Les Grenoblois réalisent le coup parfait à Jean-Dauger

Pour ces retrouvailles entre clubs relégués de Top 14, le spectacle et le suspense ont été au rendez-vous. D'abord, c'est Grenoble qui s'est offert un festival dans la première demi-heure de jeu avec deux essais de Cordin (1ère) puis Saseras (23e) mais aussi deux pénalités pour rapidement prendre le large (0-20). Mais comme à Vannes la semaine dernière, les Bayonnais se sont réveillés avant la pause avec une première réalisation de Van Lill (34e) puis un essai de pénalité dans les arrêts de jeu (40e+3) assorti d'un carton jaune (sévère) pour Hunt (14-20). Logiquement à 15 contre 14, Tisseron trouvait la faille pour le troisième essai bayonnais (43e) qui donnait l'avantage aux siens pour la première mais aussi la dernière fois du match (21-20). En toute fin de partie, c'est David Mélé qui donnait la victoire à Grenoble grâce à deux pénalités (21-26).

Un match complètement dingue. D'abord, le stade Jean-Dauger n'était pas baigné dans l'effervescence des grands jours. Les supporters bayonnais, agacés par les résultats en dent de scie, ont d'abord boycotté le Vino Griego avant de s'installer en tribune pour un nouveau tour de montagnes russes. Car ce soir tout est allé très vite et dans les deux sens ! Grenoble pour un démarrage en fanfare, Bayonne pour un réveil explosif mais au final, ce scénario un peu fou a logiquement récompensé des Grenoblois plus pragmatiques.

David Mélé a sanctionné des Bayonnais pas assez réalistes

Pourtant, le FCG n'a pas eu de chance ce soir notamment avec ses ouvreurs. Adrien Latorre est sorti très tôt sur commotion, Clément Gelin a manqué trois coups de pied cruciaux successifs avant l'entrée décisive de David Mélé à l'heure de jeu. A ce moment-là, Bayonne a eu plusieurs occasions de se sortir vainqueur d'une rencontre pourtant très mal embarquée. Si le troisième demi d'ouverture isérois a inversé la tendance à un quart d'heure de la fin du match, le tournant de la partie a eu lieu juste après. 68ème minute de jeu, alors que Van Lill a raté de peu de signer un doublé ce soir, les Bayonnais récupèraient une pénalité et choisissaient la touche malgré les hurlements de Joël Rey sur son banc qui demandait les trois points... La suite, vous la connaissez, une perte de balle, une nouvelle pénalité de Mélé et une fin de match haletante qui a récompensé la défense héroïque des Grenoblois.

Le FCG confirme ce soir un très bon premier bloc avec cinq victoires en six rencontres dont deux à l'extérieur. Ce succès a en plus une saveur particulière car Grenoble a attendu plus de 20 ans avant de réussir à faire tomber de nouveau Bayonne sur ses terres (une première à l'échelon professionnel). En prime, les Isérois s'installent provisoirement dans le fauteuil de leader du Pro D2. Pour Bayonne, c'est une vraie claque avec un premier revers à domicile qui fait tâche dès la sixième journée. Les Bayonnais ont encore montré leurs deux visages, tantôt amorphes, tantôt brillants à l'image de l'essai de Tisseron. L'entraîneur des avants bayonnais confiait en première période à Canal + que ses "joueurs étaient touchés". Espérons ce soir qu'ils ne soient pas coulés.