Malgré l'échec en demie, Colomiers a envie d'y revenir

Colomiers était loin d'être favori de sa demi-finale face à Bayonne. À vrai dire seuls eux-mêmes, sans doute, pensaient pouvoir s'imposer à Jean Dauger pour s'offrir une finale à quelques kilomètres de chez eux. Ils n'étaient pas loin de faire le gros coup de ces phases finales. Au moins pendant une mi-temps. La première, pleine de maîtrise et des points marqués sur chaque temps forts, quand ces Bayonnais s'emmêlaient les pinceaux dans la deuxième défense de la Pro D2.

Est-ce que vous pensez que Bayonne méritait de jouer cette finale quand vous regardez la première mi-temps ? Interroge Bernard Goutta. Je ne pense pas. Sur un match tout est possible. C'est ce que j'ai dit à mes joueurs. Même si au niveau de la presse ou de certains dirigeants, tout le monde voyait Bayonne en finale. Il faut le jouer le match avant. Et quand vous regardez le match en première mi-temps et l'investissement des joueurs, on méritait d'être en finale. Ensuite la logique par rapport au budget au fait de recevoir une demi-finale, par rapport à l'effectif de Bayonne, son expérience, la logique est respectée. Mais la logique que je retiens c'est celle du terrain pas celle des paillettes.

Amer également le talonneur Benjamin Rioux après la rencontre: On s'est nourri du manque de respect du monde de rugby cette semaine. Mais Colomiers a craqué en seconde période pour s'incliner face au plus fort. On a construit notre jeu sur l'envie de bien faire. Il nous a manqué de carburant pour finir, poursuit fataliste Benjamin Rioux.

Revenir en phases finales l'année prochaine

Du côté du président, Alain Carré, toujours le même sentiment de ne pas être passé très loin: On est dans le dernier carré. Je devrais être heureux, mais je ne le suis pas tout à fait. Mais Bayonne mérite sa victoire. On a montré qu'on n'a pas usurpé notre place en demi-finale. Il me tarde de faire le débrief avec tout le monde et de montrer ma fierté d'avoir été jusque-là. C'est donc fini cette saison pour Colomiers en demi-finale d'accession de Pro D2.

Une belle fin malgré tout pour ce club qui était encore il y a quatre ans en Fédérale 1. Le club a de nouveau gravi les échelons pour jouer les premiers rôles dans le rugby français. Avec toujours ce savoir-faire de la formation. Celle qui a révélé David Skrela arrivé à l'âge de six ans à l'école de rugby et revenu pour trois saisons pleines après une magnifique carrière. C'est un personnage. Je remercie les supporters Bayonnais pour cette ovation. David est un joueur qui a beaucoup donné. Il a été d'une grande loyauté de finir à Colomiers alors qu'il était sollicité par d'autres clubs.

David Skrela a fait le lien et c'est désormais aux jeunes Christopher Hilsenbeck, Cédric Colle, Maxime Lafage, que le club va donner les clés du jeu. Une évidence pour Alain Carré qui veut donner sa chance aux jeunes. David Skrela sera toujours là la saison prochaine, assure le président. Il sera en charge d'un atelier buteur et peut-être plus. Colomiers ne fera pas de folie à l'intersaison. Le budget tournera autour des 6 millions d'euros la saison prochaine. Une somme suffisante selon Alain Carré pour être performant dans cette Pro D2. On a terminé notre recrutement et on veut s'inscrire dans la continuité. Quand on a goûté aux phases finales on a envie de tout faire pour les accrocher à nouveau, conclu le président.