Etcheto: "Méfiez-vous, on arrive. Boudjellal, fais gaffe !"

  • Vincent Etcheto (Bayonne), ému aux côtés de Jean Monribot
    Vincent Etcheto (Bayonne), ému aux côtés de Jean Monribot
  • La joie de Vincent Etcheto (Bayonne) - 4 juin 2016
    La joie de Vincent Etcheto (Bayonne) - 4 juin 2016
  • Vincent Etcheto et Jean Monribot (Bayonne) - 4 juin 2016
    Vincent Etcheto et Jean Monribot (Bayonne) - 4 juin 2016
Publié le Mis à jour
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PRO D2 - L'entraîneur de Bayonne, Vincent Etcheto, était euphorique après le succès des siens en finale d'accession contre Aurillac (21-16).

Comment on se sent après cette victoire ?

Vincent ETCHETO: C'est ce la joie, du soulagement, c'est encore une joie calme, même si ça commence à accélérer dans le vestiaire (entretien réalisé samedi NDLR). On y croyait. On savait que ça allait être dur. On fait une bonne première mi-temps tout en maîtrise. On doit peut-être marquer un essai. Après on a déjoué, pris deux cartons jaunes. Heureusement, on a Martin (Bustos Moyano NDLR) qui était plus en réussite que Petitjean. Ça a été à l'image de la saison. À la soixantième, quand on doit tuer le match, on se le rend difficile. Ce n'est pas le plus beau match de l'année, mais je pense que c'est logique.

Quel a été le discours à la mi-temps ?

V.E: À la mi-temps je demande de casser le jeu dix minutes, le temps que Whitelock rentre. On savait qu'ils allaient cracher leur venin à ce moment-là, tout jouer. Ils ont fait du large-large et on n'a pas été mis trop en danger. Ils ont fait beaucoup d'en-avant. Je crois qu'Aurillac n'a pas bien abordé cette finale. Ils ont fait beaucoup d'erreurs en première mi-temps. J'aurais aimé qu'on joue un peu plus. On a un groupe généreux. C'est le premier match de la saison où les joueurs sont vraiment fatigués à la fin. Aretz Iguiniz a joué avec une déchirure du biceps dès la première minute. C'est exceptionnel. On s'est reposé, nous le staff, sur ces joueurs qui sont franchement extraordinaires.

Iguiniz a joué avec une déchirure du biceps dès la première minute
La joie de Vincent Etcheto (Bayonne) - 4 juin 2016
La joie de Vincent Etcheto (Bayonne) - 4 juin 2016

Avez-vous mieux maîtrisé le côté émotionnel de cette finale ?

V.E: Je ne sais pas si c'est de la maîtrise, mais on est resté dans ce qu'on savait faire. On est resté joyeux. Ça déconnait ce matin. On a été se balader dans un parc, ça rigolait. On n'est pas trop rentré dans l'affectif. Il y a eu une jolie remise des maillots par les joueurs qui n'étaient pas dans le groupe. On a vécu ça naturellement, comme on vit avec ce groupe depuis le mois de juin. J'ai envie que cette équipe reste naturelle, saine. La plus belle image c'est Jean (Monribot NDLR) qui vient me pleurer dans les bras à la fin du match. Il a encore fait un match extraordinaire. Ce sont des seigneurs. Je savais que j'avais des joueurs de qualité et qu'autour il faillait construire avec des gens qui n'étaient peut-être pas au niveau mais qui ont tout donné. On l'a fait.

Vous réalisez ce que vous avez réussi à construire en un an ?

V.E: Je dois remercier Francis Sallagoity, Christian Devèze. Ce n'était pas évident de fonctionner avec Francis au début, car quand j'étais joueur et lui président ce n'était pas tout le temps facile. Il a trinqué, on a trinqué tous les deux et on s'est retrouvé par hasard tous les deux dans une situation qui n'était pas facile. Francis nous a laissés faire. Franchement, je redécouvre l'homme. C'est un mec généreux, qui a chargé. Je reste son défenseur car au moins il est passionné et il va au bout des choses et ça c'est important. Lui avait envie de prendre du plaisir. Moi c'est mon leitmotiv. Je voulais aussi prouver que je pouvais réussir. Il y a, oui, toujours une question d'égo. On m'a toujours dit tu es le second. Quand j'ai réussi à Bordeaux c'est parce qu'il y avait Delpoux, puis après Ibanez, et après je me suis fait virer. Je pensais savoir ce que je valais et j'avais besoin des autres pour m'aider à le prouver. Et les autres, ce sont les joueurs, le staff, les dirigeants et ce public fabuleux. J'ai aussi une grosse pensée pour mon papa qui m'a fait aimer cette ville.

Vincent Etcheto et Jean Monribot (Bayonne) - 4 juin 2016
Vincent Etcheto et Jean Monribot (Bayonne) - 4 juin 2016
On ne s'est pas pris la tête. On a fait la bringue. On s'est trompé, on a fait des mauvais matches. Mais on est allé au bout de nos intentions

Un message pour le Top 14 ?

V.E: (Il rigole) Méfiez vous, on arrive. Boudjellal fait gaffe. On va être des clowns, mais on va être des clowns heureux, pas des clowns tristes.

Cette aventure est elle aussi belle que celle de 2011 avec l'UBB ?

V.E: Plus belle. Individuellement, elle est plus belle. J'ai été au bout de mes convictions. Les joueurs ont toujours adhéré. On a vécu comme on avait envie de vivre, sans huis clos. On ne s'est pas pris la tête. On a fait la bringue. On s'est trompé, on a fait des mauvais matches. Mais on est allé au bout de nos intentions. J'ai aussi reçu beaucoup de messages de gens de l'aventure de 2011. Des joueurs, du staff. Je crois en l'homme. Les structures sont importantes, les clubs sont importants, mais les hommes c'est la vérité. J'ai vécu une vraie histoire d'homme et j'espère qu'elle va durer encore longtemps.

Finalement, tout ça est passé très vite...

V.E: La saison a été très longue. J'ai fini avec ce match de barrage avec Bordeaux à Gloucester pour apprendre que je me faisais virer la semaine après. Et trois semaines avant de pointer aux Assédics, j'apprends que j'étais un possible futur manager de l'Aviron Bayonnais. Ça fait onze mois que ça a débuté, c'est long.

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