon) - mars 2016

En défense d’abord, l’objectif principal est de remporter les duels au ras et gagner le milieu de terrain le plus vite possible afin de provoquer des pertes de balle, soit en dans les rucks (contest), soit en imposant des sorties lentes à l’adversaire (et qui pousse au jeu au pied d’occupation ou de pression). Une stratégie possible... uniquement si le premier duel est remporté!

Ces deux équipes vont aussi avoir tendance à jouer le duel au maximum en attaque. La stratégie est légèrement différente: d’un côté, une équipe toulonnaise à l’approche assez frontale (proche du système Gatland), où le RCT va jouer dans le sens, s’appuyer sur ses leaders (J. Smith, Nonu, Bastareaud, Vermeulen) et tenter de casser la ligne de manière directe. De l’autre, un collectif francilien qui va essayer de mettre plus de rythme mais qui va parfois insister au près sur de longues séquences. Un schéma peut-être plus complet, proche de ce que certaines franchises irlandaises produisaient (le Leinster notamment).

  • Un collectif adapté à cette aspiration physique

Comment faire pour animer ce projet? Tout d’abord avec la volonté de mettre en place une équipe résolument massive. Occultons les premières lignes, rarement fluettes. Du côté francilien, une deuxième ligne Van der Merwe (125 kilos) - Charteris (127 kilos), une troisième ligne où Le Roux (113 kilos) semble incontournable et où Masoe (108 kilos) fait figure de patron auxquels viennent s’ajouter des joueurs au profil "mangeur d’espaces": Imhoff, Laulala ou encore Dulin. Idem du côté toulonnais où Gorgodze, Taofifenua, J.Smith ou encore Vermeulen atteignent tous les 115 kilos ou plus. Deux packs de mastodontes orientés sur le combat plus que sur le déplacement.

Masoe face à Toulon
Masoe face à Toulon

Mais attention! Résumer la puissance au poids serait une erreur. Il s’agit là d’un simple indice. Le jeu au sol prime sur le jeu aérien et le profil d’avant "coureur-sauteur" se fait rare chez les deux équipes. Soit. Une quête de solidité que Toulon mène depuis des années, y compris derrière. Avec une paire de centre Nonu-Bastrareaud, une traction arrière Tuisova, Habana, Armitage… Inutile de vous convaincre.

En revanche, côté Racing, le retour en grace de Laulala depuis l’arrivée de Dan Carter et le repositionnement du double champion du monde au poste de centre pour certain gros matches témoigne d’une volonté. D’abord, celle de proposer du jeu en associant deux joueurs plutôt tournés vers l'attaque. Ensuite, celle de titulariser un joueur injustement décrié: Remi Talès. L’ancien ouvreur castrais est un défenseur solide - très solide même - bon gestionnaire et est régulièrement déchargé du jeu au pied par Carter ou Machenaud, autre joueur puissant de ce collectif. Une organisation viable mais qui souffre malgré tout de l’absence d’Henry Chavancy.

  • La clef du match: le jeu au sol

Car face à Mathieu Bastareaud, la défense du centre francilien pourrait faire défaut. Un milieu de terrain capital, comme toujours. Quart de finale ou pas, les clefs d'un match sont les mêmes au haut niveau: discipline, réalisme, défense. Seulement cette fois, un autre aspect apparait comme capital: le jeu au sol. Les deux équipes ayant fait de ce secteur leur priorité, un double duel s’annonce déterminant.

Mathieu Bastareaud (Toulon) - 3 avril 2016
Mathieu Bastareaud (Toulon) - 3 avril 2016

Wenceslas Lauret, le plaqueur gratteur à la française aura un défi énorme: faire jeu égal avec le meilleur joueur du monde dans ce registre, un certain Steffon Armitage. L’Anglais bénéficie largement de l’abattage monstrueux de ses avants pour se focaliser sur le ballon. Un registre que Lauret devra imiter.

L’autre affrontement? Un duel de poids lourd entre Duane Vermeulen, l’un des numéros huit les plus puissants du monde et Chris Masoe, le troisième ligne centre le plus efficace en Europe. Là encore, deux joueurs déterminants dans le système de leurs équipes respectives. Souvent utilisés comme premiers attaquants, pour remettre l’équipe dans l’avancée. Si l’un des deux rate son match, c’est tout le collectif qui peut vaciller.

Alors si le spectacle ne sera pas forcément au rendez-vous, le combat, lui, sera de la partie. Et l’équipe qui l’emportera sera, à défaut d’être la meilleure, au moins la plus puissante. Une qualité qui aujourd’hui semble anachronique au niveau mondiale mais largement suffisante à l’échelon continental.

Wenceslas Lauret (Racing 92) - mars 2016
Wenceslas Lauret (Racing 92) - mars 2016
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