Cazeaux: "J'ai foi en mon club et en son avenir"

  • Jean-Robert Cazeaux, président de Mont-de-Marsan - 5 juillet 2014
    Jean-Robert Cazeaux, président de Mont-de-Marsan - 5 juillet 2014
  • Jean-Robert Cazeaux (Mont-de-Marsan) - 1er novembre 2012
    Jean-Robert Cazeaux (Mont-de-Marsan) - 1er novembre 2012
Publié le Mis à jour
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Après une descente de Top 14 compliquée à gérer au niveau des résultats sportifs, malgré une septième place, le Stade Montois semble reparti et prêt à retrouver les sommets de Pro D2 dès cette saison. Jean-Robert Cazeaux, Président de Mont-de-Marsan, s'est longuement confié pour nous parler de son club cher à son cœur.

Suite à la descente de Top 14, vous attendiez vous à vivre une saison aussi difficile?

Jean-Robert CAZEAUX: Non, on ne s'y attendait pas vraiment. on ne prévoit jamais le pire. On pense plus à des choses positives que négatives. Nous sortions d'une année en Top 14 et on n'avait pas imaginé un début de saison aussi délicat. Il a fallu faire face et redresser la tête, remettre de la confiance et tout compte fait, on réalise une fin d'exercice très correcte puisque nous sommes proches de l'objectif, en finissant septièmes. Nous n'avions pas d'autres ambitions l'année dernière que d'aller au-delà des demi-finales. Nous étions évidemment déçus de ne pas atteindre cet objectif. Cela dit, il me semble que nous avons plutôt bien redressé la barre en cours d'année.

Est ce que le recrutement effectué à l'intersaison vous satisfait pleinement en tant que président?

J-R.C.: Oui il nous convient car nous pensons avoir fait les meilleurs choix. Ils ont été réfléchis en amont et en adéquation avec nos moyens. Nous avons eu le temps de la réflexion, car nous avons démarré très tôt le recrutement. Ces choix ont été faits par les sportifs, en fonction de la polyvalence, de la recherche de complémentarité des postes et des renforcements à certains postes, afin de pallier les départs, en fin de saison, de certains cadres. Il nous fallait restructurer et renforcer le groupe sur des postes clés. On est dans l'ensemble satisfaits, mais il faut maintenant que ce recrutement fasse ses preuves, et ce sont les résultats sur le terrain qui nous diront s'il est bon ou ne l'est pas.

Quelle est la véritable ambition du Stade Montois cette année?

J-R.C.: D'être dans la lutte pour les places qualificatives, tout simplement. Je dis être dans la lutte car il y a beaucoup de monde qui peut prétendre à cette envie. A nous d'aller chercher cette qualification et si on y parvient, nous serons pleinement satisfaits.

Le recrutement de David Auradou comme entraineur des avants, c'est une idée du président ?

J-R.C.: Oui, mais c'est aussi dans la continuité du choix de Christophe (Laussucq, entraineur des arrières, ndlr). Cette décision s'est faite en total accord avec Christophe qui le connaît très bien (les deux ont évolué comme joueurs et entraîneurs ensemble, au Stade français). Il y a eu un constat dans le sens où il fallait faire évoluer le poste d'entraîneur des avants. Nous n'avions pas beaucoup d'autres solutions l'an passé, donc on a essayé de faire du mieux possible avec le projet qui était engagé. Dès lors qu'il y avait la possibilité de modifier le profil du duo de coachs, nous avons au plus vite pensé à David. Je suis très rapidement rentré en contact avec lui, et nous nous sommes très vite bien entendus. A partir de là, nous n'avons cherché personne d'autre, et sommes très content de notre choix, et du fait qu'il ait accepté de nous rejoindre. Ce duo reformé donne de la complémentarité et une réelle entente entre eux dans la vie comme sur le terrain. Cela amène de la cohérence, de l'homogénéité, un dialogue et discours similaires afin que les joueurs adhèrent. Vu ce que l'on voit depuis le début de saison, je pense que sur le choix des entraîneurs, on ne s'est pas trompé.

A mon sens, il n'y pas cette année, de clubs dominants et de clubs dominés. Il y aura de grosses surprises. On le voit en Top 14, on le verra aussi en Pro D2.

