Bourgoin vers le dépôt de bilan ? Le CSBJ veut convaincre qu’il n’est pas mort !

  • Richard McClintock (Bourgoin)
    Richard McClintock (Bourgoin)
  • Richard McClintock et Pierre-André Hafner
    Richard McClintock et Pierre-André Hafner
  • Richard McClintock et les joueurs de Bourgoin
    Richard McClintock et les joueurs de Bourgoin
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PRO D2 - Cinq ans après une première rétrogradation administrative en Fédérale 1, le CSBJ se prépare à de nouveau quitter le monde professionnel. L’avenir du club ciel et grenat est en train de se jouer alors qu’une délégation berjallienne est reçue ce jeudi à Marcoussis.

Le club n’est pas mort, nous assure son manager Richard McClintock. S’il est acté que Bourgoin n’arrivera pas à sauver sa place en Pro D2, il n’est pas encore venue l’heure d’acter une rétrogradation dans les tréfonds. Le club avancera toujours, poursuit celui qui est arrivé au chevet du patient berjallien en novembre dernier. Les vieux démons ont ressurgi avec la menace du dépôt de bilan, bien que celui-ci ne soit pas acté. Si la rétrogradation en Fédérale 1 avait été évitée l’an passé grâce à Pierre-André Hafner, force est de constater que malgré les 2 millions injectés par le président, la situation est encore plus dramatique.

La menace du dépôt de bilan est sérieuse

1,6 millions d’euros de trou, c’est le chiffre qui se murmure et le président Hafner accuse le coup. Lorsque Richard McClintock a été appelé pour remplacer Serge Laïre, l’équipe était surtout en manque de résultats. Sauf que pour éviter de devoir endosser la responsabilité d’une mauvaise gestion passée, ils se sont attaqués aux affaires. Depuis quatre mois, on vide les tiroirs et tout se voit. On sort les dossiers et cela fait un grand chambardement, confie-t-il avec cependant le constat d’écoper avec une tasse un bateau qui coule, alors qu’à côté, ce sont des seaux d’eau qui tombent. À chaque fois que l’on a réglé un problème, un deuxième est arrivé derrière.

Richard McClintock et Pierre-André Hafner
Richard McClintock et Pierre-André Hafner

Les dossiers, c’est d’abord le nombre trop élevé de contrats dans l’effectif (44), des procédures juridiques avec les anciens membres du staff sportif et administratif et une enquête en cours sur la gestion des comptes antérieurs. Pourquoi un tel montant ? Près de la moitié de la somme évoquée équivaut à une provision auprès des Prud’hommes, ce qui plombe les comptes alors que le verdict n’est pas connu. Il manque aussi 500 000 euros correspondant aux dettes des fournisseurs et qui s’explique par un souci administratif, puis il faut ajouter environ 350 000 euros de factures à solder.

Les salaires sont versés chaque mois, poursuit Richard McClintock, qui assure que rien n’est caché au groupe. Bien sûr que cela leur fait peur et que ça les traumatise, dit-il à propos des joueurs, mais tout se fait en totale transparence. Le CSBJ s’était organisé en SAS en 2014 avec une organisation mêlant les actionnaires privés (BRC), l’association et les socios (So CSBJ), sauf que les divergences de points de vue ont continué à ronger le club de l’intérieur. À l’approche du précipice, les mains commenceraient cependant à se tendre. Trop tard ?

La perspective de nouveaux investisseurs

Ce jeudi, une délégation berjallienne sera reçue à Marcoussis pour parler de l’avenir, présenter des garanties et connaître les conditions pour prétendre à la Poule Élite de Fédérale 1. Le président de l’association, Dario Lodola, et André Roibet seront présents. Ce dernier est le président du Reel XV - club de l’Est lyonnais évoluant en 2e série - et un dirigeant de plus d’une vingtaine d’entreprises.

Présent dans le village des partenaires du Stade de Gerland après le dernier match du Lou face à Bayonne, il cherche à convaincre des investisseurs et veut surtout aider le CSBJ. Son arrivée avait déjà failli se faire il y a quelques semaines mais c’était avant que de nouveaux problèmes ressurgissent. Le futur n’est pas clair alors la stratégie est l’attente. La peur du dépôt de bilan est réelle si une dette ne peut être étalée, toutefois cela pourrait (enfin) permettre de repartir sur des bases saines.

Richard McClintock et les joueurs de Bourgoin
Richard McClintock et les joueurs de Bourgoin

Nos partenaires sont prêts à nous faire confiance avec le projet que l’on veut mettre en place et l’on a de nouveaux investisseurs qui ne veulent plus entendre parler du Bourgoin du passé, explique Richard McClintock. Construire un nouveau projet, c’est l’ambition de "Berjallie 17-27" présenté en début d’année. Il faut avoir du respect pour ce qui a été fait mais nous n’avons plus de formation, constate-t-il alors que les jeunes privilégient désormais Lyon, Grenoble ou Oyonnax.

Le rugby moderne est ainsi fait. À moins d’un nouveau mécène providentiel pour éponger les dettes, Bourgoin devra entamer son deuil. Un mal pour un bien ? Se maintenir aurait pu masquer l’arbre, lance le manager. Alors que 2017 marque les 20 ans des trois finales, la sensation de gâchis est logique pour un club historique. Le CSBJ n’est cependant pas le premier, pas besoin de refaire la liste...

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