La 3e journée au cœur des Bleus : un stade en folie pour le podium français

  • La joie de l'équipe de France à 7 après sa 3e place au tournoi de Paris - 15 mai 2016
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  • Pierre-Gilles Lakafia (France 7) exulte avant de marquer son essai contre le Kenya en quart de finale du tournoi de Paris - 15 mai 2016
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  • Virimi Vakatawa (France 7) pris entre deux Fidjiens lors de la demie du tournoi de Paris - 15 mai 2016
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  • L'équipe de France à 7 prend la pose à l'issue du tournoi de Paris - 15 mai 2016
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Publié le Mis à jour
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SEVENS- L'entraîneur Frédéric Pomarel n'avait pas caché ses ambitions, en visant le dernier carré du tournoi de Paris pour le retour du circuit mondial en France. Pour y parvenir dimanche, ses hommes ont battu le Kenya en quarts (24-5) d'abord. S'ils ont cédé en demies contre les Fidji, (5-22), ils ont accroché un podium contre l'Argentine (26-17). Des montagnes russes sentimentales typiques du 7.

On entend tout, mais des fois, il y a tellement de bruit qu'on a du mal à se parler entre nous ! Lorsqu'on interrogeait Stephen Parez sur la Marseillaise et la Peña Baiona chantées dès leur échauffement samedi, voilà ce que le jeune demi confiait. Dans une atmosphère de soutien encore plus forte qu'ils l'espéraient, les Bleus du VII retrouvent dimanche midi Jean-Bouin au son, en plus, des cris de la festive colonie de fans kenyans. L'ambiance est un peu moins forte qu'à Hong Kong ou en Nouvelle-Zélande, où on a vraiment du mal à s'entendre, compare Jonathan Laugel. Là, le public est sympa, il ne gueule pas trop pendant nos annonces et on arrive à se regarder, à se comprendre, à se sentir pour être efficaces.

Pour entamer fort et imposer leur jeu, les Bleus n'ont pas changé grand chose à leurs habitudes avant le quart. Si le 7 de départ a été annoncé un peu plus tôt qu'à l'accoutumée par le staff, c'est peut-être ailleurs qu'il faut chercher l'explication de leur folle l'entame. Au cours d'un réveil musculaire improvisé dans un petit square voisin de l'hôtel. Et d'un genre nouveau. On échauffe jamais les yeux, le cerveau, et c'est ce qu'on a voulu faire en les agaçant un peu, raconte l'entraîneur Frédéric Pomarel. Alors on a fait des petits jeux débiles, on leur a fait enterrer des objets, des ballons... Et eux, ils ont voulu enterrer (Julien) Candelon... (rires). Force est de constater, après leur arrivée au stade les visages pour certains plus fermés, que la stratégie a payé.

Pierre-Gilles Lakafia (France 7) exulte avant de marquer son essai contre le Kenya en quart de finale du tournoi de Paris - 15 mai 2016
Pierre-Gilles Lakafia (France 7) exulte avant de marquer son essai contre le Kenya en quart de finale du tournoi de Paris - 15 mai 2016

Progrès validés tout en maîtrise face au Kenya en quarts

En assurant la possession sur le coup d'envoi kenyan, les Bleus démarrent pied au plancher. Premier renversement de Dall'Igna, premier franchissement puis offload de Vakatawa pour l'essai de Bouhraoua en 34 secondes. Et s'ils manquent de tuer plus vite le match par leur ailier fétiche dans la foulée, ils ne doutent pas quand les Africains reviennent (7-5). Solides dans les airs et en conquête, ils suivent l'exemple ici montré par Jonathan Laugel. On le maîtrise très bien, aussi parce qu'il y a beaucoup de personnes qui sont prêtes autour pour avoir les ballons, évacue-t-il. Et quand tu te bats pour des coups d'envoi ou des touches si bien donnés ou lancées, c'est un régal.

