Les Crusaders, envers et contre tous

Par Rugbyrama
  • Crusaders - Juin 2011
    Crusaders - Juin 2011
Publié le Mis à jour
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Quelques jours avant le match couperet qui les opposera aux Bulls, réunissant ainsi les deux équipes les plus titrées de l’histoire du Super Rugby, les Crusaders ont fait face à une vive polémique: accusés de tricherie, ils comptent répondre d’une seule façon: par les actes.

"Il y a moins d’un an, des milliers d’amateurs de rugby ont décidé de soutenir les Crusaders. Les horreurs causées par deux tremblements de terre successifs ont déclenché un élan de solidarité pour cette équipe, que tout le monde espérait victorieuse pour qu’elle soulage la douleur de toute une ville. Plus maintenant. Bon nombre de ces fans souhaitent que n’importe quelle équipe gagne le Super 15, sauf les Crusaders". Voilà comment Mark Reason, chroniqueur sportif sur le site stuff.co.nz a mis le feu aux poudres.

Excédé par le comportement des coéquipiers de McCaw, il a poursuivi: "Trop de Crusaders intimident les arbitres, se font justice eux-mêmes et trichent aux abords des rucks et des mauls. La sage et humble attitude du capitaine Richie McCaw après le match tranche avec le comportement des siens sur le terrain". Loin de se réclamer être le seul accusateur, le journaliste cite Sean Fitzpatrick, capitaine emblématique des All Blacks qui déclarait avant un match Hurricanes-Crusaders, arbitré par le néo-zélandais Bryce Lawrence: "McCaw a l’avantage sur Lawrence". Un commentaire reprit par l’ouvreur australien de légende, Michael Lynagh, à l’issue de la rencontre: "Lawrence a été indulgent avec les Crusaders".

Dans le portrait de l’équipe dressé par le chroniqueur, la machine Rouge et Noir est bien huilée: Andy Ellis, le demi de mêlée, "caresse l’arbitre dans le sens du poil". Kieran Read et Richie McCaw, "terminent le travail" en utilisant leur aura de stars du rugby mondial. Même Nathan Sharpe, deuxième ligne de la Western Force, se montrait tout récemment dubitatif après la défaite des siens face aux joueurs de Christchurch: "Ils marquent quatre essais en première période. Je ne comprends toujours pas comment on leur en a accordé deux, mais ils ont été validés". Enfin, dans l’ombre, le deuxième ligne Luke Romano et les frères Franks s’attellent aux basses œuvres: "Ils plaquent toujours très tard et de façon dangereuse, a pesté Mark Reason, qui regrettait le départ de Brad Thorn qui, selon lui, a "retiré une part de décence à cette équipe".

Le calme avant la tempête

Alors, simple jalousie ou véritable marque de fabrique d’une équipe emmenée par Richie McCaw, que nombre d’adversaires qualifient d’intouchable par le corps arbitral (comme lors de la dernière finale de la Coupe du Monde, remportée face à la France, 8-7) ? Les Crusaders n’ont pas souhaité répondre à ces accusations. D’autres l’ont fait pour eux, comme certaines anciennes gloires. Fergie McCormick, arrière des All Blacks entre 1965 et 1971et joueur emblématique de la région du Canterbury, n’a pas manqué de relever la filiation du chroniqueur avec John Reason qui, en son temps, passait son temps à égratigner l’image des All Blacks: "Avec lui, nous avions toujours tort. Visiblement il a passé son aigreur à son fils". Passons sur l’affaire du règlement de compte. Restent les commentaires de Lynagh, Sharpe, surtout Fitzpatrick, et bien d’autres encore.

Ni Todd Blackadder, manager de Crusaders, ni Richie McCaw n’ont souhaité s’exprimer sur le sujet. Silencieuse, l’armée Rouge et Noir aiguise ses armes dans sa retraite de Christchurch. Les Bulls, conscients qu’ajouter de l’huile le feu serait bien malvenu, se sont également gardés de tout commentaire. Frans Ludeke, coach des Bulls, a simplement déclaré que Blackadder était "un ami", et que son équipe avait "un immense respect pour la façon dont les Crusaders se comportent, sur un terrain comme en dehors". Entre "pénibles", on se comprend...

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