Etcheto: "Bayonne ne part pas favori et je le pense sincèrement"

Dans quel état d'esprit abordez-vous ce derby à Biarritz ?

Vincent ETCHETO: Il y a tout pour nous préparer dans les meilleures conditions. On a gagné le dernier match. Même si c'était dans la difficulté on l'a gagné. Eux l'ont perdu. Ils ont un besoin impératif de points donc de gagner. Ça plus le contexte du derby, on ne pourra pas dire qu'on va être surpris de l'accueil de nos amis Biarrots.

Comment jugez-vous votre adversaire ?

V.E: C'est une équipe qui est forte à la base. Ils ont fait un mauvais début de saison. Ils n'étaient pas en réussite et ils ont changé de staff. Depuis, c'est une équipe plus ambitieuse, plus équilibrée, qui a mis trente points à Colomiers. Nous, ça fait longtemps que l'on n'a pas eu une victoire bonifiée. On ne part pas favori à Biarritz et je le pense sincèrement. C'est une équipe qui est très costaude devant, bonne sur les bases, le terrain va être gras. Ils ont les armes pour nous poser des problèmes devant, dans la conquête et dans le combat. C'est une équipe avec de nouvelles ambitions et une nouvelle paire d'entraîneurs qui semble plus écoutée que celle d'avant.

Et vous, êtes-vous dans le dur ?

V.E: Non, vous nous considérez dans le dur. Nous pas du tout. On est bien, on gagne. On ne joue pas mal. On a moins de réussite. On est moins efficace. On est ni en crise, ni dans le doute. On sait que le rugby est un sport difficile, qu'en face il y a des adversaires qui peuvent être coriaces. C'était le cas à Tarbes, ça a été le cas contre Montauban et Aurillac. À l’extérieur, depuis Colomiers, on a du mal de faire un résultat. À Biarritz, ce serait l'occasion de le faire, mais on sait très bien que ce sera difficile. Mais je ne vais pas vous dire qu'on n'a pas envie de gagner à Biarritz parce que c'est faux.

Bayonne est une équipe de grands enfants. Il faut les cadrer, mais surtout ne pas leur faire peur. Si on veut que les enfants passent des nuits paisibles, il faut les rassurer

Avez-vous envie de jouer le discours de l'émotion pour préparer votre équipe à ce derby ?

V.E: Au contraire. Il ne faut pas tomber dans le grand n'importe quoi. On va rester nature. Comme on l'est depuis le début de l'année. Bayonne est une équipe de grands enfants. Il faut les cadrer, mais surtout ne pas leur faire peur. Si on veut que les enfants passent des nuits paisibles, il faut les rassurer. On va les rassurer en leur disant que les Biarrots vont les attendre au rendez-vous et que s'ils y vont en demi-teinte, qu'ils n'y mettent pas tout au niveau de la concentration, de la rigueur, ça ne se passera pas bien. J'espère que ce sera un beau derby. Franchement, je tiens toujours à ce que ce soit un joli match. Le match aller avait été intéressant. Il y avait eu des imperfections, mais il était vivant et j'ai envie qu'il y ait de la vie à Aguilera. Ensuite, si ça tourne dans le bon sens tant mieux. Je veux préparer les joueurs pour qu'ils vivent l’événement pleinement et sereinement.

En quoi ce derby est-il particulier ?

V.E: Parce que le Basque est un peu têtu, un peu mulet. C'est du folklore, mais c'est très bien. Il y a moins de dix kilomètres entre les deux villes, des gens qui se connaissent. C'est chouette, avec dans des familles des supporters du BO et de l'Aviron. C'est ça qui fait le piment de ce derby. Après ça reste un match de Pro D2. On n'est pas dans l'élite. C'est moins classe qu'Oxford contre Cambridge, mais ça reste sympa. Ce derby est particulier parce qu'il est basque. C'est pour ça qu'il est différent.

Sur ce derby je serais peut-être plus calme, car ce ne sera pas la peine d'en rajouter. J'espère rester calme à Aguilera

Comment vit-on un derby sur le banc de l'entraîneur ?

V.E: Vous me voyez sur le banc. Il y a du premier degré mais il y a aussi du troisième et du quatrième degré dans ma façon de me comporter. C'est un petit jeu. On a envie de voir se concrétiser sur le terrain tout le boulot qu'on a fait dans la semaine. Ds fois on est satisfait, d'autres fois on est frustré. Et comment fait-on pour évacuer cette frustration ? On parle un peu avec le quatrième arbitre. On essaie de discuter avec l'arbitre de touche et l'arbitre central même s'ils ne nous répondent jamais. Et puis on essaie surtout d'aider les joueurs. C'est une façon de vivre le match. Sur ce derby je serais peut-être plus calme, car ce ne sera pas la peine d'en rajouter. J'espère rester calme à Aguilera.

Il y a huit mois, la tentative de fusion entre les deux clubs a avorté. Qu'en pensez-vous ?

V.E: Moi je suis content qu'elle n'ait pas été faite sinon je ne serais pas là. Je suis le premier satisfait de cette non-fusion. Je crois que la fusion se fera naturellement. Et si on gagne elle se fera encore plus facilement (rires).