Dans une rencontre très disputée au sol, les Bleus dominent surtout largement la possession pour se faire plaisir au large. Et ainsi assurer la qualification, trois essais (de Dall'Igna, Vakatawa et Lakafia) plus tard (24-5). D'autant plus plaisant contre un ennemi intime kenyan, véritable repère des améliorations françaises. Il y a des choses qui progressent, on le savait mais on n'arrivait pas à tout mettre bout à bout, reprend le coach, évoquant la fameuse victoire face aux All Blacks à Singapour comme le ciment de nouvelles connexions entre les joueurs. On est néanmoins trop impatients en début de match, mais on met tellement de gaz, de solidarité, qu'on les a étouffés et c'est passé.

Virimi Vakatawa (France 7) pris entre deux Fidjiens lors de la demie du tournoi de Paris - 15 mai 2016
Virimi Vakatawa (France 7) pris entre deux Fidjiens lors de la demie du tournoi de Paris - 15 mai 2016

Trop dur physiquement face aux Fidjiens en demie

Quand on entend ses amis gueuler avec tout le stade, on peut répéter les efforts, ça fait oublier les courbatures , justifie le grand Laugel. En demies, un peu plus de trois heures après, les jambes semblent pourtant lourdes face aux Fidjiens, dans un stade presque rempli. Malgré une nouvelle furia à l'entame, illustrée par un gros plaquage de Vakatawa, une touche volée par Laugel et un nouvel essai de Vakatawa, les Bleus ne font que subir, multipliant les imprécisions. Déconcentration fatale. Comme s'ils payaient physiquement l'absence de rotation en quarts. On voulait installer un 7 majeur, et faire moins tourner qu'avant où l'objectif était de former des joueurs, défendait Pomarel. On ose désormais espérer que les garçons sont entraînés pour tenir six matches.

Trop dur, malgré un engagement énorme, face aux vifs et puissants îliens. Défaite logique, non moins cruelle (5-22). En direction des vestiaires, les visages sont fermés. Les mines presque tristes. Le rêve de victoire pour le retour du Sevens à Paris s'est envolé. Tout ce qu'on a mis n'a pas suffi, analyse Lakafia, lucide. On n'a pas su conclure les coups qu'on aurait dû conclure pour les faire douter. Et toutes nos fautes sont bien exploitées par une trop bonne équipe... En deux heures, il faut néanmoins réussir à s'en relever. C'est la dure loi du 7. Les Tricolores en ont l'habitude. Dans les victoires comme dans les défaites, tu savoures ou tu es déçu cinq minutes, mais tu passes au match suivant , coupe Lakafia.

L'équipe de France à 7 prend la pose à l'issue du tournoi de Paris - 15 mai 2016
L'équipe de France à 7 prend la pose à l'issue du tournoi de Paris - 15 mai 2016

Une petite-finale à gagner comme si les Bleus étaient à Rio

Avec le soleil enfin sorti au-dessus de l'Ouest parisien, les Bleus sont bien passés à autre chose pour la petite-finale. Une rencontre spectaculaire, à l'image d'une journée de phases finales ponctuée de surprises. Même si on a déjà vu du beau spectacle, les vrais matches, c'est le dimanche, vous verrez ! , avait prévenu Jean-Claude Skrela. Face aux Argentins surprenants contre les Blacks en quarts (19-17), les Français privés de Terry Bouhraoua – touché depuis la veille à une épaule – mettent du cœur à l'ouvrage. Contre l'Argentine, ça se joue souvent dans l'engagement, ça s'envoie , commente Steeve Barry, sorti sur blessure à la cheville.

Les deux formations se rendent coup pour coup en première (12-10), où Vakatawa rattrape illico sa bévue défensive, mais la France s'envole en seconde, au prix d'une énorme débauche d'énergie. Score final : 26-17, podium assuré, progrès validés, pari remporté. Même si les Tricolores rêvaient de soulever une coupe devant les leurs, leur tour d'honneur a longtemps duré. On est super content mais on aimerait bien aller plus loin, résume Barry. Après, c'est de bon augure pour notre progression dans le cadre des Jeux. La France n'est pas favorite, mais on a montré qu'on pouvait être de bons outsiders. Seulement une bière ou deux sont autorisées ce dimanche soir, il faudra vite s'y replonger, justement.

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