Daret: "Nous nous devons d'être plus ambitieux en attaque"

  • Jérôme Daret, membre du staff de Dax
    Jérôme Daret, membre du staff de Dax
  • Jérome Daret, directeur du centre de formation et consultant auprès de l'équipe pro à Dax
    Jérome Daret, directeur du centre de formation et consultant auprès de l'équipe pro à Dax
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Ancien demi de mêlée emblématique de l'US Dax et ex-international de rugby à VII reconverti comme directeur du centre de formation et consultant auprès de l'équipe pro, Jérôme Daret a balayé de nombreux sujets comme la formation française ou le projet mis en place.

L'US Dax 14e de la Pro D2 avant la fin du premier bloc samedi, on imagine que c'est une surprise voire une déception ?

Jérôme DARET: Ni l'un ni l'autre. Nous sommes toujours dans notre projet sur trois ans où l'on construit afin de mettre notre jeu en place pour envoyer du jeu et marquer des essais. Le classement n'est pas un indicateur de performance immédiat. La saison est très longue et nous allons nous accorder à atteindre nos objectifs que l'on s'est fixé à la fois sur le sportif mais aussi sur le jeu. Le classement, nous le verrons en fonction de l'évolution des journées et on verra s'il nous permettra de franchir un cap à un certain moment.

Ce classement est d'autant plus rageant car cette place ne reflète pas votre véritable valeur car les trois défaites (pour une victoire) ont été concédées de six points et moins...

J.D.: Oui mais nous sommes dans un championnat très homogène et compliqué cette année. Toutes les équipes se valent. Nous avons besoin de prendre de la confiance en gagnant des matchs mais surtout en construisant notre jeu en ayant un maximum d'ambitions pour aller derrière cette ligne d'essai le plus souvent possible. C'est la vérité du terrain qui parlera et je crois que nous y arriverons.

Vous avez un groupe fort intéressant sur le papier avec un mélange de joueurs expérimentés de la Pro D2, des anciens de Top 14, de très bons jeunes... mais il semblerait que l'amalgame a du mal à se faire depuis deux saisons...

J.D.: Non je ne pense pas. Nous sommes sur un projet de stabilisation du club dans le rugby professionnel à moyen terme. On est en train d'atteindre cette objectif avec les mêmes joueurs que la saison précédente. Il y a pas mal de joueurs qui ont acquis de l'expérience lors du dernier exercice notamment sur les deux derniers mois qui ont été très difficiles. D'autres qui arrivent et poussent cette année sans oublier les joueurs cadres qui rentrent pleinement dans leur mission. Tout cela se construit, il faut du temps et nous avons besoin de franchir un cap notamment en grattant des points à l'extérieur comme nous l'avons fait le week end dernier chez un des deux premiers du classement, Albi. Mais surtout en restant intraitable à la maison malgré le faux pas contre Bourgoin.

Quels sont les point à améliorer: l'aspect offensif, défensif, la conservation du ballon, l'indiscipline...?

J.D.: On est bien en défense. Nous nous devons d'être plus ambitieux en attaque comme nous devons davantage avoir confiance les uns envers les autres afin d'être à l'unisson pour bien gérer les temps forts et conclure ces temps forts. Nous avons des occasions de marquer mais on arrive pas suffisamment à les concrétiser pour gagner des matchs. Nous avons aussi besoin de progresser dans la finition.

Pour le moment, nous avons juste l'ambition mesurée de nous stabiliser dans le monde du rugby professionnel et notamment dans le championnat de Pro D2 qui est pour l'instant notre place, notre niveau

Les ambitions de l'US Dax cette saison c'est de se maintenir en Pro D2 ou un objectif à court terme d'une montée à l'étage supérieur ?

J.D.: C'est un projet sur trois ans pour stabiliser le club. On est à la bonne mesure du niveau de notre club. Le Top 14 pour nous n'est pas accessible. Il nous faut travailler sérieusement sur un projet afin de pouvoir attirer des investisseurs. Pour le moment, nous avons juste l'ambition mesurée de nous stabiliser dans le monde du rugby professionnel et notamment dans le championnat de Pro D2 qui est pour l'instant notre place, notre niveau. Notre objectif sur la saison est de faire mieux que la dernière saison avec une grosse ambition sur le jeu. 

Votre vision de formateur nous intéresse concernant les JIFF et les joueurs étrangers qui peuvent revêtir le maillot bleu...

J.D.: Je suis vraiment sur la notion des joueurs JIFF. L'année dernière, nous étions sur une moyenne de 19 joueurs JIFF utilisés avec l'effectif professionnel sur l'ensemble de la saison. Samedi dernier à Albi, nous avions sur la feuille de match, 21 joueurs JIFF sur 23. Je suis convaincu que nous avons des joueurs de talent et à fort potentiel sur notre territoire. L'entrée des joueurs étrangers dans notre championnat est très intéressante culturellement et par rapport à la plus-value qu'ils peuvent amener mais nous avons notre mot à dire sur la formation et sur les joueurs que l'on forme. Il faut continuer de travailler, de développer leurs compétences  pour les amener à haut niveau et je suis persuadé qu'il y a de belles générations à venir.

Pour un éducateur, cela doit être un peu décevant, frustrant de voir un afflux important de joueurs étrangers dans le championnat aux dépens de jeunes joueurs français qui auraient aussi leurs places dans les championnats professionnels ?

J.D.: Oui mais c'est une remise en question générale de notre formation à avoir. Les grands décideurs en ont pris conscience. Des leviers ont été actionnés notamment l'aide au JIFF par le "new deal". Maintenant, il faut y rentrer pleinement et j'y crois sincèrement. On a une équipe plutôt jeune à Dax avec des joueurs étrangers qui nous apportent aussi leur compétence et leur culture externe. C'est toujours bien de s'ouvrir mais il faut être mesuré, modéré pour montrer notre rugby de territoire et bien représenter la France à terme dans les diverses compétitions internationales et notamment aux JO à travers le rugby à 7.

Comment expliquez-vous le fait que certains joueurs étrangers non connus sont sollicités pour intégrer nos championnats au détriments de joueurs français ?

J.D.: Il me semble que c'est plus facile de faire venir un joueur étranger car quand il quitte le club, on entend plus parler de lui alors qu'un joueur français, il faut penser à la reconversion professionnelle. Il y a une conscience par rapport à son devenir. C'est entre autres pour cela qu'il me semble que c'est plus compliqué de gérer des joueurs français que des joueurs étrangers.

Un gros défi se présente ce samedi soir avec un déplacement périlleux chez le leader palois alors comment prépare-t-on son équipe en manque de victoire ?

J.D.: Ce sont les meilleurs matchs à jouer. On a bien répondu présent samedi dernier à Albi (défaite 24-20) qui était leader. Ce week end, c'est Pau le leader donc on les enchaine et on va y aller avec l'ambition de bien construire notre jeu, de bien s'entendre et de fonctionner vraiment en équipe.

Jérome Daret, directeur du centre de formation et consultant auprès de l'équipe pro à Dax
Jérome Daret, directeur du centre de formation et consultant auprès de l'équipe pro à Dax
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