Un Bosviel record !

Montauban est champion d’automne de Pro D2. Le titre est (encore) anecdotique mais les Montalbanais se posent désormais en favoris de la compétition. La petite histoire retiendra que ce titre honorifique a été glané un soir de décembre, face à un Biarritz olympique tombé sous les coups d’un joueur hors norme : Jérôme Bosviel.

Les Basques, battus 43-20, ont été balayés par la vista, les fulgurances et la précision du pied du numéro 10 sapiacain. Bosviel a signé une performance quasi parfaite (un seul coup de pied manqué), réussissant deux essais, quatre pénalités, quatre transformations et un drop-goal. Full house à Sapiac et échec et mat pour Biarritz qui ne s’est jamais relevé d’une première mi-temps où l’ouvreur montalbanais a inscrit 29 points ! Au coup de sifflet final, Jérôme Bosviel a rendu une feuille statistique à 33 points, un record effaçant des tablettes une marque datant de la saison 2006-2007 où Cédric Rosalent avait inscrit 32 points lors d’un Narbonne – Montauban de haute volée. Chapeau l’artiste.

Et n’allez pas croire que cette performance hors norme est le fruit du hasard, qu’elle est un coup de chance … Jérôme Bosviel est un joueur régulier et constant dans la performance. S’il n’inscrit pas plus de 30 points à tous les matchs, il ne connaît jamais de trou d’air non plus. Même si, à l’image de son équipe, l’homme est humble et réservé au moment de commenter ses performances : "Mon record est anecdotique, c’est le travail de tout un groupe, les avants ont fait un travail énorme, j’ai la chance d’être à la conclusion des coups mais à Montauban il n’y a pas de stars. La star, c’est l’équipe."

Conseillé par "Robocop"

Originaire de la région de Bergerac, comme son compère Romain Teulet, alias Robocop, ancien demi polyvalent du Castre olympique connu pour la précision de sa botte, Jérôme bénéficie des conseils de son illustre prédécesseur : "Nous passons notre diplôme d’entraîneur tous les deux. On se côtoie au CREPS de Toulouse, un mercredi par mois. Il me conseille et regarde ce que je fais. De mon côté, je l’écoute du mieux possible et essaye d’appliquer son savoir." Même s’il le travaille beaucoup, le coup de pied de "mammouth" de Jérôme Bosviel est inné et lui vient sûrement de son papa, qui fut lui aussi un redoutable buteur. Jérôme reprend, non sans humour : "Papa a gagné le Challenge des Trois-Tours avec Cours de Pile. J’allais le voir jouer le dimanche étant gosse. Il butait bien...". Ajoutez à cela une grande polyvalence lui permettant de jouer à l’arrière (il l’a souvent fait cette saison, en alternance avec Riian Swanepoel), une palette technique au dessus de la moyenne et un sens des courses et du timing très pointu, Jérôme n’a sûrement pas fini de faire parler de lui. Et de faire le bonheur de Montauban.

Par David Bourniquel