Dax va quitter l'élite mais est-ce vraiment une surprise ?

La conclusion de trois saisons en bas de tableau de la Pro D2

L’US Dax ambitionnait le maintien à l’entame de la saison. Comment le club pouvait-il viser autre chose après deux derniers exercices difficiles en Pro D2. 14e en 2013, 13e l’an dernier, Dax terminera sa saison 2014-2015 à la 15e ou à la 16e place suivant les résultats de la dernière journée. Voir le club landais en Fédérale 1 n’est finalement pas une surprise au regard de sa courbe de régression sportive. L’argument financier est souvent avancé pour expliquer les difficultés de résultats. Mais il n’est pas la seule explication en ce qui concerne l’US Dax.

Dix-neuf journées en position de relégable

Avec 4,7 millions d’euros et le dixième budget prévisionnel, Dax aurait pu s’en sortir. Mais il était dit que cette saison 2014-2015 serait noire. Avec le recul, le changement de règle concernant le point de bonus défensif fut fatal aux Dacquois. Avec l’ancienne règle et sept points maximum de différence, au lieu de cinq, Dax aurait compté quatre points en plus au classement après sept journées de championnat. Un petit matelas suffisant pour ne pas paniquer après avoir connu cinq défaites et un début de championnat catastrophique. Mais avec un total de neuf points après huit journées, le mois d’octobre venait à peine de débuter et Dax pointait à la dernière place du classement. Les Landais seront finalement restés à l’avant-dernière ou la dernière place durant 19 journées cette saison.

Marc Dal Maso arrivé trop tard, reparti trop vite?

Richard Dourthe résista plus longtemps que prévu à la tête de l’équipe. Mais il ne put rien faire face à l’enchaînement des défaites. Cinq entre le 19 décembre 2014 et le 2 février 2015. Marc Dal Maso fut appelé au chevet de l’US Dax avec le titre de consultant. L’ancien Montois arriva le 3 février sur le banc, pour deux mois, avant de repartir vers le Japon pour entraîner les avants de la sélection nationale nippone. Le réveil dacquois sonna dès le premier rendez-vous de l’intermède Dal Maso avec une large victoire à domicile face à Tarbes (33-15).

Le discours du consultant porta rapidement ses fruits et les joueurs montrèrent un autre visage. Dax était sur le chemin du retour et se posait désormais une question pour la fin de saison. Dal Maso devait partir et Richard Dourthe pouvait-il revenir en patron d’un groupe qui s’était réveillé sous la méthode d’un autre? Le président Alain Pecastaing répondit par la négative en se séparant du manager le 27 mars 2015. Jérôme Daret, responsable du centre de formation, devait assurer la fin de saison mais il ne put entretenir l’étincelle née de l’intermède Dal Maso. Dax enchaîna quatre défaites en cinq matchs, dont la dernière à Narbonne dimanche dernier synonyme de relégation.

Un climat d’instabilité à la tête du club

Évidemment, les débuts catastrophiques en championnat ne pouvaient pas laisser tranquille bien longtemps le staff sportif. Le groupe dacquois accusait le coup au tiers du championnat et dans la cité thermale beaucoup prédisait un départ avant la fin de l’année 2014 du manager Richard Dourthe. Bref, c’était déjà l’heure de la crise et avec elle son lot de rumeurs déstabilisantes comme celle du désengagement de deux partenaires majeurs et historiques du club Philippe Jacquemain et Gilbert Ponteins, actuel président du directoire de l’US Dax, deux des sponsors majeurs et historiques. Dans le même temps, l’avenir s’annonçait incertain à la tête du club. Le président Alain Pécastaing ne serait plus président à la fin de la saison et le nom de son successeur se faisait attendre.

Le club attendit fin mars 2015 pour désigner Jean-Christophe Goussebaire. Ce dernier a attendu cette semaine pour annoncer Jerôme Daret comme le successeur de Richard Dourthe pour la saison prochaine. Financièrement, les caisses du club ont rapidement affiché un déficit de plusieurs centaines de milliers d'euros sur le budget. Début mars, Gilbert Ponteins l’admettait dans une interview accordée au journal Sud-Ouest: J'ai pris un risque en calculant un budget qui prévoyait des résultats tout autre que ceux que l'on a eu. On a actuellement 1,5 million de déficit. Cela fait trop longtemps que (l'US Dax) vit avec un budget supérieur à la réalité économique locale. Dax n'est plus un club riche. (...) Le discours des entraîneurs doit changer pour faire comprendre à l'équipe que l'USD va droit dans le mur. C'est avant tout la faute des dirigeants qui n'ont pas su voir que l'engagement et le management n'étaient pas à la hauteur de nos espérances. Et comme je suis le premier des dirigeants, c'est moi qui suis le premier fautif.