Contrairement à d'autres clubs, vous fonctionnez sans manager ou directeur Sportif, laissant ainsi le plein pouvoir du sportif aux deux coachs: est-ce un choix délibéré du club ou une dure réalité économique?

J-R.C.: C'est un choix qui s'impose pour plusieurs raisons.Tout d'abord, on a jugé qu'à ce jour dans le club, il n'était pas utile de changer de stratégie.Puis c'est aussi un choix financier. Je pense qu'avec un duo d'entraîneurs de qualité, et complété par un staff qui globalement travaille bien, s'écoute et dialogue, on peut fonctionner en l'état. Attention, je ne dis pas qu'un manager est inutile. Juste que nos ressources ne nous permettent pas d'envisager autre chose aujourd'hui. Et je ne suis pas persuadé que fonctionner autrement serait mieux. Cela ne m'empêche pas de regarder ce que font les autres, mais chacun a sa vision, sa politique. Notre fonctionnement pour l'instant nous convient. Nous n'avons pas un staff pléthorique mais en fonction de nos besoins, nous l'avons un peu étoffé et consolidé.

Après une belle victoire un peu surprise à Narbonne, contre toute attente, vous chutez à domicile face à Colomiers alors que vous étiez attendus: rageant quand on sait que vous pourriez figurer sur le podium?

J-R.C.: C'est une défaite plus que rageante! Elle est dure à avaler parce que clairement, on a fait tout ce qu'il faut pour perdre ce match et rien de ce qu'il fallait faire pour le gagner. On mène de dix points, on peut breaker sur une mêlée et au lieu de cela, on fait des fautes inutiles, on prend des cartons et on se met nous-mêmes la pression. On manque de lucidité, d'envie et c'est ce que l'on a dit aux joueurs à l'issue de la rencontre.Si nous avions mis plus d'engagement dans ce match, on ne l'aurait jamais perdu. Même si Colomiers a bien joué le coup. Ils ont su joué sur nos fautes notamment défensives, d'engagement, de stratégie et on n'a pas su tenir ce match. On perd ce match à la 76e minute. Il y a eu un baroud final de nos joueurs mais on n'a pas ce petit coup du sort favorable, comme une pénalité à 22m face aux poteaux, surtout quand on fait sept ou huit ballons portés et que l'équipe adverse ne fait aucune faute (rires). Une pénalité nous suffisait pour gagner le match, même d'un point. Mais ce sont les circonstances de la rencontre, on l'accepte. Cependant, le match, on l'a perdu tout comme on aurait pu le gagner. Cela ne nous a pas souri.

Cela signifie qu'il va falloir récupérer ces points perdus à domicile dès ce week-end à Biarritz, pour un premier derby du Sud-Ouest?

J-R.C.: Oui. Globalement, ces trois points perdus chez nous, il va falloir aller les chercher rapidement à l'extérieur car si on veut prétendre à quelque chose de bien cette année, on sait que chaque point comptera à la fin de la saison. Chaque point que l'on aura bêtement perdu et bien, il faudra aller le chercher ailleurs.

On évoque Perpignan, Agen, Pau, Biarritz, Narbonne candidates aux phases finales et à la montée à l'étage supérieur, mais trois d'entre elles figurent en bas de classement. Seulement deux journées se sont jouées et le chemin est très long, mais n'avez vous pas le sentiment que cette année, ce championnat de Pro D2 est plus homogène qu'auparavant?

J-R.C.: Je ne crois pas que l'on puisse encore se prononcer aujourd'hui, après deux matchs comme vous l'avez justement dit. Ces équipes ne sont pas tout à fait en place et cette homogénéité n'est pas nouvelle, on l'avait déjà l'année dernière. Il suffit de regarder le classement de la précédente saison, entre les premiers et les derniers, et on s'aperçoit que l'écart n'est pas si important que cela. A mon sens, il n'y pas cette année, de clubs dominants et de clubs dominés. Il y aura de grosses surprises. On le voit en Top 14, on le verra aussi en Pro D2. Chaque match sera difficile et il faudra se le gagner. Et toutes les équipes se déplaceront pour faire des coups. Il faudra se méfier des pronostics et des matchs faciles. Cela reflète bien un championnat équilibré et ouvert.

