Angleterre, année zéro

Par Rugbyrama
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Après une cuvée 2006 apocalyptique, l'Angleterre repart quasiment de zéro. Avec un nouvel entraineur à sa tête, Brian Ashton, et le retour de quelques grandes figures comme Wilkinson ou Robinson, le XV de sa Majesté espère être à nouveau compétitif.

Bonne nouvelle pour l'Angleterre. 2006 fut si catastrophique au niveau des résultats que 2007 ne pourra pas être pire. Battus huit fois lors de leurs neuf dernières rencontres, les Anglais traversent leur pire crise depuis le milieu des années 80 et sont aujourd'hui très loin de pouvoir prétendre conserver leur titre mondial dans quelques mois en France. Ils n'en sont d'ailleurs pas là. Retrouver de la fierté, restaurer une certaine confiance, voilà la priorité du XV anglais. Le Tournoi doit permettre d'y contribuer.

L'Angleterre a pour elle un calendrier relativement favorable, puisqu'elle recevra d'abord l'Ecosse et l'Italie à Twickenham, soit a priori les deux adversaires les plus abordables de la compétition. En gagnant ces deux matches, elle pourrait se libérer avant d'aller défier l'Irlande à Dublin. Mais Brian Ashton ne veut pas voir si loin. Pour le successeur d'Andy Robinson (dont il était l'adjoint), intronisé fin 2006, il s'agit de prendre match après match, d'avancer pas à pas.

Choc psychologique?

Ashton joue déjà gros, car il a beaucoup à prouver. Amoureux du beau jeu, il devra sans doute laisser ses préceptes de côté pour davantage de pragmatisme. Pour l'heure, son unique expérience au plus haut niveau international, avec l'Irlande, s'est soldée par un échec cuisant. De l'autre côté de la Manche, certains n'ont pas oublié non plus que Sir Clive Woodward l'avait écarté de son staff avant la dernière Coupe du monde. "Pour gagner des matches internationaux, Brian n'est pas très bon", avait même lâché le sélectionneur de l'époque.

Mais vu le contexte, l'heure doit être davantage à l'union sacrée qu'au procès d'intention. Les joueurs font donc bloc derrière leur nouveau coach, qui s'est montré plutôt audacieux pour sa première sélection, samedi, face à l'Ecosse. La surprise du chef, c'est évidemment la titularisation de Jonny Wilkinson à l'ouverture, alors que l'ancien prodige n'a disputé que quatre bouts de matchs cette saison, et une seule mi-temps, samedi dernier, sur les trois derniers mois. "De l'avis de tous ceux à qui j'ai parlé, il vole", a rassuré Rob Andrew. Le pari est osé, risqué, mais s'il paie, Ashton gagnera beaucoup de crédit sur ce coup-là.

L'impact du retour de Wilkinson, conjugué à celui de Jason Robinson, autre ancienne gloire du titre 2003, se mesurera sur le terrain, mais aussi en dehors. Ashton espère provoquer un choc psychologique positif sur un groupe en mal de confiance. Autres changements, le capitanat, désormais assumé par le pilier vétéran Phil Vickery, et l'arrivée de l'ex-treiziste, Andy Farrell, au centre de la ligne d'attaque. "Si la mayonnaise prend rapidement et efficacement dans l'équipe, cela peut être enthousiasmant ", salive Andrew. Entre excitation et interrogations, entre espoirs et doutes, l'Angleterre navigue à vue. Elle espère retrouver un cap dans les huit prochaines semaines...

LE JOUEUR A SUIVRE: Jonny Wilkinson

Comment pourrait-il en être autrement? 39 mois après la finale de la Coupe du monde 2003, Jonny Wilkinson is back. Et son seul retour suffit à redonner un peu de souffle au rugby anglais. Wilko fut le maître du monde au début des années 2000. La finale victorieuse du Mondial fut le point d'orgue de son fabuleux début de carrière, mais aussi le commencement de sa descente aux enfers. Depuis, il n'a plus joué avec le XV de la Rose, et pour ainsi dire, si peu joué au rugby. Il nous tarde de le revoir à l'oeuvre.

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