Flashback : Le Michalak de 2012, un phénix en finale du Super Rugby

  • Frédéric Michalak ors de la finale de Super 15 entre les Chiefs et les Sharks - 4 août 2012
    Frédéric Michalak ors de la finale de Super 15 entre les Chiefs et les Sharks - 4 août 2012
  • Frédéric Michalak ors de la finale de Super 15 entre les Chiefs et les Sharks - 4 août 2012
    Frédéric Michalak ors de la finale de Super 15 entre les Chiefs et les Sharks - 4 août 2012
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    Frédéric Michalak ors de la finale de Super 15 entre les Chiefs et les Sharks - 4 août 2012
Publié le Mis à jour
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SUPER RUGBY - Laissé de côté au Stade toulousain au printemps 2011, Frédéric Michalak avait choisi de demander sa libération avant même la fin de saison pour rejoindre une deuxième fois les Sharks. Quatorze mois plus tard, il conduisait la franchise de Durban en finale du Super Rugby, devenant le premier européen à en disputer une… C'était il y a 5 ans. Retour sur renaissance.

Un départ en catimini. 31 mai 2011, à quatre jours de la finale de Top 14 entre le Stade toulousain et Montpellier (15-10), Frédéric Michalak, déjà libéré pour évoluer avec les Barbarians Britanniques, annonce son départ avec effet immédiat de son club formateur. Il fait une une croix sur une éventuelle finale alors que David Skrela est incertain et fait le choix de rejoindre les Sharks. Une sortie par la petite porte mais le point de départ d'une renaissance. Alors que Toulouse s'offre son 18e Brennus, Michalak se relance en Super Rugby (défaite en barrage contre les Crusaders) et en Currie Cup. Avec la Province du Natal Sharks, il atteint la finale mais les Lions gâchent la fête (42-16)…

"PSA" regardait tous ses matches

Michalak revit. Ce n'est tout de même pas suffisant aux yeux de Marc Lièvremont qui ne le retient pas pour le Mondial en Nouvelle-Zélande malgré le forfait de David Skrela. Mais en Afrique du Sud, le Toulousain ne se laisse pas abattre et persévère. Michalak s'est lancé un défi alors il insiste. Avec lui, tout a toujours été question de relance : 2012 sera l'année de son renouveau. Surement pas facile et c'est là tout son mérite. Le staff des Sharks a dans l'idée de le placer prioritairement demi de mêlée. "Ça ne se passe pas très bien", se souvient Michalak. Avec la concurrence de Charl McLeod en 9 et de Pat Lambie à l'ouverture, il doit se contenter de quelques minutes. Mais en mai, la roue tourne : Lambie ne parvient pas à illuminer le jeu comme le souhaite Plumtree, qui le replace donc essentiellement à l'arrière et confie les clés du jeu à Michalak.

Frédéric Michalak ors de la finale de Super 15 entre les Chiefs et les Sharks - 4 août 2012
Frédéric Michalak ors de la finale de Super 15 entre les Chiefs et les Sharks - 4 août 2012

En juin, le "frenchie" retrouve les Bleus en Argentine. Il pouvait s'y attendre : "Philippe Saint-André m'a appelé dès le début de son mandat, il m'a expliqué qu'il avait vu tous mes matches. Le fait qu'il regarde les matches, j'ai apprécié : je me suis dit que c'était un bon sélectionneur contrairement à d'autres...", rembobine t-il. La joie fut intense. "Quand le téléphone sonne et qu'on t'apprend que tu es retenu, c'est jouissif." La fatigue n'existe pas. "J'étais tellement content d' être avec les Bleus." En Argentine, Frédéric Michalak marque les esprits. Et quand il retrouve les Sharks pour la fin de la saison régulière, il reste sur son tempo de très haut niveau… Le titulaire à l'ouverture, c'est lui.

C'était la première fois que je me déplaçais autant. On voyageait, on récupérait : on ne s'entraînait presque pas.

Et il conduit les Sharks très loin, jusqu'en finale, le 4 août 2012 contre les Chiefs. Une aventure. "Cela reste un superbe souvenir. Pour en arriver là, on s'est qualifié chez les Bulls à la dernière journée et comme on était mal classé, on a joué le quart de finale à l'extérieur. On gagne chez les Reds, on revient en Afrique du Sud pour affronter les Stormers au Cap et on repart en Nouvelle-Zélande pour la finale contre les Chiefs. C'est forcément inoubliable : c'était la première fois que je me déplaçais autant. On voyageait, on récupérait : on ne s'entraînait presque pas." Premier européen et a fortiori premier français en finale du Super Rugby, Frederic Michalak en voulait davantage. "J'étais là pour la gagner." Cinq ans après, il promet : "On y croyait."

Revenir pour s'inscrire dans le projet du XV de France

"Je me souviens de l'atmosphère dans le vestiaire avec des messages vidéo de nos familles. On était loin de chez nous et il y avait de l'émotion. Nos épouses passaient la journée ensemble, elles priaient pour nous." Sans effet, la finale sera le match de trop : les six points inscrits par Michalak ne pèsent pas assez face à la force des Chiefs. Défaite 37-6. "On se fait dominer. Le temps était humide, à la néo-zélandaise. Au début, on tenait les Chiefs, je pensais qu'on prendrait l'avantage physiquement devant, ce qui était notre point fort. Mais on a tenu cinquante minutes et puis ça s'est révélé difficile physiquement face à une grande équipe comme les Chiefs. Finalement, ils nous ont surclassés. Cruden fait un grand match, Sonny Bill Williams marque un bel essai. Ils étaient au dessus. Il ne leur fallait pas beaucoup d'occasions. Ce fut un scénario à l'image du match Lions-Crusaders (17-25)."

Frédéric Michalak ors de la finale de Super 15 entre les Chiefs et les Sharks - 4 août 2012
Frédéric Michalak ors de la finale de Super 15 entre les Chiefs et les Sharks - 4 août 2012

Une finale pour ses adieux au Super Rugby avant de mettre le cap vers Toulon. "J'avais été rappelé par Philippe Saint-André, je savais qu'il me fallait rentrer pour m'inscrire dans le projet du XV de France." Pressentiment juste : nominé au titre de joueur de l'année 2012, il s'offrira 21 sélections supplémentaires pour arriver à 77, deux records (meilleur réalisateur des Bleus, international pendant 5089 jours), disputera une 3e Coupe du Monde et sublimera son palmarès avec le RCT (3 H Cup, 1 Brennus). Le renaissance avait bien été actée. "Je n'avais pas été sélectionné pour la Coupe du monde, je ne jouais plus à Toulouse et puis il y a eu cette année 2012, restée ma meilleure saison depuis mes débuts. Je ne peux pas comparer avec ma première saison et le titre en 2001 : là, j'étais comme dans un rêve, je jouais avec des mecs que j'idolâtrais mais tout semblait se faire naturellement. C'était le temps de l'insouciance. C'est après seulement que j'ai réalisé, mesuré les difficulté à rester au haut niveau."

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