Montauban, la force de tout un groupe

Trois ans seulement après avoir retrouvé le rugby professionnel en s'imposant en finale de Fédérale 1 face à Massy (18-14), l'Union Sportive Montalbanaise dispute déjà les phases finales de Pro D2, contre l'équipe landaise de Mont-de-Marsan samedi en demi-finale d'accession (21h). Et cela à domicile dans son emblématique cuvette de Sapiac. Une ascension fulgurante pour la formation du Tarn-et-Garonne, mais méritée au vu des résultats récoltés tout au long de la saison. 3e à la fin de la phase régulière avec 19 victoires et seulement 11 défaites pour un total de 86 points, Montauban a parfaitement géré sa saison.

On peut dire que cela a bien fonctionné pour nous. On a eu des cycles cette saison. Il y a eu la mise en route. Ensuite, il a fallu que cela prenne mais on a quand même eu un trou en février/mars puis on est repartis, relativise toutefois Pierre-Philippe Lafond. La Pro D2 est très compliquée, cela dure dix mois. C'est un véritable marathon et la qualification est le résultat du travail de tout un groupe. C'est super pour le club.

Une défense de fer

Meilleure défense du championnat en termes de points (533) et d'essais (44) encaissés devant des équipes comme Oyonnax, Agen, Biarritz ou bien encore Mont-de-Marsan, son futur adversaire en demi-finale, la bande du duo Pierre-Philippe Lafond - Chris Whitaker s'appuie sur une véritable muraille pour développer son jeu par la suite. La défense est une organisation mais c'est avant tout un état d'esprit. Il y a des principes mis en place mais cet état d'esprit révèle la force collective du groupe. C'est un peu une philosophie, analyse l'entraîneur des avants.

Une imperméabilité qui s'accentue davantage encore par rapport à ses adversaires lorsque Montauban joue sur sa pelouse. Seulement 172 points encaissés par l'USM cette saison à Sapiac. En comparaison, Oyonnax, le champion, a encaissé 255 points à Charles-Mathon...La défense fait ressortir l'état d'esprit d'un groupe. On a la chance d'avoir un groupe sain et un vestiaire sain. Ce groupe s'est forgé dans l'effort. C'est bien de boire les bières quand on gagne mais ce n'est pas cela qui va former un groupe. Un groupe se crée en transpirant et en suant. Quand il est dans le dur. Quand on fait la fête, tout le monde est ami. Quand tu en a bavé, que cela a vraiment été compliqué, la bière a un autre goût. Tu l'apprécies davantage et tu partages aussi un peu plus avec les gars, poursuit-il.

Un vécu comme moteur

Dans la construction de ce groupe, il y a eu des moments difficiles. Par le passé, on a fait des contre performances. Les bases ont été posées en Fédérale 1. Il y a des mecs qui ont connu des éliminations avant le titre pour la remontée. Cela les a marqués. Ce sont des moments difficiles à vivre. Il a fallu serrer les rangs à certains moments et il a fallu rester unis. Aujourd'hui, les mecs s'en souviennent et ils savent que s'ils en sont-là, c'est qu'ils sont restés ensembles, complète encore Lafond.

Les Pierre Barthere, Amédée Domenech, Mickaël Ladhuie, Yan Ruel-Gallay ou encore Serge Sergueev n'ont pas oublié les galères d'un passé pas si lointain. Et même en haut du classement, rien n'a changé. Un esprit de corps que les Montalbanais devront conserver pour poursuivre cette belle aventure et peut-être, rêver de Top 14...