Le derby basque reste toujours un match à part... même en Pro D2

  • Jean Monribot - Bertrand Guiry
    Jean Monribot - Bertrand Guiry
  • Takudzwa Ngwenya, l'ailier américain de Biarritz
    Takudzwa Ngwenya, l'ailier américain de Biarritz
  • Vincent Etcheto (Bayonne) face à Albi - 20 aout 2015
    Vincent Etcheto (Bayonne) face à Albi - 20 aout 2015
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PRO D2 - Qu’on le veuille ou non le derby Bayonne-Biarritz reste un match à part. Dimanche aura lieu le 107e du nom au stade Jean-Dauger et comme chaque fois il y a ce petit truc en plus qui donne envie d’en être. Bien sûr on parle ici d’un engouement plus régional que national, car c’est aujourd’hui une affiche de Pro D2. Mais le verni du Top 14 a beau ne plus être, l’affiche brille encore.

Du côté des joueurs Bayonnais comme Biarrots, il y a d’abord le discours convenu. Celui d’un mathématicien parlant en valeur absolue. C’est un match comme les autres. Il ne vaut que quatre points. Certes, mais pourquoi alors veulent-ils tous jouer cette rencontre ? Quand il s’agit d’expliquer aux joueurs qu’ils ne font pas partie de l’équipe pour le derby, c’est plus dur que de leur annoncer vous n’allez pas à Carcassonne, concède Vincent Etcheto. Ils ont tous envie de le jouer, mais tous ne pourront pas le jouer.

C’est la première fois que presque tout le monde est apte, rigole Benjamin Thiery. Je suis fier d’être Bayonnais et j’aime l’intensité de ces derbys, poursuit le Néo-Zélandais Dwayne Haare qui sera dimanche le joueur ayant joué le plus de derby avec treize rencontres face à Biarritz. Même son de cloche chez le doyen des Biarrots en termes de derby (12). C’est toujours différent, car on ne joue pas pour nous, mais pour gagner le territoire, confie à Sud-Ouest l’américain Takudzwa Ngwenya. On s’entraîne plus, on s’énerve plus facilement aussi. Même quand tu es bien au classement, si tu rates ce match, les semaines d’après sont très compliquées. Pour ce qui est du sportif, la meilleure définition du derby basque reste celle de l’ancien international Jean-Michel Gonzalez. Le derby, c'est un match sous haute pression. Celui qui gagne, pendant six mois on n'entend que lui. Celui qui perd, il passe son temps à recoller les morceaux... . Si on gagne là-bas, notre saison sera lancée, affirme ainsi le demi de mêlée biarrot Maxime Lucu.

Takudzwa Ngwenya, l'ailier américain de Biarritz
Takudzwa Ngwenya, l'ailier américain de Biarritz

Jean-Dauger plein à craquer... tout comme la tribune de presse

Pour cette rencontre, Jean-Dauger va faire le plein puisque le match devrait se disputer à guichets fermés. Un derby est un contexte particulier. Même si c’est en Pro D2 le stade est rempli. Rassembler 17000 spectateurs pour un match de Pro D2, c’est quand même quelque chose, se félicite le président bayonnais Christian Devèze. Du côté des médias, l’attachée de presse du club bayonnais a reçu plus de trente demandes d’accréditation pour une tribune de presse d’une capacité de vingt-six places. À Bayonne un match de Pro D2 c’est habituellement huit demandes d’accréditation. Pierre Sabathié, directeur de la rédaction de l’édition Pays Basque du journal Sud-Ouest, confirme la place du derby basque dans l’actualité régionale. C’est une priorité très attendue par nos lecteurs. L’Aviron et le Biarritz Olympique restent très appréciés et l’affectif fonctionne toujours. On se mobilise d’autant plus que l’on a été sevré pendant une saison. Et puis ça booste clairement les ventes. Ce type d’événement donne envie aux gens d’acheter le journal.

Premier derby après l'épisode de la fusion avortée

Chaque derby a son contexte, son histoire. Comment ne pas évoquer le fait de voir ce derby comme celui des premières retrouvailles après l’épisode de la fusion avortée. Pour certains pro-fusions, ce derby est celui des miséreux, de ceux qui ont refusé le progrès et une équipe commune. Les antis se régalent à l’avance de pouvoir se jauger face au voisin. Mais tous préfèrent parler sous couvert d’anonymat car le sujet est tabou. Joker, répond ainsi Christian Devèze à la question fusion. On sent bien que ça a laissé des traces que la cicatrice n’est pas refermé, juge Pierre Sabathié. Même si on essaie de passer outre c’est compliqué. Ça a quand même marqué beaucoup de joueurs, avouait le Biarrot Alban Placine au mois de septembre. Seul Vincent Etcheto ose un avis sur le sujet. Le derby est indémodable et le sera jusqu’au jour où il y aura cette équipe basque. Mais ça a capoté une fois, puis deux fois et ça capotera encore si ce n’est pas mieux fait que ça.

Vincent Etcheto (Bayonne) face à Albi - 20 aout 2015
Vincent Etcheto (Bayonne) face à Albi - 20 aout 2015

Et puis cette rencontre entre Basques conserve toujours une part d’irrationnel et des comportements qui échappent à la norme. Peu de rencontres dans le sport peuvent raconter avoir vu un père, Lucien Harinordoquy, faire irruption sur le terrain d’Aguilera pour défendre à main nue son fils, Imanol, en délicate posture face à deux Bayonnais. Ou encore ce titre dans la presse locale: "le Biarritz Olympique dépose plainte contre X pour vol de Y". Cela faisait suite au vol (sans doute par des Bayonnais) de la lettre Y sur le fronton du club biarrot faisant apparaître au petit matin un "Biarritz Olympique Pa s Basque au lieu de Biarritz Olympique Pays Basque".

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