Landreau: "J’ai un peu peur que l’Argentine ressemble à l’Ecosse"

  • L'equipe d'Argentine lors des tests de juin 2014
    L'equipe d'Argentine lors des tests de juin 2014
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Le Four-Nations débute ce samedi. Pendant toute la durée de la compétition, Rugbyrama demandera à un expert d’analyser le jeu d’une équipe. Pour la première, le grenoblois Fabrice Landreau s'est penché sur l'Argentine, qui se rend en Afrique du Sud.

Qui de mieux que Fabrice Landreau pour évoquer l'Argentine ? Le manager grenoblois est parti en stage plusieurs jours là-bas avec son groupe et a effectué deux matchs amicaux contre les Pumas. Pour deux lourdes défaites (44-21 et 56-22)...

Ce qu'il a pensé des confrontations...

"On est tombé sur une équipe internationale donc on a tout de suite senti la différence. Une différence en termes de qualité de jeu, de joueurs. Cette équipe d’Argentine avait en plus disputé trois matches au mois de juin avec quasiment le même groupe. Quand nous les avons affrontés, ils sortaient d’une grosse préparation physique. Au niveau des automatismes, de la cohésion et de l’assimilation du projet de jeu, ils étaient vraiment bien rôdés, offensivement et défensivement. Nous n’avions jamais joué d’équipe nationale donc forcément on a senti un écart et la justesse des gestes. Ils étaient très propres sur la conquête. Ils ont des joueurs qui sont capables de faire la différence, de vrais matches-winners".

Ce qu'il pense du jeu argentin...

"Il y a une nette évolution dans le jeu des Pumas par rapport à celui pratiqué il y a quelques années, à base de chandelles et d’un très gros pack. Là, à l’inverse, c’est une équipe qui propose énormément de volume de jeu. Mon interrogation, avec ce jeu-là, c’est est-ce qu’ils vont pouvoir titiller les grosses nations du Sud. J’ai trouvé les Argentins très joueurs... Je me demande si avec le fait de mettre beaucoup de volume de jeu ils auront assez de puissance pour faire reculer les Australiens ou les Néo-Zélandais ? J’ai un peu peur que l’Argentine ressemble à l’Ecosse. Beaucoup de jeu mais pas très efficace".

Ce qu'il pense du potentiel...

"Il y a de jeunes joueurs très intéressants en Argentine. Il y a Tomas Lavanini (deuxième ligne, 21 ans, qui a rejoint le Racing-Metro), Manuel Montero (ailier, 22 ans, qui joue avec le Pampas XV en Argentine), mais aussi Landajo à la mêlée qui a 26 ans et l’ouvreur Nicolas Sanchez passé par Bordeaux-Bègles. Pablo Mateja est très fort également (né en 1993 et joueur de Leicester). Il y a vraiment du potentiel en Argentine. On a vu un match de championnat là-bas où il y a des garçons qui n’ont rien à nous envier. Il y un vrai potentiel de joueurs pour le haut niveau. Je pense qu’il leur manque juste un peu de moyens et une organisation un peu plus européenne".

Son interrogation...

"J’ai trouvé qu’il leur manquait des centres. Le premier match contre nous, Juan Martin Hernandez a joué au centre alors qu’il est plutôt arrière et le deuxième match c’était plutôt Marcelo Bosch. Ce ne sont pas de joueurs de la nouvelle génération. Là on n’a pas vu d’autres joueurs, comme Gabriel Ascarate (ex-Carcassonne, ndlr). Je dirais que c’est le seul secteur où il y a peut-être un petit manque".

Ce qu'il pense du recrutement de joueurs argentins...

"C’est devenu très dur de recruter des Argentins. Avant, il n’y avait pas de Four Nations, il n’y avait pas cette obligation de les perdre par moments. Donc aujourd’hui ce n’est pas intéressant pour les clubs car les joueurs ne sont pas là avant le mois d’octobre".

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