Béziers - Biarritz, monuments en péril

  • Les joueurs de Béziers - octobre 2016
    Les joueurs de Béziers - octobre 2016
  • Phoenix Battye et Manny Edmonds (Béziers)
    Phoenix Battye et Manny Edmonds (Béziers)
  • Fabien Fortassin (Biarritz) - 26 août 2016
    Fabien Fortassin (Biarritz) - 26 août 2016
  • Simon Chevtchenko (Béziers)
    Simon Chevtchenko (Béziers)
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PRO D2 - Monument du rugby français, l'ASBH en recevra un autre dimanche à la Méditerranée (14h15), le Biarritz olympique. En espérant se relancer avant la trêve des fêtes de fin d'année.

Peut-être faut-il y voir une sorte de fatalité. Ou tout simplement les conséquences d'un contexte général défavorable, et d'un monde du rugby qui a vu son économie bouleversée par le passage au professionnalisme, dont certaines séquelles continuent de se faire sentir sur le durée. Toujours est-il que la vie est dure pour certains monuments du rugby hexagonal.

Quelques uns ont déjà disparu de l'élite professionnelle, d'autres sont en grand danger. Au rang desquels Bourgoin, par exemple, ou Béziers, tous deux relégables avant cette 14e journée de Pro D2. Mais ces considérations, empreintes de nostalgie, sont-elles réellement d'actualité dans le monde du rugby moderne ? Rien n'est moins sûr.

Entre respect et parasitisme

Imaginez une équipe biterroise essentiellement composée de joueurs du cru. Qu'elle serait facile à motiver ! Il n'y aurait qu'à rappeler à la mémoire des garçons les exploits de leurs glorieux aînés. Plus difficile quand vous vous adressez à un parterre d'expatriés tonguiens, australiens, géorgiens... Tous les étrangers sont conscients de l'histoire de leur club, que ce soit grâce à leurs recherches personnelles ou à travers les témoignages des supporters. Par respect pour cela, et pour tous ceux qui ont porté le maillot dans le passé, je sais que nous donnons tous notre meilleur à chaque opportunité, estime pourtant le capitaine australien Phoenix Battye.

Phoenix Battye et Manny Edmonds (Béziers)
Phoenix Battye et Manny Edmonds (Béziers)

De là à utiliser le glorieux passé comme un ressort, il n'y a qu'un pas que le deuxième ligne ne se risque toutefois pas à franchir. Car à trop s'appesantir sur la grande époque et le passé, on aurait tendance à parasiter le présent. Parfois, le sentimentalisme peut devenir gênant, ou devenir une distraction. Un joueur professionnel ne doit se concentrer que sur sa performance, poursuit-il.

De l'urgence, certes, mais de la confiance aussi

Et puisqu'on parle d'histoire, la dernière ligne droite avant les fêtes en sera chargée, avec des confrontations face à Biarritz, puis Dax, deux anciens bastions du rugby français eux aussi à la peine. Les succès de Biarritz sont encore récents, et je pense qu'ils payent toujours le prix de la descente, tandis que Béziers a eu le temps de s'adapter et de reconstruire. Cette différence s'est traduite par la place des deux clubs l'an passé, analyse l'ancien joueur de la Western Force. Sauf que pour ce qui est du présent, les Basques ont six points d'avance sur l'ASBH, un écart qu'il conviendrait de réduire rapidement pour les Héraultais.

Fabien Fortassin (Biarritz) - 26 août 2016
Fabien Fortassin (Biarritz) - 26 août 2016

Sans pour autant que la pression soit déjà étouffante, selon les dires du centre Simon Chevtchenko : On n'est pas plus inquiet que ça, parce sur nous nous sommes retrouvés lors de nos trois derniers matches. On aurait pu rapporter mieux de Colomiers, on fait un très bon match à Vannes qu'on aurait dû gagner sans une erreur dans le money time. Biarritz n'est qu'à six points, ça peut se rattraper en deux matches. Alors que la mi-saison approche, les écarts sont en effet encore très faibles dans un championnat où il ne semble pas y avoir cette saison d'équipe faible, ni de formation capable de survoler l'exercice.

La conquête retrouvée, l'attaque doit suivre

Alors que d'autres équipes ont déjà cédé en changeant de staff à la suite de mauvais résultats, les Biterrois se sont donnés le temps de travailler. Et surtout, de récupérer leurs nombreux joueurs blessés. Pour enfin, peut-être, repartir de l'avant. Si on continue de progresser comme on le fait, de bosser de mieux en mieux aux entrainements, avec les mecs qui reviennent de blessures, il n'y a pas lieu de s'inquiéter, insiste Chevtchenko. Car effectivement, il y a du mieux côté héraultais après un trou d'air automnal douloureux.

Simon Chevtchenko (Béziers)
Simon Chevtchenko (Béziers)

L'efficacité de notre conquête, et notre capacité à perturber celle de nos adversaires, nous ont remis dans le droit chemin. Nous nous sommes montrés très indisciplinés lors du bloc de matches précédent, mais le fait d'avoir retrouvé une conquête propre a largement diminué le nombre de pénalités concédées. Entre ça et les retours de blessures, nous sommes à nouveau capable d'imposer notre plan de jeu, détaille Phoenix Battye.

Un jeu qui doit à nouveau permettre aux Biterrois d'enflammer la Méditerranée, et surtout de commencer à engranger des points afin de s'écarter le plus rapidement possible de la zone rouge. Mont-de-Marsan, autre club historique, a montré la voie l'an passé. A Béziers de réécrire son histoire. La ligne est toute tracée.

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