Les Enragées, ce surnom qui colle parfaitement à la peau des Françaises

  • Camille Grassineau
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  • Shannon Izar
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RUGBY A 7 - Appelées "les Enragées" par des adversaires européennes voilà désormais deux ans, les Bleues du 7 se sont accaparées ce surnom au fil des tournois, se construisant même là-dessus. A l'heure d'aborder les Jeux Olympiques de Rio, elles le revendiquent avec fierté. A l'image d'une Camille Grassineau, combattante et travailleuse folle.

Certains s'inventent un surnom. D'autres le reçoivent. Et d'autres, encore, se l'accaparent. Pour l'équipe de France de rugby à 7 féminine, c'est plutôt d'un mélange entre les deux dernières propositions qu'elles tirent le leur. De ce que j’ai su, ce sont des équipes étrangères qui nous ont nommées comme ça, raconte la jeune Shannon Izar. Les filles ont eu vent de ça il y a deux ans je crois. Du coup depuis, on l'a gardé.

En fait, les Tricolores ont été appelées les Enragées par un membre du staff espagnol sur un tournoi européen en 2014. Avant même d'avoir leurs contrats fédéraux. Au plus grand plaisir de leur entraîneur David Courteix, les Bleues n'ont ensuite plus jamais quitté ce surnom.

La détermination à tout prix d'abord, le jeu après

Par affection, mais surtout à cause de la représentation de celui-ci. Plus que jamais à l'heure d'aborder les fantastiques Jeux Olympiques, les Tricolores se reconnaissent là-dedans. C'est tout simplement la personnalité de notre groupe, on s'est bâti là-dessus, valide Camille Grassineau. On commence par tout y mettre et ensuite, on pense à notre jeu. C'est un état d'esprit individuel et collectif.

Une détermination à toute épreuve illustrée par leur rudesse dans le combat et leur fermeté en défense. Ça veut dire plein de choses, qu’on ne lâche pas, qu’on est chiantes, explique avec fierté la Lilloise Izar. C'est ce qui nous soude. Quand est dans cet esprit là, on est vraiment dans le vrai, dans le bon.

Shannon Izar
Shannon Izar

Certes non retenue pour les JO, Lenaïg Corson connaît bien l'importance du message inculqué par l'entraîneur Courteix à ses joueuses dans ce surnom. La Bretonne le résume ainsi : Quand nous atteignons la zone rouge, il faut vouloir y rester, se faire mal et aimer ça ! Le groupe est réceptif au message du coach et véhicule cette image de chercher à se battre sur tout, tout le temps. On doit rentrer sur le terrain avec les dents qui rayent le parquet.

L'identité même de ce groupe est désormais largement revendiquée, notamment auprès de chacune des nouvelles arrivantes. Certaines des membres sélectionnées pour les Jeux de Rio l'illustrent d'ailleurs à merveille.

Grassineau, illustration parfaite de l'Enragée

Longtemps restée sur le banc pendant ses premiers mois de contrats, Camille Grassineau est aujourd'hui l'une des cadres de l'équipe, battante folle sur le terrain et relais de sa capitaine Fanny Horta en dehors. Ce qu'elle a forgé à travers son travail et sa rage. C'est un peu mon caractère, reconnaît la Bordelaise.

Comme beaucoup d'entre nous. Ça a fait partie de la formation de la joueuse que je suis. J'essaye toujours de donner le maximum. Mais pas seulement en match, à l'entraînement aussi parce que ça finit toujours par payer. Du travail vient la progression, et le reste suit. Mais c'est le cas pour tous les athlètes présents dans ce village olympique je pense. La modestie en prime, elle est probablement le meilleur exemple de ce surnom parmi les Bleues.

Camille Grassineau
Camille Grassineau

Du comportement à l'origine de cette appellation, les Françaises tirent aussi le respect de leurs homologues masculins. Il y a toujours un peu de chambrage entre nous, mais aussi beaucoup de respect parce qu’ils voient comment on bosse, estime Shannon Izar, à propos des nombreux kilomètres parcourus chaque jour par les filles. Je pense qu'ils portent un regard bienveillant sur nous. Ils nous encouragent pas mal, et c’est réciproque, on aime suivre leurs tournois et on est autant contentes qu’ils réalisent de bonnes performances que nous.

A Rio, les Enragées espèrent désormais faire connaître plus largement ce surnom. Ce qui passera par une bon tournoi et une breloque à la clé. Le seul aboutissement possible du travail réalisé jusque là pour Camille Grassineau : L'objectif n'est pas de participer. L'état d'esprit est résumé.

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