Nous avons une très bonne entente avec Dax, nous travaillons main dans la main.

Que devient votre projet "Rugby Landes Entrepreneur", mis en place avec l'US Dax?

J-R.C.: Cette activité est une société à part, née d'une "fusion" entre les actionnaires des deux clubs et la CCI des Landes. Elle a pour mission de traiter directement avec le partenaire en lieu et place des clubs. Cet outil est fait pour attirer de façon commune, des partenaires nouveaux qui ne se sont investis dans aucun des deux clubs et qui pourraient être intéressés par un projet rugby à l'échelle départementale. C'est une prestation et une visibilité offertes pour les deux clubs, afin de pouvoir diversifier et densifier notre partenariat. Chaque partie (les deux clubs et l'investisseur potentiel) se met d'accord sur une proposition commune, et chacun partage les fruits de ce partenariat de façon très conventionnelle. Cela permet aussi aux partenaires d'élargir leurs champs d'action. Ce projet existe toujours mais est un peu en retrait actuellement. Nous avons d'abord à faire face chacun à nos économies de clubs. Ce n'est pas oublié et il faudra continuer à s'en servir mais à ce jour, on a d'autres choses à gérer en priorité.

Quand on voit les difficultés économiques de certains clubs, notamment les deux clubs basques, pourquoi ne croyez-vous pas à un regroupement entre Dax et Mont de Marsan? Cela relève t-il d'un problème politico-institutionnel? Sportif?

J-R.C.: Je n'y crois pas sur un plan économique immédiat. D'abord, un rassemblement de deux clubs en un seul ne fait pas une addition mathématique des deux budgets.Il y a des reversions financières réduites, notamment de la Ligue puisque l'on passe de deux à une. De même pour la billetterie. Un fusion par définition, c'est un sacrifice de deux clubs au profit d'un seul, dont l'histoire et l'écriture ne seront pas identiques. Et pour les raisons évoquées précédemment, je ne suis pas du tout sûr que ces élements puissent renforcer immédiatement une fusion Mont de Marsan-Dax. D'autant plus que nous avons une distance de cinquante cinq kilomètres qui sépare nos deux villes, contrairement à Bayonne et Biarritz qui vivent sur la même agglomération et sont distantes de seulement six kilomètres. Aussi, il est compliqué de pouvoir mettre des choses en place entre nos deux clubs respectifs, notamment pour ce qui est de faire bouger les gens. Il y a plein de choses qui font que, en l'état, je n'ai pas décelé un intérêt à agir ainsi. Il faut être sérieux et ne pas se gameler. C'est pour cela que je prône l'idée d'une collaboration, et je m'en félicite car nous avons une très bonne entente avec Dax, nous travaillons main dans la main. On s'aide et nous comparons des choses sur un certain nombre de sujets, ce qui me semble important pour que les deux clubs landais résistent et existent au niveau du rugby professionnel. Dans mon discours ne se cache aucune philosophie mais du pragmatisme, de la réalité économique et sportive.

Que peut on souhaitez au président et au Stade Montois pour cette saison?

J-R.C.: Continuer à progresser sur le chemin que nous avons tracé depuis quatre ans. C'est à dire stabiliser le club au sein du rugby professionnel dans un premier temps, et continuer à faire progresser nos structures même si nous n'avons pas les mêmes moyens que d'autres clubs, de par notre situation géographique et économique. On travaille pour améliorer notre avenir et consolider nos acquis. Ce que l'on peut souhaiter, c'est de continuer sur cette voie-là et que les résultats sportifs accompagnent tout le travail et les efforts fournis par l'ensemble des personnes salariées du club et de ses dirigeants. J'ai foi en mon club et en son avenir, et je souhaite le voir continuer sa progression et montrer que dans nos terroirs, il existe un rugby avec des valeurs qu'il faut aider, préserver et défendre chaque jour. Et c'est ce que nous faisons quotidiennement.

Jean-Robert Cazeaux (Mont-de-Marsan) - 1er novembre 2012
Jean-Robert Cazeaux (Mont-de-Marsan) - 1er novembre 2012
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