Comment la FFR a-t-elle préparé le retour du Sevens à Paris, 10 ans après ?

  • Less 16 capitaines du Paris Sevens - Photo I. PICAREL/FFR
    Less 16 capitaines du Paris Sevens - Photo I. PICAREL/FFR
  • Manoël Dall'Igna (France 7) - mars 2016
    Manoël Dall'Igna (France 7) - mars 2016
  • Terry Bouhraoua et Fanny Horta, capitaines des équipes de France à 7
    Terry Bouhraoua et Fanny Horta, capitaines des équipes de France à 7
  • Julien Candelon (France 7) - mars 2016
    Julien Candelon (France 7) - mars 2016
  • Terry Bouhraoua (France 7) - 30 janvier 2016
    Terry Bouhraoua (France 7) - 30 janvier 2016
  • Frédéric Pomarel (France 7) - mars 2016
    Frédéric Pomarel (France 7) - mars 2016
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SEVENS - Après le lancement officiel effectué mercredi à deux pas de la Seine et de la Tour Eiffel, le Sevens fera définitivement son retour à Paris, de vendredi à dimanche. Avec l'inquiétude d'un stade Jean-Bouin peu garni. Pendant de longs mois, comment la FFR s'est-elle justement préparée pour valoriser une discipline méconnue ? Plongée dans sa stratégie et sa campagne de communication.

Lors du dernier passage du circuit mondial de VII à Paris, le Musée du Quai Branly n'avait pas encore été inauguré. C'est pourtant là, sur la terrasse de l'écrin situé sur les bords de Seine, que les 16 capitaines ont officiellement lancé mercredi le tournoi parisien, dix ans plus tard. Avec, en arrière plan de la traditionnelle photo, l'inévitable Tour Eiffel ! Élément de communication indispensable pour le public planétaire du Seven. Justement, à l'heure où le stade Jean-Bouin adopte les couleurs du World Rugby Sevens Series, retour sur les préparatifs de ce retour du rugby à 7 dans l'Hexagone, dont le budget est similaire à celui de la Coupe du monde féminine en 2014.

Manoël Dall'Igna (France 7) - mars 2016
Manoël Dall'Igna (France 7) - mars 2016

Une candidature déposée 2 ans plus tôt

Tout a commencé au printemps 2015 dans les bureaux de la Fédération. Lorsque les élus ont eu la confirmation que la France allait bien de nouveau accueillir une manche, deux ans après avoir déposé une candidature. En fait, depuis que nous l'avions perdu, nous n'avions qu'un objectif : la récupérer, concède Jean-Louis Barthès, directeur général de la FFR.

Chose faite, les instances ont ensuite mobilisé tous leurs services autour du pôle "grands événements", une fois l'emplacement et la date du rendez-vous tricolore confirmés. Afin que la gestion de la grosse centaine de bénévoles, ainsi que la recherche de l'hôtel des équipes et des terrains d'entraînement (répartis entre Suresnes, Reuil-Malmaison, Bagneux et l'hippodrome d'Auteuil), ou la recherche de partenaires (finalement peu nombreux mais solides, glisse-t-on), puissent être vite organisés.

Depuis la fin du Tournoi, ils ne sont même investi à 100% que sur le VII !, ajoute M. Barthès. Les choses sérieuses ont en fait commencé à la fin de l'année côté marketing et communication, histoire de parler d'une discipline encore très méconnue. Pour le lancement du circuit en décembre, la FFR a notamment distribué à 60 000 exemplaires un guide du rugby à 7.

Terry Bouhraoua et Fanny Horta, capitaines des équipes de France à 7
Terry Bouhraoua et Fanny Horta, capitaines des équipes de France à 7

L'idée côté fédéral, positionner 2016 comme l'année du VII aux yeux de toute l'institution, justifie-t-on. La suite de la stratégie est classique. Débuter la mobilisation autour du petit cercle concentrique des fans du Seven - peu nombreux mais très actifs sur les réseaux sociaux - puis l'élargir jusqu'à l'ensemble de la communauté rugby et des supporters du XV de France au moment du 6 Nations.

Un public ciblé plus large que le XV de France

Le dernier étage de la fusée a été posé ces dernières semaines, avec un plan média destiné au grand public, court mais intense. Publicités sur les chaînes et radio partenaires (France Télé, L'Equipe 21, et Canal + en tant que diffuseur, ainsi que RTL2, également chargée de l'animation musicale à Jean-Bouin), encarts sur plusieurs sites web et journaux, affichages dans le métro et sur les bus de la RATP, la volonté est claire.

Faire passer le message de la nouveauté, surtout avant les Jeux. A l'image des étudiants, les jeunes sont les premiers ciblés, comme les familles. Le VII a des arguments différents du XV, un esprit bien à lui. La communication s'est ainsi adaptée. Avec un essai toutes les 70 secondes, le spectacle est sur le terrain et la fête en tribunes, répète-t-on à la FFR.

Julien Candelon (France 7) - mars 2016
Julien Candelon (France 7) - mars 2016

Primordial dans les grands tournois que sont Hong Kong ou Londres, l'aspect festif a logiquement été mis en avant. Paris a joué le jeu en encourageant les déguisements, sous la thématique des Gaulois, clin d’œil à la France et au capitaine Bouhraoua, le Astérix des Bleus. En plus d'animations autour du stade, une dérogation pour la consommation de bière dans trois des quatre tribunes du stade devrait enfin être obtenue. Côté tarifs, la carte de l'attractivité a été privilégiée, avec des places à partir de 6 euros. Notre premier objectif est que le tournoi se joue devant un stade bien garni et c'était clairement une inquiétude, assume M. Barthès. Mais plus on avance, plus la vente monte en puissance, y compris le vendredi soir !

Devant la pression, les Bleus entre envie de réussir et peur de mal faire

Parce que le tournoi se joue sur trois jours, la faute à un match du PSG au Parc des princes voisin samedi soir, et un quartier à vider à 17 h. Avec 400 places vendues quotidiennement ces derniers jours, les prévisions estiment la fréquentation à plus de 10 000 le vendredi, 17 000 le samedi et le dimanche – à l'aide, aussi, de nombreuses invitations.

Terry Bouhraoua (France 7) - 30 janvier 2016
Terry Bouhraoua (France 7) - 30 janvier 2016

En termes de visibilité, deux heures de diffusion sont enfin prévues sur Canal + samedi, de 14h19 à 16h45 (le reste étant réparti entre Rugby + et Canal + sport). Reste aux Bleus, désormais, d'en profiter. C'est important politiquement, renchérit Terry Bouhraoua. Et c'est vrai que ça rajouterait de la saveur si ça se passait au mieux pour nous.

Le technicien Frédéric Pomarel ne cache pas ses objectifs idéaux : Figurer dans le dernier carré est tout à fait lié à notre objectif de pouvoir battre les meilleurs. Sur la route des Jeux, le sentiment est donc partagé entre envie de réussir et peur de mal faire. L'attente du public est grande. La pression sur les épaules des Tricolores. Pas un problème, d'après Cédric Laborde : On en a eu pour la qualification olympique et les joueurs ont répondu très favorablement. Ça les motive plus que ça les inhibe. Depuis le retour à Marcoussis, l'entraîneur adjoint sent même une petite pointe d'excitation, d'application en plus. Il le faut, la barre est haute, les enjeux sont grands.

Frédéric Pomarel (France 7) - mars 2016
Frédéric Pomarel (France 7) - mars 2016
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