Narbonne, une attitude qui a de quoi surprendre

Comment interpréter l’attitude des Narbonnais ? Depuis le début de la saison et malgré les déconvenues successives (huit défaites dont quatre à domicile), le RCNM donne l’image d’un club que le doute ne saurait étreindre… A bien y regarder, on se rend même compte que le discours de cette fin d’automne 2014 ressemble mot pour mot au discours du printemps 2014 quand le Racing fonçait de manière irrésistible vers les phases finales. Pas d’excès, d’excitation ou de panique, simplement le constat que la période est moins faste. L’année dernière après les victoires je disais que je n’étais pas satisfait, explique Justin Harrison. Et on disait que je n’étais jamais content. Et aujourd’hui quand on perd vous vous demandez pourquoi je ne balance pas mon talkie-walkie !

Donc depuis de longues semaines, l’entraîneur australien insiste sur le fait que le plus important est de se concentrer sur les détails nécessaires à la réalisation d’une bonne performance. Mais encore ? Le problème actuel, c’est la finition de nos actions: des mauvais choix de jeu, des fautes… Et pour finir ? Les ballons ne sortent pas assez rapidement des rucks donc nous ne pouvons pas jouer vite. En lisant entre les lignes, on devinerait presque que pour gagner au rugby il faut: soigner les détails, finir les actions et exploiter des ballons rapides. Dont acte ! Dans les faits, cette maîtrise des sentiments est louable mais en sport, et c’est probablement encore plus vrai au rugby, il faut parfois savoir partir sabre au clair et sonner la révolte ! Dans les mots comme dans les actes.  

Approche flegmatique

Les chiffres ont la peau dure et ils donnent peut-être raison à Justin Harrison. En effet malgré une première moitié de saison très en deçà des attentes, le Racing n’est malgré tout pas largué au classement et compte respectivement trois et quatre points d’avance sur Dax et Bourgoin et seulement trois unités de retard sur Massy et Carcassonne. Quatre formations qui viendront en découdre à Narbonne en 2015… Alors il en faut probablement plus pour impressionner Harrison qui du haut de son double mètre et des états de service (34 capes avec l’Australie et une finale de coupe du monde en 2003) n’est pas de nature à tanguer.Il y a évidemment des choses à revoir mais notre système est bon, il faut simplement que notre investissement soit récompensé.     

Pour le moins déroutante, cette approche flegmatique des évènements semble aller comme un gant au Racing. En résumé, on ne sabre pas le champagne pour une cinquième place pas plus qu’on ne sort les mouchoirs après huit défaites en treize matchs. Une victoire à Bourgoin relancerait Narbonne. En revanche, la petite histoire ne dit pas les effets que pourraient avoir une nouvelle défaite…