Harrison : "Je suis impatient"

Par Rugbyrama
  • Justin Harrison Bath
    Justin Harrison Bath
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A 35 ans, Justin Harrison, l’enfant terrible du rugby australien, tente un pari improbable : après une suspension de huit mois pour usage de cocaïne, il revient avec la province de ses débuts en Super 12, les Brumbies. Son but est désormais de redorer son blason après sa mésaventure.

C’est au cours d'une fête de fin de saison avec son club de Bath que la vie de Justin Harrison a basculé. Alors que les joueurs des Harlequins étaient dans le même pub, les deux équipes en sont venues aux mains. Une bagarre malheureuse, qui a provoqué une enquête et abouti à un contrôle anti-stupéfiant. Harrison a de suite reconnu ses torts, contrairement à ses coéquipiers, Andrew Higgins, Alez Crockett et Michael Lipman, qui refusèrent tout contrôle et quittèrent le club. Higgins décida de prendre une retraite immédiate tandis que Crockett et Lipman contestèrent la suspension de neuf mois qui leur fut imposée. Harrisson, lui a décidé de rebondir. Il nous explique pourquoi.

Quelle fut votre réaction après avoir été suspendu ?
Justin HARRISON : Je me suis replié sur moi-même et mon horizon s’est particulièrement rétréci. Je me concentrais sur le présent et sur mes proches, incapable de voir plus loin. Je réalisais que j’avais déçu beaucoup de monde, des gens qui m’avaient aidé à arriver là où j'en étais. Il y a eu des moments tristesse mais, par-dessous tout, je restais particulièrement fier de ma carrière et je cherchais le moyen de rester dans le rugby.

Vous jugez-vous comme quelqu’un de particulièrement indiscipliné, voire incontrôlable ?
J.H. : Je ne crois pas. J’ai pris beaucoup de bonnes décisions dans ma vie mais il y a eu quelques dérapages qui, malheureusement ont été très publics et j’en ai souffert les conséquences – humiliation, rétribution et sanction. Il est donc très important pour moi de tirer les leçons de ces mauvaises décisions, surtout maintenant que j’ai purgé ma peine.

Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre de la cocaïne?
J.H. : La curiosité plus qu’autre chose. La drogue était facilement accessible dans le milieu que nous fréquentions. Il n’y a rien eu de planifié car je ne suis pas un consommateur de drogue, ce fut une pulsion rendue plus facile par un abus d’alcool. C’est un truc que vous essayez comme vous essayez d’autres choses dans la vie.

Pensez-vous qu'il existe un problème de cocaïne dans le rugby?
J.H. : L’usage de la cocaïne n’est pas un problème lié au rugby, c’est un problème de société. Vous avez des hommes ou des femmes qui bénéficient d’un revenu correct, qui n’ont que peu de responsabilités familiales ou professionnelles et qui sont prêts à essayer tout et n’importe quoi.

Vous voilà de retour aux Brumbies. Comment abordez-vous ce nouveau chapitre de votre carrière?
J.H. : Je suis impatient de pouvoir de nouveau enfiler ce maillot des Brumbies et je n’ai jamais pensé que cela serait un jour possible. Il me faut maintenant me concentrer sur le futur et ne pas regarder le passé. Je dois avouer que j'ai un peu d'appréhension, concernant mes performances notamment. J'ai conscience que de nombreuses personnes vont scruter mes moindres faits et gestes. Mais je ne changerais pas mon approche du jeu pour autant. Il me faut trouver un équilibre entre confrontation et efficacité sur le terrain. Le fait d’avoir été nommé dans le groupe des leaders de jeu m’oblige à être responsable et à montrer l’exemple aux plus jeunes joueurs.

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