Lucu : "Les jeunes ne doivent pas s'entêter à vouloir jouer en Top 14"

Des trois clubs menacés de rétrogradation, Biarritz fut le premier à savoir qu'il était maintenu. Avez-vous été tout de même inquiet durant cette période ?

Maxime LUCU : Il y avait eu cette histoire de fusion avortée il y a deux ans et, là, cette affaire de descente à laquelle on ne s'attendait pas du tout. Ce n'était pas facile mais la direction nous a demandé de lui faire confiance, on l'a crue et on a essayé de se focaliser sur le rugby. Maintenant, on espère faire une belle saison pour ramener du monde et des sponsors, car ce n'est pas évident pour nous avec la concurrence de Bayonne. Le pari est lancé et c'est désormais à nous, joueurs, sportivement, de se bouger.

Vous sentez-vous redevable envers votre président Nicolas Brusque, dont l'action a été décisive dans le maintien du club ?

M.L. : Il a fait un énorme boulot ! C'était sa première année à la direction du club et il a vécu une saison difficile. Il nous a encore mis dans le droit chemin et c'est maintenant à nous de faire le boulot. On sort de deux saisons très mitigées où nous n'avons pas été à notre niveau. On a été, je pense, trop suffisant. Cette fois, on n'a plus le droit à l'erreur. J'espère qu'on va réussir à redonner un peu de sourire à nos supporters, un peu tristes depuis la descente, et aussi à nous-mêmes en étant acteurs des phases finales et non en les regardant à la télé.

Ce serait un gros plus de pouvoir monter avec Biarritz. Ce serait même énorme !

Vous restez sur une très belle saison à titre personnel. Les sollicitations ont dû être nombreuses même si vous êtes encore lié avec Biarritz pour deux saisons…

M.L : Je n'y ai pas encore songé. Lors de ma première année en pro, j'étais troisième dans la hiérarchie des demis de mêlée. Au final, j'ai profité des blessures pour me montrer durant les matches amicaux et ça m'a lancé dans le bain. Et après, tout est allé très vite. J'espère continuer sur ma lancée cette saison. Quant à viser plus haut, je dirais simplement que je suis très heureux d'avoir signé à Biarritz. Je suis du coin, du pays Basque et j'ai toujours rêvé de jouer au BO. Maintenant que j'y suis, cela me rend très heureux et j'ai envie d'aller au bout de mon contrat et on verra après. Pour moi, ce serait un gros plus de pouvoir monter avec Biarritz. Ce serait même énorme !

Quel regard portez-vous sur le Pro D2 ?

M.L. : C'est un très bon championnat et une très bonne chose pour nous, les jeunes. Il permet de nous lancer. Pas mal de jeunes joueurs ne le comprennent pas suffisamment, je pense. Ils s'entêtent à vouloir jouer en Top 14 très tôt et ne font même pas dix feuilles de match au final. Je pense que c'est bien aussi d'aller voir en Pro D2, un championnat qui monte d'année en année.

Je souhaite aller au bout de mon contrat car je me dois de remercier mon club pour m'avoir repéré et lancé

Les jeunes talents français devraient donc plus envisager un début de carrière en Pro D2 pour s'aguerrir ?

M.L. : J'en suis persuadé ! Quand on voit le niveau du Top 14, pour en avoir parlé avec certains de mes coéquipiers qui en viennent, ils me disent qu'il faut être sacrément armé désormais pour pouvoir prétendre y jouer. On dénigrait le Pro D2 il y a encore cinq ans mais c'est devenu, de mon point de vue, un très beau tremplin. Il y a aussi d'excellents jeunes en Top 14 mais certains feraient mieux de venir jouer à l'étage inférieur pour acquérir de l'expérience. J'ai eu cette chance-là et je peux dire que c'est une très bonne opportunité pour tout jeune quittant le championnat Espoirs.

Vous n'écouterez donc pas les sirènes du Top 14 à la fin de la saison...

M.L : Moi, je suis bien à Biarritz, d'autant plus que mon frère Ximun nous a rejoint, ce qui est pour moi un facteur très important. Après, si les phases finales n'arrivent pas et que je reçois une énorme proposition d'un club de Top 14, je ne suis pas bête, je pense que je réfléchirai. Mais je souhaite aller au bout de mon contrat car je me dois de remercier mon club pour m'avoir repéré et lancé. Je me sens épanoui à Biarritz, j'y ai toute ma famille et un départ n'est pas d'actualité.